Article
Célébration de la fin du Ramadan en Haute-Volta
- Titre
- Célébration de la fin du Ramadan en Haute-Volta
- Type
- Article de presse
- Editeur
-
Carrefour africain
- Date
- 27 novembre 1971
- DescriptionAI
- Le texte décrit la célébration de la fin du Ramadan en Haute-Volta le 19 novembre 1972, marquée par une grande prière à Ouagadougou en présence du chef de l'État, le général Sangoulé Lamizana, et de dignitaires. Il inclut également un message de vœux des chrétiens aux musulmans à l'occasion du Ramadan 1971, soulignant l'importance de la foi partagée en Dieu et de l'amitié interconfessionnelle pour promouvoir la justice et la paix.
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Ouagadougou
- Abdoul Salam Tiemtoré
- Aboubacar Sangoulé Lamizana
- Malick Zoromé
- Ramadan
- Prière
- Jeûne
- Christianisme
- Front de la Oumat Islamique
- Justice
- Paix
- Langue
- Français
- Source
-
Bibliothèque du Congrès
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011651
- contenu
-
C07 DEC 1972
# Célébration de la fin du Ramadan en Haute-Volta
Le Ramadan qui vient après les trente jours de jeûne a été célébrée sur toute l'étendue du territoire voltaïque, le samedi 19 novembre courant.
A cette occasion tous les musulmans, tous ceux qui ont pratiqué le don de soi, ont par des prières et des réjouissances rendu grâce à Dieu.
A Ouagadougou, la grande prière traditionnelle s'est déroulée à la Place du 3 janvier. Le chef de l'Etat, le général Sangoulé Lamizana ainsi que des membres du gouvernement ont participé à cette prière en tant que fidèles mahomettans.
La prière qui a débuté vers 9 h. 30 a été dirigée par le grand Iman de Ouagadougou El Hadj Tiemtoré Abdou-Salam. Hommes, femmes, enfants, tous parés de leurs plus beaux habits, se sont installés derrière El Hadj Abdou Salam pour dans une commune prière rendre hommage à Halla.
Après la prière, une bénédiction a été dite à l'intention de tous. Ainsi cette fête du ramadam célébrée dans la joie et l'allégresse se poursuiva par des danses dans toutes les villes.
Notons que le Président de l'Assemblée nationale et le ministre des Affaires étrangères ainsi que des membres du Corps diplomatique se sont rendus à la Place du 3 Janvier et se sont associés aux musulmans pour célébrer cette fête de famille.
Le chef de l'Etat à son arrivée sur la Place du 3 janvier.
Sur cette photo, on remarque le chef de l'Etat, le président de la Communauté musulmane et M. Malick Zoromé.
Le président de l'Assemblée Nationale et le ministre des Affaires étrangères lors de la prière
La foule des fidèles
# Vœux des chrétiens à leurs frères musulmans à l'occasion du Ramadan 1971
« Chers amis musulmans, Bonne et heureuse fête en cette fin du ramadam. Idkum mubarak !
C'est une vraie sympathie, sincère et désintéressée, qui chaque année, nous pousse à nous joindre à vous, à vos familles et à vos amis pour vous présenter nos vœux les plus fraternels à l'occasion de l'Id al-fitr al Mubarak.
Plus que jamais, c'est notre fol même que qui nous invite avec insistance. Nous rejoignons à l'occasion de votre jeûne une valeur religieuse des plus hautes. Votre jeûne, en effet, est un hommage à Dieu et un signe de votre désir de lui être fidèle. Comment ne pas nous associer à un tel hommage et ne pas nous réjouir avec vous en ce jour de fête ? En ces heures-là, nous nous sentons plus proches de vous.
Cette foi commune en Dieu, il est bon de le répéter en cette circonstance, est le fondement même de nos rapports mutuels. Elle est non seulement le lien le plus profond qui nous apparente, elle inspire aussi notre programme d'action dans un monde qui, trop souvent, hélas ! veut se faire sans Dieu.
Nous sommes appelés, chrétiens et musulmans, à être d'humbles témoins de la grandeur transcendante de Dieu et de sa miséricordieuse mansuétude pour l'humanité. Pourquoi ne pas rendre ensemble ce témoignage ?
Pour nos contemporains, le signe de ce témoignage est notre amitié. C'est par elle, en effet, en la vivant bien simplement, que nous retrouvons une nouvelle confiance dans l'homme et une foi rénovée en Dieu. Cette amitié, nous avons à cœur de la susciter sans cesse autour de nous et partout où des musulmans et des chrétiens se rencontrent, que ce soit dans les usines d'Europe occidentale ou d'Amérique avec les travailleurs émigrés, ou encore dans les villes et villages du Proche-Orient, ou ailleurs en Afrique ou en Asie.
Y a-t-il à notre époque, pour un croyant, meilleur hommage à rendre à Dieu que de vouloir établir entre nous de larges courants de sympathie, pour aboutir à une meilleure compréhension en vue de promouvoir partout la justice et la paix, l'amour fraternel et l'esprit de service.
Il est certain qu'il y aurait moins de larmes et de sang, moins de misères et d'afflictions, en Palestine comme parmi les pauvres réfugiés au Pakistan et en Inde, si chrétiens et musulmans se montraient plus solidaires à travers le monde pour défendre la cause de l'homme dans notre civilisation ?
C'est là une entreprise qui n'est pas facile. Des obstacles d'ordre psychologique et spirituel se dressent devant nous. Le plus grave de tous est cette indifférence, née de la lassitude ou du découragement. C'est dans une foi sans cesse ravivée en Dieu que cette amitié trouvera son meilleur stimulant et son fondement le plus solide.
Foi en Dieu et amitié fraternelle sont vraiment les deux piliers d'une entente profonde et durable entre musulmans et chrétiens. L'une et l'autre sont inséparables. Aussi est-ce au nom de l'un et de l'autre que nous nous associons à votre joie à tous en ce jour et que nous vous renouvelons nos meilleurs souhaits de bonne et heureuse fête.
» Idkum mubarak wan si-nin a'dida wa salam ».

