Article
Le Général Lamizana au Caire et à Tripoli
- Titre
- Le Général Lamizana au Caire et à Tripoli
- Type
- Article de presse
- Editeur
-
Carrefour africain
- Date
- 26 février 1972
- DescriptionAI
- Le Général Sangoulé Lamizana, Président de Haute-Volta, s'est rendu en Égypte et en Libye pour renforcer la coopération bilatérale. Avant son départ, il a souligné la préoccupation de la Haute-Volta face au conflit au Moyen-Orient, réaffirmant son soutien à la résolution 242 de l'ONU comme fondement d'une paix juste et durable. Il a également déploré l'impasse des négociations et salué les efforts de l'OUA pour débloquer la situation.
- pages
- 1
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Coopération
- Aboubacar Sangoulé Lamizana
-
Mouammar Kadhafi
- Anouar el-Sadate
- Gérard Kango Ouédraogo
- Organisation de l'Unité Africaine
- Organisation des Nations Unies
- Conflit
- Paix
- Diplomatie
- Langue
- Français
- Source
-
Bibliothèque du Congrès
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011655
- contenu
-
Le Général LAMIZANA
AU CAIRE ET A TRIPOLI
Le chef de l'Etat, avant son départ, passant en revue un détachement de l'armée nationale ; il est accompagné de M. Daouda Traoré, ministre des armées.
Le chef de l'Etat, le général Sangoulé Lamizana, a quitté Ouagadougou le matin du 21 février à destination du Caire en République Arabe d'Egypte (R.A.E.) et de Tripoli en Libye.
Le Président Lamizana se rend dans ces deux pays sur invitation de ses homologues égyptien et libyen, respectivement messieurs Anouar El-Sadate et Mouammar Al Gaddafi.
Le Président de la République, qui voyage par avion spécial d'Air Egypte, est accompagné par plusieurs membres du gouvernement.
Le président Lamizana a été salué par le Premier Ministre, Son Excellence Gérard Kango Ouédraogo, les membres du gouvernement, les présidents des institutions, les directeurs et chefs de cabinets ministériels ainsi que par plusieurs autres personnalités civiles, militaires, coutumières et religieuses de la capitale.
Deux personnalités égyptiennes, à savoir le Général de l'air Saad Eldin Sherif, vice-aide de camp et M. Ibrahim Rachid de la présidence de la République Arabe d'Egypte sont venues pour escorter le général Lamizana jusqu'au Caire.
Avant son départ le Président de la République a fait la déclaration suivante sur le Moyen-Orient :
« Comme vous le savez la Haute-Volta a toujours été préoccupée par la grave situation qui prévaut au Moyen-Orient, non seulement parce qu'un pays africain, membre fondateur de l'Organisation de l'Unité Africaine, à savoir la République Arabe d'Egypte, est directement concerné, mais aussi parce que ce conflit, pour le moment localisé, peut à tout instant prendre des proportions inattendues. Nous pensons que la stabilité de cette région, berceau des plus vieilles civilisations du monde, creuset des religions universelles, trait d'union entre trois continents, est vitale pour la paix mondiale. C'est vous dire combien la Haute-Volta regrette la tension quasi-permanente entre Israël et les pays arabes ; néanmoins, elle reste persuadée que la vieille sagesse qui caractérise les peuples de la région finira par l'emporter. Pour atteindre ce but, c'est-à-dire une paix juste et durable au Moyen-Orient, une paix respectant les droits de tous les peuples, nous restons persuadés que la résolution n° 242 du 22 novembre 1967 demeure une base de solution valable. En effet, cette résolution met en avant deux principes fondamentaux : le principe de non-annexion des territoires et celui du respect de l'indépendance de tous les Etats de la région. Nous avons toujours appuyé la résolution du 22 novembre 1967 ainsi que toutes autres tentatives de réconciliation mais vous connaissez les difficultés de la mission du Docteur Gunnar Jarring, chargé d'établir et de maintenir des rapports avec les Etats intéressés en vue d'aboutir à un règlement pacifique conformément à la résolution du Conseil de Sécurité.
« Nous avons estimé, quant à nous, que les propositions, contenues dans le mémorandum du 8 février 1971 adressé par le Docteur Gunnar Jarring, à l'Egypte et à Israël, étaient tout à fait dans la ligne de la résolution du Conseil de Sécurité du 22 novembre 1967 ; malheureusement, si l'Egypte a souscrit aux propositions du Docteur Jarring, Israël n'a pas pris l'engagement voulu sur la question cruciale du retrait de ses troupes aux frontières d'avant le 5 juin 1967, ce qui a bloqué la mission du représentant du secrétaire général de l'ONU. Il faut bien sûr regretter cette impasse dans le processus des négociations de paix, car sur le terrain, les hostilités peuvent reprendre à tout moment.
« Une des dernières initiatives pour ramener la paix au Moyen-Orient vient de l'Afrique. L'O.U.A. a estimé en effet qu'elle devait, d'une façon ou d'une autre, apporter la contribution de l'Afrique aux recherches d'une solution au Moyen-Orient.
« A cet effet, elle a constitué une commission de chefs d'Etat chargés de débloquer la mission du Docteur Jarring ; cette commission semble avoir réussi à obtenir des concessions des parties et c'est déjà une bonne chose.
« En ce qui concerne mon voyage, je vais en République Arabe d'Egypte, puis en République Arabe Libyenne, deux pays avec lesquels la Haute-Volta a déjà amorcé une coopération. Je pense que les discussions que j'aurai avec les dirigeants de ces deux pays amis contribueront à développer cette coopération et à resserrer nos liens ».



