Article
Cheick Soufi Konaté, guide de la communauté musulmane des soufis de Côte d'Ivoire : "J'ai détruit 13 tonnes de fétiches et convertis 300 féticheurs"
- Titre
- Cheick Soufi Konaté, guide de la communauté musulmane des soufis de Côte d'Ivoire : "J'ai détruit 13 tonnes de fétiches et convertis 300 féticheurs"
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Abou Traoré
- Editeur
-
Le Jour Plus
- Date
- 26 mai 2010
- DescriptionAI
- Cheik Soufi Konaté, guide de la communauté musulmane soufie de Côte d'Ivoire, présente le Maoulid, célébration de l'anniversaire du Prophète, qui aura lieu du 27 au 30 mai. Il y annonce la destruction de 13 tonnes de fétiches et la conversion de 300 féticheurs, une de ses spécialités. L'événement, qui accueillera plus de 6000 personnes et le grand Kalif Cheik Soufis Bilal, mettra l'accent sur la spiritualité, la paix et la fraternité, reflétant le soufisme comme une quête de perfection divine et d'amour.
- pages
- 6
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Soufi Konaté
- Mahomet
- Communauté Musulmane des Soufis de Côte d'Ivoire
- Soufisme
- Mawlid
- Spiritualité
- Paix
- Conversion
- Sorcellerie
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0010983
- contenu
-
Cheik Soufi Konaté, guide de la communauté musulmane des soufis de Côte d’Ivoire
« J’ai détruit 13 tonnes de fétiches et convertis 300 féticheurs »
La communauté musulmane des soufis de Côte d’Ivoire célèbre du 27 au 30 mai prochain le Maoulid en présence du grand Kalif des soufis, Cheik Soufis Bilal. A la veille de l’événement, Cheik Soufi Konaté, guide de la communauté musulmane des soufis de Côte d’Ivoire, livre dans cet entretien un pan de la vie des soufis.
C’est quoi le Maoulid ?
C’est l’anniversaire du prophète (Saw)
Pourquoi est-ce maintenant que vous organisez votre Maoulid au moment où les autres communautés ont célébré le leur ?
Pour un bon croyant tous les jours sont des Maoulid. Le Prophète pendant sa vie a fêté le Maoulid tous les lundis en jeûnant. Il faut remarquer aussi que chaque année nous allons au Mali faire le Maoulid avec notre grand Cheick El Hadj Cheick Soufi Bilal. C’est donc à notre retour au bercail que nous célébrons le Maoulid de la communauté musulmane des soufis de Côte d’Ivoire.
Quelle dimension les soufis accordent au Maoulid ?
Le Maoulid n’a d’autres significations que de rendre grâce à Allah, qui est le sceau de la miséricorde. Tous les croyants doivent célébrer cet événement car le Prophète nous a été donné pour notre salut.
Comment concrètement va se passer le Maoulid que vous célébrez du 27 au 30 mai prochain ?
Cette année nous accueillons des délégations de tous les pays de la sous-région. L’intérieur du pays sera représenté dans presque toute sa totalité. A partir donc du jeudi nous assisterons à l’arrivée et à l’installation des différentes délégations. Ce même jour dans la soirée nous commencerons les festivités avec les concours de cantiques et autres. Pendant les quatre jours que dureront ces activités nous aurons droit à des soirées artistiques avec les cantiques, les théâtres. Au sport nous aurons les arts martiaux, du football, la course des pirogues et des chevaux. Plusieurs conférences seront dites par d’éminents conférenciers sur différents thèmes. La spiritualité sera présente dans toute sa grandeur et sa profondeur. Nous avons voulu par ce programme alléchant que notre Messager était un homme multidimensionnel.
Vous annoncez également la présence du grand Kalif des soufis, Cheik Soufis Bilal. Quel message vient-il partager ?
Il viendra parler de la spiritualité, comment percer les mystères de la vie à travers les saintes écritures. Ayant été nommé ambassadeur de la paix, le grand Cheick vient aussi pour délivrer un message de paix à toute la nation ivoirienne afin que les Ivoiriens à tous les croyants où ils se trouvent puissent cultiver l’esprit de fraternité, de tolérance et de paix.
C’est quoi le soufisme ?
Je peux résumer le soufisme par la recherche de la perfection dans la voie divine ; c’est de chercher à être en contact direct avec Dieu. Un bon soufi doit être toujours en contact avec Dieu et se détourner des choses matérielles sur terre. Le soufi est celui qui sème l’amour partout où il se trouve.
Combien de personnes sont attendues à cette fête des soufis ?
L’an dernier nous avons accueilli plus de 4000 disciples. Cette année l’événement est international. Nous attendons plus de 6 000 personnes qui viendront des pays de la sous-région et des régions du pays.
Comment devient-on soufis ?
Etre soufis requiert un certain nombre de qualités : il faut purifier son cœur. Celui qui a un mauvais cœur ne peut pas être soufi. Il ne faut jamais manger ce qui est illicite. Il faut purifier sa bouche, c’est-à-dire ne jamais mentir ou calomnier. Aussi le soufi ne doit pas contempler les belles choses de la vie. Il faut également aimer son prochain, toutes les créatures de Dieu (faune et flaure). Il faut cultiver le pardon. Ce cheminement n’est possible que si on s’attache à un grand maître soufi. C’est lui qui guidera vos pas à toutes étapes de votre vie spirituelle.
Pendant ce Maoulid on assistera également à une cérémonie de destruction de fétiches. Ce qui est en passe de devenir votre spécialité. Quel bilan pouvez vous dresser des campagnes de destructions de fétiches ?
Nous avons détruit environ 13 tonnes de fétiches à travers le pays et plus de 300 féticheurs convertis. Nous avons visité énormément de villes au cours de ce djihad contre les fétiches. Notre grande satisfaction vient du fait que beaucoup de féticheurs que nous avons convertis sont devenus de grands pratiquants de l’islam. Quand je pense que quelques années avant, ces gens étaient de grands adeptes de satan, aujourd’hui ils sont au service de Dieu le Tout-Puissant.
A combien s’élève le nombre de soufis aujourd’hui en Côte d’Ivoire ?
On a environ 5000 élèves soufis en Côte d’Ivoire.
Pourquoi les soufis restent méconnus du grand public ?
De coutume, le soufi est toujours quelqu’un d’effacé. C’est le djihad soufi qui nous a quelque peu révélé, sinon nous existons depuis bien longtemps. Nous cherchons la face cachée de Dieu, la religion pure. Nous pensons plus à la promotion de l’Islam sans nous intéresser aux différents débats publics.
Quelles sont vos relations avec les autres associations islamiques ?
Nous collaborons harmonieusement avec toutes les autres associations islamiques. Nous sommes avec tous ceux qui œuvrent pour la promotion de l’Islam. Moi et mes khalifes sommes sollicités par les associations et structures islamiques pour des conférences.
Beaucoup d’Ivoiriens aimeraient savoir le sens des dreads que vous portez…
Aucun verset coranique n’interdit de porter des dreads. Seulement le Prophète a dit que celui qui veut les garder qu’il les entretienne. Certains prophètes ont porté des dreads. C’est un emblème pour l’abandon à l’œuvre de Dieu. Cela ne veut pas dire que c’est une obligation. Si vous constatez bien, vous verrez que j’ai des disciples qui n’ont pas de dread.
Quel appel avez-vous à lancer à vos disciples à la veille de ce Maoulid ?
J’invite tout le monde à venir massivement car c’est un Maoulid dédié à la paix, à l’amour et au pardon. Les soufis sont les hommes qui cultivent la paix. Nous allons terminer ce Maoulid avec des séances de désenvoûtement. On va prier pour toute la nation.
Vous traquez les féticheurs alors qu’il y a un autre phénomène qui cause également des dégâts, c’est celui de la sorcellerie. Quel est votre regard sur ce fait ?
Nous sommes des disciples de la paix qui n’aiment pas semer la pagaille. Quand nous voyons quelqu’un sous l’emprise des sorciers nous le désenvoûtons. Pour le cas des sorciers il n’y a pas de preuve matérielle pour confirmer que quelqu’un pratique la sorcellerie. Or le féticheur a des choses visibles. La sorcellerie est interne. Souvent quand nous allons dans certaines villes nous faisons des prières pour détruire les pouvoirs maléfiques des sorciers. Dans notre djihad contre les féticheurs nous ne faisons rien par la force mais avec le dialogue, la persuasion.
Propos recueillis par
ABOU TRAORÉ


