Article
La religion : un autre péril pour l'Éléphant d'Afrique
- Titre
- La religion : un autre péril pour l'Éléphant d'Afrique
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Zakaria Koné
- Editeur
-
Le Jour
- Date
- 22 octobre 1998
- DescriptionAI
- Ce texte alerte sur une campagne de presse de dénigrement et de déstabilisation visant la communauté musulmane et ses leaders en Côte d'Ivoire, présentée comme un nouveau péril pour la nation déjà fragilisée par d'autres crises. L'auteur dénonce des articles diffamatoires et mensongers attaquant l'honorabilité des imams et s'interroge sur le silence troublant des autorités face à ces attaques contre des symboles religieux. Il conclut en affirmant la sérénité et la confiance des musulmans envers leurs dirigeants, refusant toute manipulation à des fins électoralistes.
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Amicale des Anciens de l'AEEMCI
- Conseil National Islamique
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011931
- contenu
-
La religion
Un autre péril pour l'Eléphant d'Afrique?
De multiples soubresauts tendent actuellement à remettre en cause l'équilibre précaire de notre jeune nation. Ces bouleversements ont pour nom:
- La fracture du consensus politique se traduisant par des forces antagonistes qui durcissent de plus en plus leurs positions.
- Les nombreux conflits inter-ethniques et xénophobes contribuant à exacerber le tribalisme, le népotisme et le chauvinisme.
- Les détournements de deniers publics et autres actions de délinquance à col blanc ayant pour effet de briser la confiance entre les gouvernés et les gouvernants.
- Les rumeurs et accusations d'homosexualité et de pédophilie qui constituent des crimes moraux qui circulent sur le compte de certains personnages de premier plan, achevant de saper toute foi sur la capacité de la Côte d'Ivoire à réaliser l'épanouissement de ses habitants.
Comme si cela ne suffisait pas, un autre péril pointe à l'horizon: la question religieuse.
Depuis deux semaines environ, une certaine presse est lancée dans une campagne de dénigrement, de diffamation et de déstabilisation à l'endroit de la communauté musulmane à travers ses chefs les plus prestigieux. Une série d'articles alliant la confusion et le mensonge ont fait la une de ces journaux. L'objet de ces articles est précis: relater des prétendus conflits entre les chefs musulmans, révéler des pseudo complots, porter atteinte à l'honorabilité de certains leaders musulmans.... Les moyens sont clairs, la fin les justifie; alors tout y passe, de la diffamation aux contradictions verbales les plus grotesques en passant par les affirmations les plus gratuites.
Tout cela au mépris de toute déontologie journalistique.
Les intentions sont beaucoup moins claires: pourquoi s'attaque-t-on aux imams? Dans quel but porte-t-on atteinte à l'honorabilité des leaders de la communauté musulmane? Cherche-t-on à déstabiliser les mosquées? Pourquoi veut-on semer la division au sein du CNI et du Cosim? A qui profite une division des musulmans?
Chaque Ivoirien peut méditer à souhait sur ces interrogations. Il est à rappeler que les imams sont les garants de l'équilibre spirituel des musulmans et les guides de la communauté musulmane. Ils ne sont aucunement un des nombreux produits de la loterie nationale, mais plutôt des personnes choisies selon des critères transparents et rigoureux. Ce n'est ni une question d'argent ni une question politicienne.
Le constat du silence des autorités devant ces écrits est troublant. En effet, le ministère de l'Intégration nationale semble ne pas voir à travers cette campagne de dénigrement de certains journalistes, un problème. Or, l'intégration nationale, c'est aussi le respect des symboles. Les mosquées, les églises et temples, ainsi que les chefs religieux sont autant que la fonction présidentielle, l'hymne national et autres, des symboles de la foi en des valeurs d'un peuple. Nul ne saurait s'y attaquer impunément et encore moins injustement.
Le ministère de la Communication qui a son habitude rappelle à l'ordre les journalistes, ne semble pas non plus inquiété par la situation. Alors que se passe-t-il au sommet de notre république?
Mais, les auteurs de ces articles et leurs commanditaires se sont trompés. Ils se sont trompés sur leur cible. Les musulmans sont conscients et sereins. Ils gardent une totale confiance aux dirigeants qu'ils ont choisis librement sous inspiration d'Allah le très haut, qu'ils aiment et qu'ils suivent. Quelques articles n'entameront en rien cette confiance et cet amour. Le bon grain se distingue de l'ivraie et les musulmans ne sauraient accepter dorénavant d'être menés par des chefs préfabriqués. Non plus d'être menés tels des marionnettes pour des besoins électoralistes.
Ils se sont également trompés sur la nature du combat qu'ils viennent d'engager. Il ne s'agit nullement d'une «lutte» pour... l'an 2 000. Il ne s'agit pas non plus d'une lutte physique et matérielle. Les auteurs des articles n'auront pas l'honneur de faire l'objet d'une «Fatwa», ils n'auront pas le plaisir de crier à l'intégrisme ou à l'intolérance. Car, tout le monde sait que les musulmans sont les plus tolérants dans ce pays. Que chacun médite ce passage du Saint coran: «Ceux qui aimeraient que la réputation d'immoralité se répande au sujet des croyants, auront des tourments douloureux dans ce monde et dans l'au-delà...». Chapitre 24 verset 19.
L'Amicale des anciens de l'Aeemci
Zakaria Koné
Responsable de la communication
