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Signature de conventions à la HAAC : le satisfecit du président René M. Dossa
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- Titre
- Signature de conventions à la HAAC : le satisfecit du président René M. Dossa
- Créateur
- Hubert O. Akponikpe
- Editeur
- La Nation
- Date
- 30 septembre 1998
- Résumé
- Les conventions devant lier désormais les radiodiffusions sonores privées non commerciales à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication ont été signées hier matin au siège de l’institution à Cotonou, en présence des promoteurs desdites stations et des hauts conseillers au grand complet.
- Page(s)
- 12
- Couverture spatiale
- Cotonou
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- La Nation
- Identifiant
- iwac-article-0003646
- contenu
-
Les conventions devant lier désormais les radiodiffusions sonores privées non commerciales à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication ont été signées hier matin au siège de l’institution à Cotonou, en présence des promoteurs desdites stations et des hauts conseillers au grand complet.
Le président de la HAAC, M. René Mègniho Dossa, qui s’est sincèrement réjoui de l’acte historique que constituait la signature desdites conventions, a indiqué qu’il s’agissait là de l’aboutissement heureux du long chemin que les promoteurs des stations: Radio Immaculée Conception, Radio Maranatha, la Voix de l'Islam, Radio Solidarité FM-Djougou, la Voix de la Lama et Radio Ilèma «Le nouveau Tam-Tam»; puisque c’est de celles-là qu’il s’agissait, ont parcouru avec foi et abnégation, jusqu’à ce jour.
Cela faisait trois ans pour certains, un an pour d’autres. Périodes au cours desquelles, ils ont dû mobiliser beaucoup de ressources et d’énergie, beaucoup de courage et de ténacité pour surmonter les nombreuses difficultés liées à la réalisation de leurs projets.
Une voie, pas facile
Pour le président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, ces promoteurs ont du mérite et il le leur a dit clairement. Car, en choisissant d’installer et d’exploiter des stations de Radiodiffusions sonores non commerciales, ils n’ont pas opté pour une voie facile.
Chacun sait en effet ce que cela représente tant en matière financière qu’en investissement moral. Mais au-delà de toutes ces considérations, M. René Mègniho Dossa a estimé que le plus important à retenir aujourd’hui est l’opportunité qu’ils offrent aux Béninois d’avoir un accès différent à la communication.
En tant que Radios communautaires et associatives, elles ont un ancrage local fondamental, car nées des communautés de base et faites pour elles. Elles sont donc le prolongement sonore de la vie quotidienne.
A ce titre, dira le président de la HAAC, elles ont deux missions essentielles: animer la vie culturelle locale et contribuer sainement au débat démocratique le plus large possible à la base.
«Votre succès sera le témoignage que la libéralisation de l’espace audiovisuel au Bénin était devenue une nécessité impérieuse» a-t-il dit aux promoteurs desdites stations, avant de les fixer sur les nouvelles difficultés qui les attendent, notamment au niveau de la survie financière de leurs stations qui n’ont pas vocation particulière à faire du commerce et qui, partant, devront compter sans doute sur la contribution sonnante et trébuchante de généreux donateurs.
Et c’est particulièrement à ce sujet qu’il a bien fait d’attirer l’attention des promoteurs desdites radios sur le danger qui les guette.
Le Bénin bientôt dans une phase de turbulence politique!
En effet, dans quelques mois pour ne pas dire dans quelques semaines, au regard de l’effervescence qui anime déjà les Etats-majors des partis politiques, notre pays entrera dans une phase de turbulences politiques. En ce sens que les élections législatives sont annoncées et l’on peut même dire sans risque de se tromper que la campagne non officielle est déjà lancée.
Il ne fait donc point l’ombre d’un doute qu’ils seront sollicités de diverses manières, et il est à craindre, au regard de la modicité des ressources financières dont disposent ces promoteurs, qu’ils n’éprouvent des tentations.
Pour M. René M. Dossa, la capacité de ces promoteurs de radiodiffusions sonores privées non commerciales, à résister aux pressions de quelque nature qu’elles soient, sera un atout majeur pour leur propre crédibilité.
Pour y parvenir, il leur a soufflé la conduite à tenir, à savoir: faire en sorte que leurs stations n’apparaissent jamais comme des outils de propagande de tel homme politique ou de tel parti politique.
En ce qui concerne la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, son président a pris l’engagement qu’elle veillera, en temps opportun, à faire respecter toutes les normes en matière d’équilibre de l’information.
«Vous avez vocation à aider nos populations à s’intégrer sainement dans le monde moderne. Il serait inconvenant que vous utilisiez ce medium fantastique qu’est la radio pour les polluer culturellement, les aliéner mentalement et les entraîner dans des voies absolument contraires à leur épanouissement individuel et collectif» les a-t-il prévenus, avant de manifester toute la disponibilité de l’Institution qu’il préside à être à leurs côtés pour les aider et pour les soutenir.
«Nous voulons avoir auprès de vous, un rôle de conseiller permanent et non de gendarme occasionnel» leur a-t-il dit avant de les rassurer qu’ils trouveront à la HAAC, une institution réellement à leur service et des personnes attentives à leurs problèmes.
Des échos enthousiasmants
Pour terminer, il a décerné un satisfecit aux prestations des stations confessionnelles, qui ont commencé depuis quelques semaines, la diffusion de leurs programmes.
«Les échos enthousiasmants des auditeurs nous incitent à leur recommander de se maintenir sur cette lancée, de continuer à nourrit spirituellement nos populations. Elles en ont grand besoin», a-t-il dit avant de souhaiter de tout coeur que toutes les radios non commerciales qui viennent de signer les présentes conventions, participent effectivement, chacune dans sa spécificité, à ce ressourcement moral auquel nous aspirons tous.
En réponse à l’allocution du président de la HAAC, les promoteurs des radios privées sonores non commerciales se sont, par la voix de leur porte-parole, M. François Sourou Okioh, président de l’Association culture communication et développement (ACCD), engagés à ne jamais trahir les attentes de nos communautés respectives.
Ils se sont également engagés à n’être point des mandarins du micro ou des vendeurs des virus de la division, d’exclusion, de haine et de guerre de religion ou de simples marionnettes.
Car, ils savent que le rôle que devront jouer désormais les radios dans notre pays, s’inscrit dans la promotion de l’éducation dans toute sa globalité afin que la participation éclairée des différentes communautés de l’ensemble du pays, aux affaires de l’Etat et au fonctionnement de la société en arrive à influer sur les tares inhérentes à toute société.
François Sourou Okioh, épate le président Dossa par son bagout
Ces promoteurs des radio-diffusions sonores privées non commerciales, disent également savoir que l’outil radiophonique, confessionnel ou communautaire doit aussi contribuer à la promotion des langues locales, pour permettre aux communautés illettrés de faire des choix dans le domaine de la production, du commerce, de la politique ainsi que dans la vie personnelle; d’approfondir et d’élargir leurs connaissances et de mieux connaître leur propre société. Car, estiment-ils, une société qui n’est pas informée sur elle-même ne peut façonner son avenir.
Ils savent enfin que vivre libres, dignes et prospères, leur commande d’incarner leurs grands rêves de vie dans des actions ou des émissions qui libèrent les énergies de l’espoir. Vivre libres, dignes et prospères, leur commande d’inscrire leurs émissions et leurs actions de transformation sociale dans de grands rêves de vie qui donnent à chacun de nous sa vraie stature d’homme.
M. François Sourou Okioh vraiment épaté le président de la HAAC, tous les conseillers et l’ensemble de l’auditoire quand il a terminé par ce proverbe, qui a fait tilt «Celui qui s’engage dans le désert, ne peut revenir sur ses pas. Et quand on ne peut revenir en arrière, on ne doit se préoccuper que de la meilleure manière d’aller de l’avant».
Tout un programme, n’est-ce pas!