Article
L'islam et l'unité nationale : les imams épinglent la théorie sur l'ivoirité
- Titre
- L'islam et l'unité nationale : les imams épinglent la théorie sur l'ivoirité
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Y. Gbané
- Editeur
-
Le Jour
- Date
- 9 novembre 1998
- DescriptionAI
- Lors de son deuxième conseil consultatif, le Conseil supérieur des imams (Cosim) a fermement dénoncé la théorie de l'ivoirité, la considérant comme le principal obstacle à l'unité nationale en Côte d'Ivoire. Les imams ont également critiqué le tribalisme, la xénophobie et l'exclusion, appelant les acteurs politiques à la modération et à des négociations inclusives avec la société civile pour réconcilier le pays. Ils ont souligné l'urgence de corriger ces pratiques pour éviter un retour au chaos.
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Djiguiba Cissé
- Ivoirité
- Conseil National Islamique
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011933
- contenu
-
L'islam et l'unité nationale
Les imams épinglent la théorie sur l'ivoirité
Le deuxième conseil consultatif du Conseil supérieur des imams (Cosim) s'est déroulé le samedi 7 novembre à la grande mosquée de la Riviera. Pour les imams, l'ivoirité constitue l'obstacle le plus sérieux à la constitution de l'unité nationale.
El hadj Djiguiba Cissé sera l'imam de la nouvelle mosquée du Plateau.
Jouer un rôle important dans la consolidation de l'unité nationale. C'est l'objectif que s'est fixé le Conseil supérieur des imams (Cosim) au terme de sa deuxième réunion consultative tenue samedi dernier. Aussi, l'ivoirité considérée comme un des facteurs de péril de l'unité nationale, dérange-t-elle les imams, dans la mesure où elle marginalise une catégorie de citoyens. Ils ont en outre dénoncé le fait que depuis un bon moment, il se développe en Côte d'Ivoire, des pratiques de tribalisme, de xénophobie et d'exclusion. Du coup, chaque Ivoirien se replie mentalement sur sa «petite tribu», excluant les autres de sa vision du monde. «Il est temps de marquer une pause afin de rattraper les erreurs et d'éviter l'irréparable», ont-ils fait remarquer.
A l'endroit des acteurs politiques ivoiriens, les imams recommandent la modération à tous les niveaux. C'est pourquoi ils approuvent les négociations initiées, il y a quelques semaines, par le pouvoir avec l'opposition. Car, avancent-ils, «aucun excès, aucune forme d'intégrisme politique ne doit nous ramener au chaos du dernier trimestre de l'année 1995 dont les graves conséquences ont sérieusement fissuré le tissu social de notre pays». Par ailleurs, les imams souhaitent que les occasions de négociations ne soient pas inspirées par les seules batailles électorales. Mieux, elles doivent réunir autour d'une même table, les partis politiques et la société civile. « C'est ensemble que nous pourrions réinventer une société ivoirienne, réconciliée avec son histoire basée sur la tolérance, le partage et l'intégration», ont-ils recommandé.
Lors de cette rencontre, les imams ont décrié l'attitude de certains organes de presse qui, selon eux, essayent de jeter l'opprobre sur certains dignitaires de la communauté musulmane. Aussi, déplorent-ils le mutisme des autorités politiques face aux dénigrements dont sont victimes ces dignitaires. Par ailleurs, des décisions importantes ont été prises pendant cette rencontre. Il s'agit entre autres du report du congrès du Conseil national islamique (CNI). Initialement prévu en 1999, il aura finalement lieu en l'an 2001. Les imams ont décidé que El hadj Djiguiba Cissé sera l'imam de la nouvelle mosquée du Plateau.
Y. GBANÉ
