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Visite du MCRI-SCBE aux confessions religieuses : Alain Adihou prêche la sauvegarde de nos valeurs culturelles
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- Titre
- Visite du MCRI-SCBE aux confessions religieuses : Alain Adihou prêche la sauvegarde de nos valeurs culturelles
- Créateur
- Sabin E. Loumedjinon
- Editeur
- La Nation
- Date
- 24 juillet 2003
- Résumé
- La tournée entamée par le ministre Alain Adihou pour se présenter aux institutions de l’Etat et les confessions religieuses se poursuit. En début de cette semaine, il s’est rendu successivement à l'Eglise protestante Bethel, à l’Eglise évangélique Vie Nouvelle, ainsi que chez l’Imam de Jonquet, celui de Zongo et l’imam de la mosquée centrale de Porto-Novo. Partout où il est passé, le message est le même : présenter le rôle de son cabinet ministériel, la vision qu’il a de la collaboration avec les communautés religieuses qui ont, dit-il, une grande part de responsabilité dans le changement du cœur des hommes afin qu’ils transforment à leur tour le pays.
- Page(s)
- 1
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- Sujet
- Alain Adihou
- Catholiques
- Développement économique
- Michel Alokpo
- Mohamed el-Habib
- Moudjadid Lawal Damala
- Ousmane Aboubakar
- Pauvreté
- Pluralisme religieux
- Protestants
- Réconciliation
- Couverture spatiale
- Cotonou
- Mosquée centrale de Cotonou Jonquet
- Mosquée centrale de Porto-Novo
- Mosquée centrale de Zongo (Cotonou)
- Porto-Novo
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- La Nation
- Identifiant
- iwac-article-0003621
- contenu
-
La tournée entamée par le ministre Alain Adihou pour se présenter aux institutions de l’Etat et les confessions religieuses se poursuit. En début de cette semaine, il s’est rendu successivement à l'Eglise protestante Bethel, à l’Eglise évangélique Vie Nouvelle, ainsi que chez l’Imam de Jonquet, celui de Zongo et l’imam de la mosquée centrale de Porto-Novo. Partout où il est passé, le message est le même : présenter le rôle de son cabinet ministériel, la vision qu’il a de la collaboration avec les communautés religieuses qui ont, dit-il, une grande part de responsabilité dans le changement du cœur des hommes afin qu’ils transforment à leur tour le pays.
« Le mal dont souffre le Bénin, ce n'est pas la méchanceté des hommes mauvais, mais le silence des hommes bons », a martelé le ministre Alain Adihou partout il est passé. Lundi 21 juillet dans l'après-midi, à la tête d'une délégation de son ministère, le tout nouveau ministre est allé en « frère chrétien » expliquer aux responsables de l'Eglise protestante Bethel, sa vision du développement du Bénin.
« Le développement n'est que le produit de la culture. Et si nous laissons mourir notre propre culture, nous n'aurons aucune chance de nous développer », a dit le ministre aux responsables de cette église tout en les exhortant à toucher le coeur de leurs fidèles lors des prêches. Pour le ministre, ce ne sont pas les ajustements structurels, les gros documents sur la réduction de la pauvreté qui vont déterminer la conscience de l'homme dans la société. Ce sont plutôt les confessions religieuses.
En réponse à cet appel, les responsables de l'Eglise protestante Bethel ont d'abord remercié leur hôte. Ils ont saisi l'opportunité pour lui présenter les difficultés que rencontre l'Eglise protestante. Ils ont ajouté qu'ils sont sur la voie de la réconciliation et ont demandé que le ministre soit leur porte-parole auprès du gouvernement, afin que l'Etat les aide à venir à bout de la crise qui secoue cette église.
Très sensible à cet appel, le ministre a dit qu'il a noté la disponibilité de chacun d'eux. Quant à la crise, il leur a demandé de prier, le reste, Dieu lui-même s'en chargera, a-t-il conclu.
Les confessions religieuses porteuses de valeurs positives
A l'Eglise évangélique Vie Nouvelle, l'accueil est presque le même. Le pasteur Michel Alokpo a remercié le ministre pour sa démarche à tout le moins inédite. Car dit-il, c'est la toute première fois de l'histoire de cette église qu'une autorité de ce rang se déplace pour échanger avec ses dirigeants. Dans les échanges, les responsables de l'église ont cité John Kennedy pour qui « on ne peut gouverner sans Dieu et la Bible ». Puis ils ont ajouté que le cœur de l'homme est mauvaise que c'est en écoutant l'évangile qu'il se transforme.
« C'est en tant que frère chrétien et responsable au niveau de la nation que je suis venu vous voir », a laissé entendre le ministre pour qui la démocratie béninoise, encore en chantier, ne pourra aboutir que si l'on change le cœur de l'homme béninois.
Le ministre Alain Adihou a cité assez d'exemples : la corruption, la dépravation des mœurs, la paresse la recherche de gain facile comme obstacle au développement. Et « si la jeunesse d'aujourd'hui en mal de boussole ne se ressaisit, si elle n'a pas de modèle, elle ne pourra rien de positif demain ». C'est pourquoi le ministre a plaidé pour un changement de mentalité, la lutte contre la peur, l'amour du travail et pour son prochain.
Autant de valeurs positives que seules les religions peuvent inculquer à leurs fidèles, afin que l'on n'aie plus à condamner la méchanceté des hommes, mais plutôt le silence des hommes bons. Car si la frange de bons a peur de dénoncer, critiquer et corriger, ce serait plus tard le règne de la médiocrité, a indiqué le ministre Alain Adihou. Puis à Jonquet chez l'Imam Ousmane Aboubakar, ou à Zongo chez l'Imam El Hadj Ibrahim Habib Mohamed tout comme à Porto-Novo chez l'Imam central Moudjadid Damala, le message ministériel a été le même : « Le Bénin appartient à nous tous et nous devons le construire ». Et pour ce faire, quel que soit le milliard qu'on aura à investir dans les écoles, les centres de santé et la construction des routes, si les hommes n'ont pas le cœur bon, les ouvrages ne résisteront pas au temps, a expliqué le ministre qui a exhorté la communauté musulmane très active à prier aussi pour le pays. Que les Imams en prêchant touchent le cœur des fidèles. Car ce sont ces confessions religieuses qui éduquent l'homme et sans le cœur de l'homme positif, il n'y a point de développement.
Changer le cœur pour aboutir au développement
En réponse, les imams ont presque unanimement répondu que : « C'est Dieu qui est Etat. Et il ne peut descendre. C'est pourquoi il se manifeste à travers les hommes ». Ils ont chacun en ce qui les concerne prié pour le ministre, l'Etat béninois et le peuple tout entier. L'Imam de Zongo a recommandé au ministre qu'il soit le porte-parole de sa mosquée auprès du gouvernement pour qu'il y ait moins de discrimination. Il a saisi l'opportunité pour poser un certain nombre de problèmes dont notamment la part belle faite aux autres religions au détriment des musulmans sur les antennes de l'ORTB, plus précisément dans l'émission dominicale. Des doléances prises en compte par le ministre qui a promis les transmettre à qui de droit. Alain Adihou compte faire le tour de toutes les confessions religieuses, les chefferies traditionnelles et royautés afin de sensibiliser les uns et les autres sur la nécessité de bâtir notre démocratie sur l'amour du travail, l'amour du prochain et surtout nos valeurs culturelles.
Après cela, il y aura un grand forum où toutes les religions et chefferies traditionnelles s'asseyeront ensemble pour se regarder dans le miroir national. Et se demander pourquoi nous construisons notre pays sur la peur, la méfiance, la perte de nos valeurs intrinsèques. Et ce sont les réponses à ces questions qui serviront à bâtir notre développement. Car « nos valeurs sont en train de perdre du chemin ».