Article
Le plan diabolique du Pouvoir
- Titre
- Le plan diabolique du Pouvoir
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Faber
- Editeur
-
Plume Libre
- Date
- juillet 1994
- numéro
- 29
- pages
- 4
- 7
- 8
- nombre de pages
- 3
- Sujet
- Intégrisme
- Langue
- Français
- Est une partie de
-
Plume Libre #29
- contenu
-
*L'analyse de l'histoire des rapports entre le pouvoir et les musulmans en Côte d'Ivoire révèle l'existence d'une stratégie bien élaborée pour nuire à l'Islam. Il n'est nullement question ici de faire des musulmans des persécutés, des martyrs, mais de dire la vérité, celle dont la lumière éclaire la Voie Droite.*
L'ETAT ivoirien a hérité d'une certaine antipathie du colonisateur vis-à-vis des musulmans. Mais une fois indépendante au lieu de s'en défaire, elle l'a au contraire perpétuée. La colonisation a consisté à l'imposition de la civilisation occidentale au pays colonisé. Il en a résulté que toute velléité de résistance était étouffée de façon barbare et meurtrière. Nombre de personnalités formées à l'école Islamique en ont fait les frais. Parmi eux les pères de l'indépendance algérienne, et plus près de nous Samory Touré et Chérif Hamallah. Mais, le "blanc" n'a jamais pu venir à bout de la foi inébranlable du musulman. Il a alors compris que tant que ce dernier sera attaché au livre saint : (le Coran), toute entreprise de déstabilisation sera vaine.
Miner l'éducation
LE colon s'est attaqué à la racine de son "mal" : les écoles medersah. Le sanctuaire de formation des intellectuels musulmans a été relégué au même rang que les cours de catéchisme (chrétien). Ainsi l'avenir de tous ceux qui devaient y séjourner était-il scellé. Puis, la colonisation passa le témoin au gouvernement ivoirien. Au contraire du Sénégal et du Mali qui ont apporté des changements notables à cette situation, la Côte d'Ivoire a voulu faire croire qu'elle était chrétienne. Ainsi, seules les écoles laïques et confessionnelles avaient droit de cité. Et le choix du musulman se trouvait de ce fait limité.
L'intention au bout du compte était de faire des enfants non pas forcément des chrétiens mais des mauvais musulmans ou des athées. Quand aux écoles medersah elles pouvaient se contenter de former des enfants sans certain. Rattachés aux valeurs islamiques les fidèles dont les enfants fréquentaient l'écoles françaises étaient fort peu nombreuses. Le résultats est l'absence de ceux-ci de la vie politique et administrative du pays: Ils se contentent plutôt dans le secteur tertiaire transport. commerce...) Ainsi les autres pouvaient allègrement décider en leur nom et les commander. Tout se décidait sans eux et souvent même contre eux.
Or malgré tout, grâce à leur courage et à leurs moyens, les jeunes musulmans sont allés chercher le savoir ailleurs. Cela par la volonté de Allah leur permet aujourd'hui de travailler au même titre que les autres tant dans le secteur privé que dans le secteur public de façon compétente et honnête.
Comment maitriser les associations ?
CE que les non musulmans et les mécréants qui combattent l'islam, ne comprendront jamais c'est ce verset du saint Coran: "Ils veulent éteindre la lumière de Allah avec leur souffle, mais Allah ne fera qu'accroitre sa lumière n'en déplaise..."
Faut-il leur en vouloir? leur cœur est insensible au message. C'est pour cette raison que Allah a suscité des association islamiques. Le rôle de celle-ci est de raviver la foi. Les premières organisations islamiques datent de la fin des années 50. Mais la plupart d'entre elles avaient une connotation régionale ou ethnique. C'est sans doute pour cela qu'elles n'ont pas fait long feu.
La première organisation dynamique née en Côte d'Ivoire est l'Association des Elèves et Etudiant Musulmans de Côte d'Ivoire (AEEMCI). Créer de façon timide et diffuse dans les années 60 elle ne sera portée sur les fonds baptismaux qu'en 1975. Sa reconnaissance juridique n'interviendra que quatre ans plus tard. Une association chrétienne a t-elle mis autant de temps avant d'être reconnue?
En 1979 a été créé le Conseil Supérieur Islamique (CSI). Son premier président fut El Hadj Moussa Comara sous préfet à l'époque. Au lieu de créer un cadre d'épanouissement favorable à l'activité islamique; cette fédération a au contraire constitué un frein au mouvement islamique. Pire elle s'est comportée en bras séculier du pouvoir. Son rôle a consisté à organiser des prières pour les dirigeants du parti-Etat et à interdire les manifestations des autres.
Un de ses présidents a même été imposé par les autorités politiques: c'est le fameux Diaby Moustapha. En effet la Côte d'Ivoire avait été invitée par le Sénégal pour assister à la conférence de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) à Dakar. C'est monsieur Lanzéni Coulibaly qui avait été désigné pour représenter la Côte d'Ivoire il se fait accompagner par son chargé de mission Diaby Kowéit. Au cours de leur séjour la Banque Islamique de Développement (BID) renouvelle son intention d'attribuer à la Côte d'Ivoire un financement pour la réalisation de projets islamique . Le sieur Diaby saute sur l'affaire. Dès le retour au pays il organise son intronisation.
C'est alors qu'une rencontre est organisée entre lui et El Hadj Gaoussou Diabaté président en exercice du CSI et frère aîné du ministre Lamine Diabaté au domicile de ce dernier. Il lui est fait injonction de rendre sa démission. Ce à quoi il s'opposa non sans avoir l'avis des associations de base qui lui ont confié la présidence. Malgré sa bonne volonté, il était trahit par son âge et tenu par ses liens de parenté. Cela l'empêcha d'engager un bras de fer, et il céda. Ainsi donc Diaby est devenu président du CSI par autoproclamation. C'est un acte illégal : une usurpation de pouvoir. Le ministère de l'intérieur s'est malheureusement fait complice d'une telle illégalité. Malgré toutes les démarches entreprises pour restituer la légalité la situation est démeurer inchangée. C'est indigné par cela, qu'un groupe d'associations se retrouvent à San Pédro. Il y établit les jalons de ce qui constitue aujourd'hui le CNI, CNI dont l'enfantement a été douloureux. C'est le lieu de rappeler que la première assemblée constitutive de cette association avait avorté par la puissante volonté des autorités. En effet elles avaient dépêché des forces de l'ordre pour profaner la sainte Mosquée d'Adjamé. C'était la première fois. Cela ne s'est jamais vu à l'Eglise. Il faut d'ailleurs signaler que lorsque des étudiants s'étaient réfugiés à la Cathédrale d'Abidjan les policiers s'étaient refuser à les y arrêter. La création du CNI, loin de plaire. a rencontré au contraire envie et mépris. Aussi les lauriers sous lesquelles il croulait ne pouvaient laisser personne indifférent. Cependant les bouffons suscités ne pouvaient pas faire le poids; la dragée étant très haute. Ils trouvent néanmoins leur salut dans la fuite.
Diabolisation des Musulmans
PUIS enfin vint la question de la succession du président Houphouët. C'est une levée de boucliers contre les musulmans. Le problème prend une coloration religieuse : Bédié baoulé chrétien, Ouattara musulman du nord (dixit RFI). Toutes les inepties se font entendre, souvent même émanant des personnes les plus inattendues.
Mais ce qui est le plus frappant, c'est que le pouvoir tente de diaboliser les musulmans. Le mot savant est vite trouvé : les intégristes. Cela ne donne pas l'effet escompté. Il est vite abandonné. Non seulement parce qu'en Côte d'Ivoire il n'y a pas d'intégristes musulmans, mais aussi parce qu'il est difficile de traiter son chien de rage et ne pas le noyer. A ce jour les seuls intégristes qui soient connus, et qui devraient être combattus par tous. sont une-secte chrétienne. C'est le lieu de se demander pourquoi alors cet acharnement sur les musulmans qui passent pour être une population paisible tolérante et patiente. Le Président Bédié même ne saurait soutenir le contraire puisqu'il a eu pour tuteur des Diaby.
Est-il besoin de dire que l'Islam ne se limite pas qu'au nord, mieux que des villages Bété (korékipra), de Baoulé (Prikro), d'Adioukrou (Cosrou) d'Agni (Kouassi-datékro), de Yacouba, de Gouro, pour ne citer que ceux-là, dans leur majorité sont musulmans.
A suivre dans notre prochaine édition, inch'Allah.
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Plume Libre #29
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