À la découverte de Imam Tidiani Ba : portrait d'un homme sage et instruit

Titre

À la découverte de Imam Tidiani Ba : portrait d'un homme sage et instruit

Type

Article de presse

Créateur

Awany Sylla

Editeur

Le Jour

Date

2 juin 2000

DescriptionAI

Les éditions Ceda ont publié un ouvrage sur El Hadj Tidiani Ba, Imam de la mosquée de la Riviera Golf, présenté comme un homme sage et érudit. Né en 1932, il a mémorisé le Coran et étudié le droit musulman, prônant un islam de paix et de tolérance, en contraste avec des approches plus violentes. Le livre, sous forme d'interview biographique, retrace son parcours, son influence sur la communauté musulmane et ses positions sur des sujets sociétaux comme le dialogue interreligieux, l'Ivoirité et le tribalisme.

nombre de pages

1

Sujet

Tidiane Bah

Ivoirité

Langue

Français

Source

Centre de Recherche et d'Action pour la Paix

Contributeur

Frédérick Madore

Identifiant

iwac-article-0012060

Droits

contenu

À LA DÉCOUVERTE DE...
Imam Tidiani Ba
Portrait d'un homme sage et instruit

Les éditions Ceda viennent de publier un ouvrage sur El Hadj Tidiani Ba, Imam de la mosquée de la Rivera Golf. Le mufti El Hadj Tidiani Ba, l'homme et l'érudit s'ordonne en une interview biographique réalisée par Mahmadou Kouma sous la direction de Bruno Gnaoulé Oupoh.

Un homme sage et instruit. Ainsi apparait l'Imam de la mosquée de la Riviera Golf, El Hadj Tidiani Ba. «Je suis né le 13 avril 1932 à Bobo Dioulasso. Je porte le nom glorieux de Cheick Ahmed Tidjanni, fondateur de la confrérie Tidjanniya, répandue à travers le monde», précise-t-il. A l'âge de sept ans, son père l'inscrit à l'école coranique de la localité où il commence à apprendre le Coran. Après un an, il est envoyé poursuivre ses études coraniques au Mali. Un an plus tard, il mémorise tout le Coran. Le jeune disciple de l'islam souffre énormément de la mort de son père en 1945. Il se plonge sérieusement dans l'étude de la religion en arabe. Il débute par la théologie, pendant trois ans, apprend le droit musulman et une discipline «qui pourrrait être la magistrature visant à montrer comment procéder à un jugement selon le droit islamique. « Apprendre l'arabe est une bonne chose, note-t-il, car c'est une langue très riche. Il en étudie la lexicologie, la grammaire et la morphologie. Puis il quitte le Soudan, actuel Mali, pour Bobo Dioulasso pour ensuite rejoindre sa mère résident en Côte d'Ivoire depuis 1946.
L'islam pour Tidiani Ba est une religion de paix. Quand il commence ses activités sociales au sein de l'association culturelle musulmane à Treichville avant 1960, il ne se sent pas en symbiose avec ses pairs, eux wahhabites. « Ils étaient violents, insultaient, agressaient verbalement et traitaient les autres de cafres», se souvient-il. Plutôt que de s'éloigner d'eux, l'un de ses anciens amis sénégalais Cheick Touré, islamiste de renom, retrouvé à Abidjan, lui conseille de prendre plutot les rênes de cette section musulmane. « Il insista pour que je prenne la direction de l'Union pour leur servir de guide, afin que la population puissse nous écouter. A partir de cet instant les choses changent, par respect pour moi, ils se sont ressaisis. Ils sont allés jusqu'à proclamer que l'association n'était pas exclusivement wahhabite et qu'elle appartenait à tous les musumans, toutes tendances confondues». Mais malheureusement, la mauvaise réputation de l'association étant déjà faite, personne ne voulait se joindre au groupe. C'est ainsi que Tidiani Ba commence à faire un travail de fond. « Tous les vendredi que Dieu faisait, j'allais prêcher à Treichville entre les avenues six et sept, de neuf heures du soir à une heure du matin. Plusieurs centaines de personnes assistaient à ces séances. Elles étaient émerveillées car elles n'avaient pas l'habitude de voir une telle manifestation. Elles venaient de toutes part», souligne-t-il.
Ainsi, s'égrène ce livre portrait, retraçant l'esprit d'un homme qui continue de répandre la même vision de l'islam à la mosquée de la Riviera considérée comme la mosquée de l'élite du pays. Cette mosquée, aux yeux de l'Imam n'est plus fréquentée par les seuls intellectuels. Si certains membres du gouvernement et les ambassadeurs viennent y prier, c'est parce que j'entretiens personnellement des relations avec certains d'entre eux. La seconde raison est liée à mon tempérament, à la manière par laquel le j'aborde les problèmes dans mes sermons». Cela, à son avis, est l'élément déterminant dans le choix des fidèles.
Ce livre, facile à lire car sous forme de questions-réponses, plaira aux musulmans et aux non musulmans. Il parle du rapport de l'imam avec le pouvoir, du nécessaire dialogue entre chrétiens et musulmans en Côte d'Ivoire. L'imam se prononce même sur le débat actuel de l'Ivoirité sans oublier la prolifération des sectes. Concernant les problèmes sociaux et, singulièrement la question du tribalisme, l'homme adopte l'optimisme et la tolérance: « Ces problèmes finiront par se résoudre car ce sont des phénomènes passagers. C'est Dieu qui dans sa sagesse nous a crées différents».

AWANY SYLLA

[Image caption]
Collection CEDA Rencontre
LE MUFTI EL HADJ AHMED TIDIANI BA
L'HOMME et L'ÉRUDIT
CEDA
El Hadj Tidiani Ba, un homme dont la sagesse lui vaut respect. (Photo DR).