Article
Avant le Sommet d'Accra III : la Jeunesse musulmane implore le secours et le soutien de Dieu
- Titre
- Avant le Sommet d'Accra III : la Jeunesse musulmane implore le secours et le soutien de Dieu
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Jean-Marc Kossou
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 27 juillet 2004
- DescriptionAI
- En prévision du sommet crucial "Accra III" pour la résolution de la crise ivoirienne, la COJEMCI (Jeunesse musulmane de Côte d'Ivoire) a organisé une cérémonie de prières et de lecture du Coran. L'objectif était d'implorer le soutien divin et d'interpeller les leaders politiques sur leur responsabilité dans la réconciliation nationale, les exhortant à privilégier l'intérêt général et à éviter l'échec du sommet. L'Islam y est présenté comme une religion de paix et de tolérance, appelant à l'action pour la réconciliation.
- Sujet
- Djiguiba Cissé
- Idriss Koudouss Koné
- Coordination des Organisations de Jeunesse Musulmane en Côte d'Ivoire
- Amicale des Anciens de l'AEEMCI
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Association des Élèves et Étudiants Musulmans de Côte d'Ivoire
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Association des Jeunes Musulmans de Côte d'Ivoire
- Conseil National Islamique
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011374
- contenu
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Les Ivoiriens retiennent leur souffle à quelques jours d'Accra III (29 juillet), considéré par tous comme le Sommet de "la dernière chance".
La Jeunesse musulmane (AEEMCI, AJMCI, 3A), réunie au sein de la COJEMCI (Coordination des organisations de jeunesse musulmane en Côte d'Ivoire), consciente de l'enjeu de cette ultime rencontre, a "décidé de ne pas rester en marge des initiatives qui pourraient concourir à faire de ce Sommet un véritable cadre de résolution de la crise qui secoue notre pays". Et comme, rappelle le Coordinateur du mouvement, M. Harouna Dao, "c'est Allah notre Maître. Il est le meilleur des Secoureurs", la COJEMCI a le devoir (en tant que structure religieuse) d'implorer son soutien. C'est le sens qu'il faut donner à la cérémonie de lecture intégrale du Coran et de bénédictions, le dimanche 25 juillet, à la grande mosquée de Williamsville.
Cette cérémonie de prières pour "la paix et la réconciliation nationale" se voulait également un cadre pour interpeller les Ivoiriens, surtout les acteurs politiques sur les dangers que court la Côte d'Ivoire si Accra III venait à échouer. L'Imam Cissé Djiguiba de la mosquée du Plateau qui a animé une conférence sur "l'islam et réconciliation", a rappelé la responsabilité des intellectuels et des leaders (politique, religieux...) dans le devenir d'une nation. Car de leurs comportements et propos dépend l'état et l'image d'un pays. "Il y a deux catégories d'hommes, les intellectuels et les leaders (politiques). S'ils sont justes, a-t-il rappelé, la société sera juste et sauvée. Mais, s'ils sont corrompus, malhonnêtes... la société le sera également. (...) C'est cette situation qui nous vaut aujourd'hui cette crise que nous connaissons."
La réconciliation, estime-t-il, sera facile si ces deux catégorie se ressaisissent,mettent de côté leurs intérêts égoïstes et pensent aux peuples qui "ont cohabité sur cette même terre durant des siècles, dans l'harmonie, l'entente et la paix". Néanmoins, le Directeur de la radio Al Bayane a espoir qu'Accra III ne va pas échouer et "ne doit pas échouer". A ceux qui s'agrippent donc à la Constitution pour saboter le retour à la paix, il leur rappelle que "ce n'est pas une Constitution qui va trouver la solution à la crise. C'est une crise politique et ce sont donc les hommes politiques qui doivent y trouver la solution. (...)" Surtout que, poursuit-il, cette Constitution est porteur de germes confligènes depuis le départ avec trois moutures qui ont subi des manipulations politiciennes.
Cissé Djiguiba a tenu également à mettre en garde contre le problème de la terre qui ne trouvera jamais de solution si on use de la violence. Bien au contraire, "c'est cette même terre qui finira par nous manger". Tel est le cas aujourd'hui, a-t-il déploré, un peu partout, principalement au Proche-Orient où on enregistre chaque jour et depuis des siècles, des morts de part et d'autre dans les deux camps.
L'Islam qui est une religion de paix, de réconciliation, de patience, de tolérance... recommande donc à tous, particulièrement à la Jeunesse musulmane, a-t-il conclu, de "jouer notre rôle pour éteindre le feu".
El hadj Koné Idriss Koudouss, Parrain de la cérémonie, a, lui, fustigé, dans cette crise sociale, le comportement de certains hommes politiques "égoïstes, machiavéliques qui consacrent le mensonge, la corruption, la démagogie et la duplicité comme armes politiques et comme moyens d'accession au pouvoir". Ce qui est contraire aux valeurs sociales et religieuses, rappelle-t-il.
Le président du Conseil national islamique (CNI) a donc invité la COJEM-CI à "sensibiliser davantage les populations et la classe politique aux vertus de justice, de responsabilité, de tolérance, de paix et de dialogue".