Article
Rupture du jeune, floraison de commerces aux abords des mosquées
- Titre
- Rupture du jeune, floraison de commerces aux abords des mosquées
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Maïmouna Dao
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 11 octobre 2006
- DescriptionAI
- Pendant le mois de Ramadan, des vendeuses s'installent aux abords des mosquées, notamment à Adjamé, pour proposer des jus artisanaux, des dattes, des beignets et des fruits. Cette activité est très lucrative car de nombreux fidèles musulmans choisissent de rompre leur jeûne sur place, appréciant la commodité et les prix abordables des produits. Ce phénomène de commerce florissant est observé devant tous les lieux de culte musulmans durant cette période.
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011430
- contenu
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Les vendeuses se frottent les mains.
Adjamé, mercredi 04 octobre 2006. Il est 17 h 45 mn. Nous sommes aux alentours de la grande mosquée d'Adjamé. Sur le prolongement de la voie menant au forum des marchés. Dans moins d'une demi-heure, ce sera la rupture du jeûne. A l'intérieur de la mosquée, des lectures psalmodiées du Coran, filtrent jusqu'à l'extérieur. Malgré le vacarme qui règne dans les environs. Quelques fidèles commencent à arriver. Les vendeuses de jus artisanales sont aussi au rendez-vous. Elles s'installent au niveau des entrées principales et le long de la clôture de la mosquée. Kadi est une vendeuse de jus artisanaux, plus communément connu sous le nom de «bissap», gnamankoudji, tomidji. Depuis le début du mois de Ramadan, elle vient chaque soir exposer sa marchandise devant la mosquée. A 18 H 15 MN, l'appel à la prière du soir du muezzin coïncide avec la rupture du jeûne.
Très vite Kadi est débordée. «Donne moi du bissap», «Je veux du gnamankoudji», Kadi, j'ai dit deux sachets de bissap, de 100 f», entend t-on de partout. La jeune vendeuse n'a plus un moment pour elle. Les fidèles la pressent de partout. Cela dure une bonne dizaine de minutes. Après quoi, le gros lot d'entre les fidèles va à la prière. Ce qui laisse le temps à Kadi de répondre à nos questions. Elle nous explique que c'est seulement durant le mois de Ramadan qu'elle exerce cette activité. Qui selon elle, est plus lucrative à cette période. Sa recette, ajoute-t-elle, peut atteindre 7500 f cfa par jour. «La mosquée, à l'heure de la rupture du jeûne, accueille beaucoup de fidèles musulmans qui viennent prier. Nombreux d'entre eux préfèrent rompre leur jeûne sur place.
Ils achètent les jus que nous vendons», raconte Kadi. Il y a en pour toutes les bourses, 50 F, 100 F, 150 F et même 500 F», explique Sali une voisine de Kadi. En plus des jus traditionnels, Sali vend du yaourt et de la datte. Selon elle, ce fruit est très prisé pendant cette période. Son prix varie entre 50 F et 100 FCFA. En raison de 5 à 6 morceaux. Et ce seul fruit peut lui rapporter jusqu'à 5000 f par jour. A l'entrée principale de la mosquée, une dame grille des beignets. Plusieurs personnes attendent pour faire leurs amblettes. La jeune fille qui l'aide dans son commerce, nous explique que chaque année, à la même période, elles viennent griller les tartines devant la mosquée. Sa patronne, se vante t-elle, s'est faite une réputation dans le secteur. Car ses beignets sont de bonne qualité. «Nous avons des commandes allant jusqu'à 2000F.
Des gens viennent de loin pour les acheter. D'autres en prennent pour faire des sacrifices aux mendiants de la mosquée», nous indique la jeune fille. A en croire cette dernière, la recette journalière de sa patronne peut atteindre 20.000 FCFA. A côté de la vendeuse de beignets, nous remarquons des vendeuses de fruits (d'oranges, de papayes et de bananes douces). Tout comme les commerçantes de jus artisanaux, ces dernières sont envahies par les fidèles lors de la rupture du jeûne.
Un phénomène général
Ces faits ne sont pas propres à la grande mosquée d'Adjamé. Tous les lieux de cultes musulmans, qu'ils soient grands ou petits, sont pris d'assaut par ce type de commerce. Cela dure tout le mois de ramadan. «Entre la rupture du jeûne et la prière, il n' y a pas assez de temps. Alors nous préférons acheter quelque chose pour rompre le jeûne à la mosquée. Et faire la prière. Ensuite, chacun ira partager son repas traditionnel avec sa famille», confie un fidèle de la grande mosquée d'Attécoubé. Les beignets et autres jus artisanaux sont très prisés par les musulmans en période de jeûne. Surtout pour leur goût et leur prix dérisoire. Hormis les lieux de prières, les vendeuses se rencontrent aux quatre coins des rues. Une bonne affaire en cette période.