Article
1er congrès du CNI : Koné Idriss Koudouss plébiscité
- Titre
- 1er congrès du CNI : Koné Idriss Koudouss plébiscité
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Franck Dally
- Editeur
-
L'Alternative
- Date
- 11 mars 1996
- DescriptionAI
- Le premier congrès du Conseil national islamique (CNI) s'est tenu à l'Hôtel Ivoire et à la mosquée de la Riviera, où l'imam Koné Idriss Koudouss a été reconduit à la présidence pour un second mandat. Les travaux ont mis l'accent sur l'unité de la communauté musulmane, le rapprochement avec les non-musulmans et le soutien aux imams. Des messages clés ont souligné l'importance de la pratique des règles islamiques pour la justice, la tolérance et la dignité, affirmant l'islam comme un universalisme et un humanisme contribuant à la nation ivoirienne.
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Idriss Koudouss Koné
- Mosquée de la Riviéra Golf
- Yopougon
- Hôtel Ivoire
- Congrès CNI (1996)
- Conseil National Islamique
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Aboubacar Fofana
- Mahomet
- Unité
- Justice
- Pluralisme religieux
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011706
- contenu
-
RELIGION
1er CONGRES DU CNI
Koné Idriss Koudouss plébiscité
Le Conseil national islamique (CNI) a tenu, samedi et dimanche derniers, son premier congrès ordinaire à l'Hôtel Ivoire et à la grande mosquée de la Riviera. Comme le laissaient déjà présager les différentes interventions des représentants des structures de base et du président du Conseil supérieur des Imams (COSIM), dès le 1er jour, l'imam Koné Idriss Koudouss s'est succédé à lui-même à la présidence du CNI.
L'imam Koné Idriss Koudouss qui préside aux destinées du Conseil national islamique (CNI) depuis le 9 janvier 1993 date de sa première investiture a été reconduit dans sa tâche par le Conseil supérieur des imams (COSIM), haute autorité spirituelle du CNI, hier à la grande mosquée de la Riviera. L'investiture de Koné Idriss Koudouss a été la conclusion de dures labeurs durant les deux jours qu'ont duré les travaux du 1er congrès du CNI qui se sont déroulés à la fois à l'hôtel Ivoire et à la mosquée de la Riviera. L'Hôtel Ivoire qui a servi de cadre à la cérémonie d'ouverture a refusé du monde, le samedi matin. Ils sont venus nombreux de toutes les contrées du pays, d'Afrique et du monde. Les premières interventions vont faire mention de cette mobilisation exceptionnelle. L'imam Idriss Koné Koudouss dira d'ailleurs à juste titre dans son allocution d'ouverture : "Y-a-t-il reconnaissance plus éclatante et témoignage plus éloquant que ceux que nous offre votre présence massive et distinguée à ce premier congrès du Conseil national islamique ?" Le président Koudouss poursuivant sur sa lancée, égrenera au passage les acquis du CNI qui ont été possibles grâce aux sacrifices des défunts aînés tels Coulibaly Mamadou, Camara Adama, Coulibaly Yacouba Fofana pour ne citer que ceux-là.
Citant les exemples de ces derniers qui ont servi le CNI jusqu'à leur dernier souffle, l'orateur en appelera à l'unité de toute la communauté musulmane. Parce que, dira-t-il : "l'Islam est par essence unitaire dans son dogme. Toute division fait le jeu de nos ennemis impénitents..."
En plus de l'unité entre musulmans, le président Koudouss en appelera aussi à un rapprochement entre musulmans et non musulmans par toutes les voies appropriées. Ces éléments d'unicité de l'Islam et d'unité entre pratiquants seront aussi développés par le président du Conseil supérieur des imams (COSIM), l'iman Aboubakar Fofana qui pensera ensuite aux imams dont il fait partie. Pour eux, il demandera à toute la communauté musulmane d'être très attentive à leur sort pour éviter qu'ils soient dans les besoins pouvant les empêcher d'accomplir avec sérénité l'énorme tâche qui leur est dévolue. Le passage des représentants étrangers donnera droit à des interventions fort enrichissantes. Ainsi, par exemple, l'imam Weisberg Bolin du Conseil islamique de France exhortera toute la communauté musulmane "à chercher refuge auprès du créateur et non de la créature" pour régler les problèmes qu'elle connaît, ou encore de "chercher à sacraliser le profane et non à profaner le sacré" ou encore, "éloignons-nous de ceux qui cherchent à se servir de notre religion à des fins personnelles".
L'Imam Koudouss vient d'être intronisé pour son second mandat. Il a reçu un Coran et une canne. (Photo Sékongo)
Des idées forces que, avant lui, le représentant togolais avec une verve soutenue, avait stigmatisées en d'autres termes en demandant à ses coreligionnaires de ne pas se prostituer pour des morceaux de sucre ou des sacs de riz.
S'imposer et imposer le respect par la pratique des règles édictées par le coran et le prophète Mohamet pour aboutir à "la justice, la tolérance vraie et le recouvrement intégral de la dignité du musulman" seront entre autres les messages délivrés de l'hôtel Ivoire à la mosquée de la Riviera. L'iman Koudouss, du haut de sa magnificence, après son intronisation n'a pas dit autre chose. M. Cissé Ibrahim Bacongo, le conférencier qui a planché sur le thème "contribution de l'islam à l'édification de la nation ivoirienne" ne s'est pas éloigné de cette vision en appelant implicitement les musulmans à s'éloigner des sentiers de la perversion des vices et autres mœurs condamnables dont certains les rendent responsables très souvent à tort.
Au cours de la conférence de presse qu'ont ensuite animé conjointement l'imam Aboubakar Fofana et le docteur Cissé Abdul Karim pour clore ces deux jours de congrès, il a été question, au cours du face à face conférenciers, journalistes, d'unité et de raffermissement des rapports entre musulmans.
Après avoir affirmé que le nombre important des adeptes déplacés par le C.N.I. témoignait de son importance et lui imposait de jouer un rôle de premier plan l'imam a rappelé, et ce, de concert avec l'écrivain Mamadou Dia que "la doctrine musulmane est tout autre chose que le mépris de l'homme, et encore moins, sa négation(...). L'islam s'affirme comme un universalisme et un humanisme...". Au total, ce premier congrès aura été l'occasion d'un hymne à l'islam, "religion aux mille vertus qui développe aussi bien l'être humain que la société dans laquelle il vit".
Franck Dally



