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A l'orée du mois du Ramadan : Parakou attaint par la fièvre des mariages musulmans
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- Titre
- A l'orée du mois du Ramadan : Parakou attaint par la fièvre des mariages musulmans
- Créateur
- Maurille Gnassounou
- Editeur
- La Nation
- Date
- 26 mai 2017
- Résumé
- Dans 48 heures, débute le mois du Ramadan. En attendant, les mariages musulmans se célèbrent en cascade à Parakou.
- Page(s)
- 6
- Couverture spatiale
- Parakou
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- La Nation
- Identifiant
- iwac-article-0003626
- contenu
-
Dans 48 heures, débute le mois du Ramadan. En attendant, les mariages musulmans se célèbrent en cascade à Parakou.
La veille du mois du jeûne de Ramadan est par excellence la période au cours de laquelle les mariages musulmans se multiplient Parakou, à l’instar des autres villes fortement islamisées au Bénin, n’est pas épargnée par cette fièvre. En témoigne, la plupart de ses mosquées qui n’ont cessé de se désemplir ces derniers jours pour les célébrations nuptiales. Au quotidien, elles accueillent entre trois et quatre cérémonies de mariage en moyenne. Pour d’autres, en dehors des jeunes, c’est l’occasion pour prendre une autre femme en plus, la religion ayant autorisé jusqu’à quatre épouses. Le démarrage du jeûne étant annoncé pour demain samedi 27 mai, la fièvre monte ces dernières heures. On s’attend à voir les mosquées de la cité des Kobourou prises d’assaut par les retardataires. Jusqu’au samedi 27 mai, les mosquées de Parakou, que ce soit à Ladjifarani, Albarika, Gah, Kpébié, etc, continueront donc à vibrer au rythme des célébrations tous azimuts du mariage musulman. Selon une idée répandue, la religion musulmane ne tolère pas que dans un foyer, une femme non mariée s'occupe de la cuisine pendant la période du jeûne.
Ainsi, un couple qui vit sans avoir été uni à la mosquée ne peut bénéficier de la grâce du mois d’Allah pendant le Ramadan. La plupart des musulmans qui vivent dans cette situation s'évertuent donc à se mettre en phase avec leur religion. « Le mariage n'est pas une condition du jeûne du mois de Ramadan. Si quelques jours avant qu’il ne commence, les jeunes se précipitent pour se marier, c’est parce que les récompenses se multiplient au cours de ce mois », a expliqué l’islamologue Issa Mohamed Awali. « Lorsque vous faites un acte surérogatoire dans le mois de Ramadan, Dieu vous donne la récompense d'un acte obligatoire. A l’auteur d’un acte obligatoire, il donne le double de la récompense », insiste-t-il.
Unions de circonstance
Pour tout musulman, ces mariages célébrés à l’orée de ce mois ont beau être des actes de foi, la plupart ne survivent souvent pas et se révèlent des unions éphémères et sans lendemain. Un grand nombre de ces mariages ne dure que le temps du mois du Ramadan.
C’est à croire que les deux conjoints ne s'y étaient pas préparés en réalité. Ils n’avaient pas appris à se comprendre, à se respecter mutuellement et à être fidèles. « Leurs parents se connaissent et ont l’habitude de se fréquenter souvent. Le besoin se faisant sentir, ils profitent de la période, pour sceller leur union. Peu importe si les deux conjoints s'acceptent », confie Djalilou Cissé, un fidèle musulman. Comme lui, Ibrahim Soulé estime que c’est la faute des parents, si ces mariages sont tellement fragiles. « Soucieux de voir leur enfant se marier, ils vont lui négocier l’âme sœur auprès d’une famille voisine », se défend-il. Selon lui, c’est peut-être la femme qui a des fréquentations qui ne sont pas du goût de l’homme. «Après les trente jours de carême, elle se fait surprendre dans un débit de boisson ou une chambre de passage, après avoir jeté quelque part son "tèkentè” (voile) », déplore Ibrahim Soulé. Les parents ne sauraient être les seuls responsables de ces échecs. La preuve, certains de leurs enfants se marient sans même avoir reçu leur aval. Comment occulter le cas de ces femmes en âge de se marier qui, sans être sérieusement et psychologiquement préparées, n’ont jamais caché leur rêve d’aller passer cette période auprès d’un homme. Pour ce faire, elles sont prêtes à toutes sortes de compromissions. Au moindre conflit, elles n’hésitent pas à abandonner leurs conjoints pour retourner chez-elles après le Ramadan. Il y a aussi des jeunes qui se laissent guider par leur orgueil ou leur ambition, après avoir vu les autres le faire. L’essentiel pour eux, c’est de se marier. Pour eux, c’est une question de prestige et d’honneur. La finalité de l’acte ne constitue pas leur priorité. Une attitude que ne partage pas Wassiou qui convole en justes noces avec Samira, depuis samedi 20 mai dernier. « Nous n’avons rien à craindre pour notre union puisque nous nous aimons avant de nous engager », se réjouit-il. « A partir d’un certain âge, les jeunes en âge de se marier sont appelés à vivre l’expérience d’un foyer. Ils le savent, mais leur grande majorité ignore les dispositions à prendre pour ne pas connaître la désillusion. On n’épouse pas une femme comme l’on achète du pain», fait remarquer El hadj Bio Abdoulaye Idrissou alias VP.
« C’est arrivées au foyer que certaines femmes réalisent que c’est l’homme qui est le chef. Lorsque l’homme aussi n’est pas préparé à jouer ce rôle, il y a problème», poursuit-il. L’homme et la femme, conseille le septuagénaire, doivent apprendre à bien se connaître pendant un moment, avant de s’engager à vivre ensemble. « Dans ces conditions leur mariage a toutes les chances de réussir et de résister au temps », rassure le sage. « Les jeunes se marient sans réellement maîtriser le sens et la portée de l’acte qu’ils sont en train de poser»,reconnaîtra à sa suite l'islamologue Issa Mohamed Awali. « Mariez-vous à celui qui craint Dieu et vous serez heureux. Même si le prophète autorise et bénit le mariage, il déteste et maudit le divorce », prend-il également le soin de prévenir. Pour l’islamologue, « lorsqu’un couple divorce, le trône du Seigneur s’agite ». Mais devrait-on se marier pour tout juste bénéficier des avantages liés au Ramadan ?