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Titre
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Laïcité en Côte d'Ivoire : les Imams dénoncent la politique du pouvoir
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Date
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23 avril 2002
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DescriptionAI
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Un débat sur la laïcité en Côte d'Ivoire s'est tenu le 20 avril à la mosquée d'Aghien, réunissant religieux, juristes, politiciens et membres de la société civile. Le président du Conseil national islamique (CNI) a souligné que si le concept est bien compris et inscrit dans la loi fondamentale, sa pratique reste à parfaire en raison de certains comportements sociaux et administratifs. Les participants ont insisté sur l'importance d'une application stricte de la laïcité pour garantir l'équilibre, la paix et la cohésion sociale, proposant notamment la création d'un observatoire et d'une charte des confessions religieuses pour en assurer le respect effectif.
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Identifiant
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iwac-article-0010776
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Droits
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contenu
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La problématique de la laïcité en Côte d'Ivoire était au centre des débats, le samedi 20 avril dernier à la mosquée d'Aghien (Cocody). A l'initiative du Centre d'études, d'information et de documentation (CEID, structure du CNI), religieux, praticiens du droit, politiciens, membres de la société civile ont, sans fioritures, passé au crible la réalité de la laïcité en Côte d'Ivoire. Le président du Conseil national islamique (CNI), El Hadj Koné Idriss Koudouss, qui a eu l'honneur d'ouvrir les travaux de cette table ronde a fait le constat suivant : "Si le concept est apparemment bien compris et même consacré par notre loi fondamentale, sa pratique reste à parfaire comme toute entreprise humaine".
Car certains comportements dans la société d'une part, vis-à-vis des hommes religieux et leurs lieux de culte et d'autre part dans l'administration, les médias d'Etat, etc. sont de nature à amener à s'interroger sur le respect de la laïcité, a relevé le président du CNI. C'est ainsi qu'il invite les autorités à veiller au respect de la Constitution en ce point pour l'équilibre, la paix surtout la cohésion sociale. "L'application stricte de la laïcité met les religieux à l'abris des appétits insatiables des hommes politiques. Elle protège également les hommes politiques et les institutions de la République des ambitions politiques des hommes religieux.
Elle donne aux citoyens la conscience libre et le sentiment d'appartenir à une nation riche de sa diversité. Enfin elle contribue à la consolidation de la démocratie et de l'Etat de droit, sans lequel il n'y a ni paix, ni développement équilibré et durable", a-t-il rappelé. Les différentes interventions qui ont suivi, notamment celles de Me Faky Konaté (Quelle législation pour la laïcité en Côte d'Ivoire), du Dr Ténin Touré (repère sur le vécu de la laïcité en Côte d'Ivoire), des Imams Fofana Aboubacar, Traoré Mamadou, Kassé Moda, Cissé Djiguiba, qui au passage ont dénoncé la politique gouvernementale, ont permis de cerner la laïcité dans son histoire, ses tenants et aboutissants.
Aux musulmans qui disent être victimes de "cette politique de deux poids deux mesures depuis les temps coloniaux jusqu'à nos jours" comme l' a relevé Dr Touré, les Imams demandent " d'observer une neutralité aussi longtemps que les principes de la laïcité sont respectés". Pour l'Imam Djiguiba, "les textes ne suffisent pas, il faut mettre en place un observatoire qui puisse veiller sur l'application effective des lois". Car "les textes sont clairs mais les contextes de l'application n'est pas convaincant. Il faut élaborer une vraie charte des confessions religieuses pour faire ressortir les éléments constitutifs de chaque religion, les droits des religions dans un Etat laïc", a-t-il conclu. Si les différentes communications ont été enrichissantes, le manque de débat a laissé chacun sur sa faim.
Le Patriote
Frédérick Madore
