Article
Echos du 27 avril 1991 : culte musulman à la commémoration du 31ème anniversaire de l'indépendance
- Classe de ressource
- Article
- Collections
- Courrier du Golfe
- Titre
- Echos du 27 avril 1991 : culte musulman à la commémoration du 31ème anniversaire de l'indépendance
- Editeur
- Courrier du Golfe
- Date
- 29 avril 1991
- Résumé
- Nous soumettons à la méditation de nos lecteurs le contenu du sermon prononcé par El-Hadj NASSIKI A. Omorou, Président de l’Union Musulmane du Togo.
- Page(s)
- 2
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0003700
- contenu
-
Nous soumettons à la méditation de nos lecteurs le contenu du sermon prononcé par El-Hadj NASSIKI A. Omorou, Président de l’Union Musulmane du Togo.
AU NOM DE DIEU, LE CLEMENT, LE MISERICORDIEUX I
Chers Frères et Sœurs Croyants.
Nous voici réunis aujourd'hui dans la maison de DIEU pour la célébration du 31ème Anniversaire de l'Accession de notre Patrie à la souveraineté internationale. Cette occasion permet à chacun de nous de s'interroger sur notre part de responsabilité dans les événements qui ont secoué notre pays. Il nous paraît surtout important, au-delà de nos opinions diverses d'affirmer la pérennité de notre pays en tant que Nation; une et indivisible. La diversité des opinions est une richesse; c'est aussi la base d'une expérience nouvelle que vient d’entamer notre pays. La réussite de cette vaste entreprise de démocratisation de notre vie nationale incombe à tous les Togolais.
Oui, Chers Frères, gérer en toute lucidité ce que le peuple a réclamé avec force à travers le pays est un devoir dont l'accomplissement exige beaucoup de réflexions de tact.
On ne peut rien entreprendre de durable sans la concertation entre les différentes composantes de la société. Ecouter et tenir compte du point de vue de notre voisin est déjà un pas important dans la voie d’une pacification.
Oui nous devons tous prêcher pour la paix, non pas une paix dans la bouche, mais une paix véritable acceptée par la majorité de notre peuple
Chers Frères en DIEU, Monsieur le Représentant du Chef de l’Etat, les échéances auxquelles sera confronté le pays doivent réunir un maximum de consensus réciproque des différents acteurs en présence. Ce qui doit réunir les Togolais c'est notre amour commun pour notre chère patrie.
Mais avant toute chose, DIEU nous a armés de certaines vérités essentielles que l'homme a foulées au pied. En effet devant la crise qui frappe nos valeurs morales, ne faut-il pas s’en prendre à l’homme, à tous ceux qui foulent au pied les principes sacrés d’honnêteté, d’intégrité et d’humilité ! Pouvons-nous lever la tête devant nos enfants alors que nous nageons sans vergogne dans la malhonnêteté ? Alors qu’autour de nous volent avec insolence dans des corrompus devenus pour notre malheur des références, les centres de réussite du Togolais. Oui la corruption, l’enrichissement sans borne et l’appauvrissement continu de notre population est un véritable virus.
Nous devons ouvrir notre cœur, faire notre auto-critique afin de soulager notre conscience. Dans l’humilité il faut que nous acceptions tous devant les hommes et devant DIEU que nous avons bien souvent poursuivi le matériel avant le spirituel. Oui notre jeunesse peut-elle véritablement nous prendre en exemple ! Et nos femmes et nos enfants ! Prenons conscience et cultivons la vertu.
Dieu nous enseigne que dans toute négociation nous devons être honnêtes et tenir à notre parole. Pour nous permettre de nous élever au-dessus de nos difficultés, nous devons retourner à des valeurs sûres et être sincèrement tournés vers le pardon. Dieu aurait-il égaré les fils de ce pays! Dieu nous aurait-il oubliés ? Car au fond, comment ne pas trembler devant les violences qui envahissent notre pays. Comment expliquer la crapuleuse aventure de la lagune de Bè ? Un Togolais peut-il encore lever la tête devant l'avancée des crimes crapuleux qui s'abattent sur nos populations. Un autre signe des plus inquiétants est la détérioration du climat entre nos populations, et le risque de débordement préjudiciable à notre pays.
Comment après 31 ans d'indépendance pouvons-nous encore parler de réfugiés Togolais sur le sol Togolais ?
Chers Frères Croyants, nous avons encouru la colère divine. Repentons-nous pendant qu’il est encore temps. Tendons-nous la main fraternellement pour conjurer le démon de la division qui nous hante.
Prions Dieu avec le Verset 286 de la Sourate II.
“Seigneur ne nous tiens pas rigueur de nos oublis ni de nos fautes. Seigneur ! Ne nous impose pas de charge au-dessus de nos forces. Pardonne-nous ! Absous nos pêchés ! Fais-nous Miséricorde ! Accorde-nous la victoire sur les mécréants !"
AMIN
Fait partie de Echos du 27 avril 1991 : culte musulman à la commémoration du 31ème anniversaire de l'indépendance