Article
Référendum constitutionnel du 23 juillet : "Le texte de l'avant projet divise les Ivoiriens au lieu de les rapprocher" déclare Idriss Koudouss
- Titre
- Référendum constitutionnel du 23 juillet : "Le texte de l'avant projet divise les Ivoiriens au lieu de les rapprocher" déclare Idriss Koudouss
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Idriss Koudouss Koné
- Editeur
-
Le Jour
- Date
- 21 juillet 2000
- DescriptionAI
- Le président du Conseil national islamique (Cni), Idriss Koudouss Koné, a déclaré que le projet de loi constitutionnelle soumis à référendum le 23 juillet divise les Ivoiriens au lieu de les unir. Suite à un séminaire, le Cni a identifié des problèmes historiques, juridiques, politiques et moraux dans le texte, craignant qu'il n'engendre xénophobie et tribalisme. Le Conseil condamne ces formes de division et appelle à lutter contre l'injustice et l'exclusion.
- nombre de pages
- 2
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011978
- contenu
-
EL HADJ IDRISS KOUDOUSS (CNI)
"Le texte divise les Ivoiriens..."
Le projet de loi constitutionnelle sera soumis le dimanche 23 juillet, à référendum. Déjà, il y a des grincements de dents. Hier au cours d'un point de presse à la mosquée d'Aghien, le président du Conseil national islamique (Cni), Idriss Koudouss Koné (ci-contre), a soutenu que ce texte divise les Ivoiriens au lieu de les unir. Nous reproduisons l'inntégralité de sa déclaration.
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Référendum constitutionnel du 23 juillet
♦ «Le texte de l'avant projet divise les Ivoiriens au lieu des les rapprocher» déclare Idriss Koudouss
Le projet de loi constitutionnelle sera soumis le dimanche 23 juillet, à référendum. Déjà, il y a des grincements de dents. Hier au cours d'un point de presse à la mosquée d'Aghien, le président du Conseil national islamique (Cni), Idriss Koudouss Koné, a soutenu que ce texte divise les Ivoiriens au lieu de les unir. Ci-dessous, l'intégralité de sa déclaration.
Dans quelques heures, les Ivoiriens et les Ivoiriennes seront appelés à se prononcer sur un projet de Constitution non sans émotion et non sans interrogations sur l'avenir, aussi bien chez nos compatriotes que chez les amis de la Côte d'Ivoire. Devant cette atmosphère socio-politique préoccupante, et parce que comptable d'une frange importante de la communauté nationale devant l'histoire, devant les hommes et devant Dieu, le Conseil national islamique a réuni les 1er et 2 juillet 2000, des intellectuels de tous les bords politiques et de toutes confessions pour réfléchir sur la future «nouvelle constitution ivoirienne». Il ressort de ce séminaire que:
1. Au plan historique, le Conseil national islamique a été invité à participer aux travaux de la CCCE dont les règles exigeaient le consensus et non un vote mécanique. Il faut souligner que nos délégués ont vécu dans les sous-commissions, une atmosphère malsaine et non propice à un travail de refondation sincère de la Côte d'Ivoire. Mais notre amertume a été soulagée par la perspective que la CCCE aura une lecture moins passionnée de la situation socio politique de notre pays. En effet, l'expérience et la sagacité des membres de la CCCE qualifiés de «personnalités d'exception» par le chef de l'Etat lui-même, nous rassuraient sur la mouture finale du projet de Constitution.
2. Au plan du droit constitutionnel: selon d'éminents juristes de différents bords politiques, certaines dispositions du projet de la loi fondamentale; prêtent à interprétations; voilà qui ne garantit pas l'adhésion massive que requiert cette loi.
3. Au plan politique: ce projet compte des éléments susceptibles d'opposer non seulement des enfants de ce pays mais de frustrer des millions d'Ivoiriens qui n'ont d'autre patrie que ce pays.
4. Au plan moral: le Coran proclame: « Ô les croyants! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l'équité: cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes parfaitement connaisseur de ce que vous faites».
Idriss Koudouss: «Le Conseil national islamique sous l'égide du Conseil supérieur des Imans condamne toute forme de xénophobie et de tribalisme.»
Au total, le projet de Constitution soumis au suffrage des Ivoiriens les divisera plus qu'il ne les rapprochera; et c'est un comble!
En conséquence, le Conseil national islamique sous l'égide du Conseil supérieur des Imans condamne toute forme de xénophobie et de tribalisme indigne de la Côte d'Ivoire. Le Conseil supérieur des Imams et le Conseil national islamique appellent tous les hommes et les femmes épris de justice et de paix, à poursuivre le combat contre l'injustice et l'exclusion, à prier afin que le Tout-puissant continue de veiller sur cette terre bénie: la Côte d'Ivoire.
Le président du Conseil national islamique
El Hadj Idriss Koudouss Koné
