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Albert Tingbé Azalou : "Au Bénin, la religion et la politique ont des rapports de tricherie"
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- Titre
- Albert Tingbé Azalou : "Au Bénin, la religion et la politique ont des rapports de tricherie"
- Créateur
- Gervais Loko
- Editeur
- La Nation
- Date
- 16 septembre 2002
- Résumé
- Quels rapports la religion et la politique entretiennent-elles dans notre pays ?
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- La Nation
- Identifiant
- iwac-article-0003639
- contenu
-
Quels rapports la religion et la politique entretiennent-elles dans notre pays ?
La religion est omniprésente dans l’arène politique, quelle que soit la forme que prend cette religion : le vaudoun, le christianisme, l’islam et autres. Mais quelle pratique les hommes politiques en font ? Les politiciens, dans une démarche machiavélique, instrumentalisent la religion pour faire passer leur message. Il suffit de porter un regard sur les élections dans notre pays. Les communautés religieuses constituent des relais lors des campagnes électorales et, au nom de la cause sociale, prennent des positions parfois très marquées par rapport aux clivages politiques. La plupart de nos ministres ont un référent religieux susceptible de leur porter protection dans les actions politiques qu’ils mènent (lire notre article en page 6). Le recours religieux est une démarche par laquelle on pense qu’on peut être protégé. Rares sont les hommes politiques qui n’ont pas de conseiller occulte, que ce soit pendant les élections ou en temps normal. Nombreux sont les devins qui en parlent.
Tout cela entraîne une transhumance religieuse. On renie facilement sa religion pour embrasser celle du chef, car quand on est de la religion du chef, on a vile de la promotion ; la communauté religieuse est une communauté de solidarité qui exclut la trahison. Et dès lors qu’on se retrouve à un poste politique, on pense spontanément à s’entourer de coreligionnaires. C’est en cela que la religion est une véritable rampe de lancement de fidèles sur l’échiquier politique.
Quelle est l’ampleur de cette pratique dans notre pays ?
Ce n’est pas une tendance majeure, ce sont des actions sporadiques fortement individualisées. Mais ce sont des faits, quand bien même ils sont isolés, qui existent. Et de plus en plus ceux qui ont des ambitions politiques sont convaincus qu’il leur faut le soutien de quelque dignitaire religieux.
Est-ce que l’appartenance religieuse, à l’instar de l’appartenance ethnique est une condition importante pour accéder aux postes administratifs et politiques ?
Ce n’est pas un passage obligé. Car tous ceux qui sont à des postes administratifs ou politiques ne sont pas passés par l’arène religieuse. C’est une opportunité simplement dont se saisissent certains pour assouvir leur appétits politiques. La chose se pose donc en terme d’opportunité ! c'est pareil pour l’appartenance ethnique. Ce qui est une condition sine qua non dans notre pays, c'est le parrainage.
Mais ce qui est difficile à saisir dans le sujet, c’est que l'élément politique apparaît peu dans ce qu'on fait dans la communauté religieuse. Ce n’est pas apparent parce qu'on sait que ce n'est pas déontologique. Comment les ministres arrivent à être ministres de par leur croyance ? On ne peut le démontrer. Ce dont on est certain, c'est que la religion cl la politique dans notre pays ont des rapports de tricherie, de déviance, de machiavélisme. Le grand principe, c’est: « la fin justifie les moyens ».
Propos recueillis par Gervais Loko