Article
Fête de la Tabaski : la corruption, la pédophilie et l'homosexualité au cœur du sermon
- Titre
- Fête de la Tabaski : la corruption, la pédophilie et l'homosexualité au cœur du sermon
- Type
- Article de presse
- Editeur
-
Le Jour
- Date
- 29 mars 2000
- DescriptionAI
- Les musulmans de Côte d'Ivoire ont célébré la Tabaski, ou Aïd El Kébir, avec des sermons axés sur l'unité, la tolérance et la paix pour le développement national. Les imams ont fermement condamné la corruption, le népotisme, le tribalisme, l'homosexualité et la pédophilie, les qualifiant de perte d'identité et de valeurs menaçant la société. Ils ont appelé à la vigilance face à ces déviances et ont encouragé le dialogue politique inclusif.
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0012059
- contenu
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Fête de la Tabaski
La corruption, la pédophilie et l'homosexualité au cœur du sermon
Les musulmans ont célébré samedi dernier, la fête de la Tabaski. A la Riviera comme à Adjamé et à Marcory, les imams en ont appelé au rapprochement des hommes.
C'est dans la piété et dans la foi que les musulmans de Côte d'Ivoire ont célébré l'Aïd El Kébir. «Nous devons faire en sorte que l'unité et la tolérance soient notre leitmotiv pour la préservation de la paix dans notre pays». C'est le message essentiel lancé samedi dernier par l'imam Tidjane Bâ à l'endroit des Ivoiriens. C'était à l'occasion de la fête de la Tabaski ou l'Aïd El Kébir. Selon l'imam de la grande mosquée de la Riviera, les Ivoiriens, quelles que soit leurs différences religieuse, politique, doivent s'accepter. «Le développement de notre pays dépend de notre unité et de la tolérance», a-t-il fait remarquer. Faisant référence au pèlerinage à la Mecque où l'on sacrifiait samedi à l'Arafat. L'imam Tidjane Bâ a souligné le fait que de milliers de croyants de différentes races et venus d'horizons divers se donnent la main et fassent ensemble le rite du pèlerinage. «C'est là un geste qui devrait nous inspirer», a indiqué l'imam Bâ. Bien avant, l'imam Tidjane Bâ a donné le sens de l'immolation du mouton. Cet acte vient du fait qu'un jour, Dieu a voulu tester le degré de foi de Abraham. C'est ainsi qu'il lui a demandé d'immoler son fils en son nom. En voulant mettre à exécution cette recommandation, Dieu lui a envoyé un bélier par l'intermédiaire de l'ange Gabriel. C'est à partir de ce jour que les musulmans, ceux qui en ont les moyens, immolent un mouton à l'occasion de la Tabaski ou Aïd El Kébir, en souvenir de l'obéissance de Abraham à Dieu. A Marcory, où les fidèles étaient tout aussi rassemblés nombreux, l'imam Guido a appelé les Ivoiriens à plus d'humilité, à rechercher la connaissance. La fête de la Tabaski a été en tout cas pour de nombreux musulmans, une occasion de partage et de solidarité.
Y. GBANÉ ET ADAMA KONÉ
Haro sur la dépravation des mœurs
L'imam de la mosquée des Deux Plateaux-Aghien et porte-parole du Conseil supérieur des imams, El hadj Aboubacar Fofana a, dans son sermon de samedi dernier, demandé aux Ivoiriens d'être vigilants, afin de faire face aux défis actuels et nouveaux. L'imam Fofana a condamné la montée vertigineuse de la corruption, du népotisme, du tribalisme, de la dilution des mœurs avec l'homosexualité, la pédophilie... Selon lui, toutes ces déviations ont pour dénomination commun, la perte d'identité et des valeurs sociales et spirituelles. Quoi de plus normal, selon El hadj Fofana, qu'il en découle des conséquences néfastes, tant individuelles que collectives. Notamment la colère et la malédiction divines en tant que cause de l'extermination des peuples; l'abandon du mariage légitime dont les conséquences immédiates sont la dépravation des mœurs et la rupture de la reproduction de l'espèce humaine, ainsi que l'apparition des pandémies comme le sida. Des phénomènes dont les conséquences hypothèquent l'avenir de la jeunesse et de la nation. Condamnant la sodomie, l'imam d'Aghien dira que «Dieu maudit celui qui pratique la sodomie. Et le Seigneur recommande de tuer l'homme qui la pratique». Et de demander aux musulmans de combattre énergiquement ces pratiques qui ne manqueront pas de provoquer le courroux du Créateur. «Soyez plus regardants quant aux loisirs des enfants, à leurs fréquentations, aux films et spectacles que les médias leur présentent», a conseillé le porte-parole du Cosim. L'imam Aboubacar Fofana a également fait un clin d'œil à l'actualité nationale. Il s'est réjoui des négociations entre le pouvoir et les partis de l'opposition, et exhorté les deux parties à poursuivre ce dialogue politique en associant la société civile dans toutes ses composantes. C'est de cette façon, a-t-il avancé, que le pouvoir conquis pourra, le cas échéant, être exercé avec plus de légitimité.
Y.G
