Article
Radio El Bayane et mosquée du Plateau : les inquiétudes de la Oummat islamique
- Titre
- Radio El Bayane et mosquée du Plateau : les inquiétudes de la Oummat islamique
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Bourahiman Ouattara
- Editeur
-
Le Jour
- Date
- 8 juin 1999
- DescriptionAI
- Le Front de la Oummat islamique exprime de vives inquiétudes concernant la gestion de Radio El Bayane et de la mosquée d'Abidjan-Plateau, sources de tensions au sein de la communauté musulmane ivoirienne. Ces conflits sont liés à des problèmes de leadership et de financement, chaque institution islamique cherchant le contrôle exclusif. Pour y remédier, l'organisation propose une commission mixte et une répartition tournante des responsabilités pour la radio, ainsi qu'une implication partagée des quatre principales organisations dans la gestion de la mosquée.
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Djiguiba Cissé
- Mosquée Salam du Plateau
- Radio Al Bayane
- Bakary Chérif
- Front de la Oumat Islamique
- Confédération Islamique du Développement de la Côte d'Ivoire
- Conseil Suprême Islamique
- Conseil National Islamique
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0012051
- contenu
-
Radio El Bayane et mosquée du Plateau
Les inquiétudes de la Oummat islamique
La fréquence Radio El Bayane ou la voix de l'islam et la mosquée d'Abidjan-Plateau constituent une sorte de poudrière au sein de la communauté musulmane en Côte d'Ivoire. C'est ce que pense le front de la Oummat islamique qui a tenu un point de presse vendredi dernier.
Face à la presse vendredi dernier à l'hôtel de ville du Plateau, El hadj Bakary Chérif, président du Front de la Oummat islamique, a dégagé trois enjeux liés à la gestion de Radio El Bayane la «Voix de l'islam» ; la fréquence radio récemment accordée à la communauté musulmane. Pour la Oummat, le premier enjeu, c'est celui de l'autorité au sein de la communauté. Chacune des quatre institutions islamiques qui se dit plus représentative au plan national, veut asseoir, selon Chérif Bakary, sa suprématie en ayant le contrôle exclusif de la fréquence radio. Du coup, a dénoncé le chef de la Oummat islamique, il se pose le problème de leadership. Deuxième enjeu, les investissements globaux pour la réalisation de la Radio El Bayane, sont estimés à 225 millions de Fcfa. La mobilisation des ressources financières pose, selon la Oummat, un autre problème en cela que les organisations islamiques reposent à 90%, sur des dons et cotisations des membres. Le conférencier a alors proposé la mise sur pied d'une commission mixte qui regroupera des représentants de chaque institution. Cette commission devra trouver les voies et moyens de faire fonctionner la radio-fréquence. Pour le président du Front de la Oummat islamique, les postes de responsabilité à la radio doivent être tournants. Ainsi, pour le premier mandat, la première née des organisations présidera le conseil d'administration, la deuxième assurera la direction générale. Le programme radio sera l'affaire de la troisième institution, quand la gestion technique reviendra à la suivante. La dernière née des structures islamiques gérées s'occupera alors de la comptabilité et des finances. Les mêmes enjeux se rencontrent, selon la Oummat islamique, autour de la mosquée du Plateau. Un «cadeau» si «précieux» que, selon El hadj Bakary Chérif, chaque institution islamique réclame, légitimement, un regard sur sa gestion. Afin d'éviter les tiraillements, le front de la Oummat islamique se veut solidaire de la désignation de El hadj Cissé Djiguiba, comme imam de la mosquée du Plateau. Seulement, a-t-il recommandé, chacune des quatre organisations (CNI, Cosi, Cid et le Front de la Oummat) doit être impliquée dans la gestion de la mosquée, mais à des niveaux différents: le culte est assuré par l'imam et ses adjoints, les questions académiques par le recteur et vice-recteurs, la gestion administrative et le conseil d'administration.
Par ailleurs, le président de la Oummat islamique s'est prononcé sur la situation socio-politique. Il a déploré les récentes violences en milieu scolaire et universitaires et implore la clémence du chef de l'Etat pour la libération des élèves et étudiants emprisonnés. Ainsi, s'adressant à «tous les hommes politiques», El hadj Bakary Chérif a conclu: «Toutes les lois conçues par les hommes sont modifiables. Tous doivent encourager l'ouverture des débats, afin que le consensus soit trouvé».
BOURAHIMAN OUATTARA
El hadj Bakary Chérif, président de la Oummat islamique de Côte d'Ivoire.
