Article
Approvisionnement du marché pour le mois de Ramadan : Amadou Soumahoro (ministre du Commerce) : "Pourquoi nous devons importer du sucre"
- Titre
- Approvisionnement du marché pour le mois de Ramadan : Amadou Soumahoro (ministre du Commerce) : "Pourquoi nous devons importer du sucre"
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Sindou Cissé
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 27 octobre 2003
- DescriptionAI
- Le ministre ivoirien du Commerce, Amadou Soumahoro, défend l'importation de sucre pour assurer l'approvisionnement du marché et éviter les pénuries, s'opposant aux industriels locaux (SUCRIVOIRE, SURCAF). Ces derniers critiquent les importations "intempestives", demandant de retenir les stocks pour écouler leur production et protéger l'industrie nationale. Le ministre priorise le consommateur, citant les pénuries passées et le risque de protectionnisme contraire aux règles de l'OMS.
- Sujet
- Ramadan
- Couverture spatiale
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Côte d'Ivoire
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0010771
- contenu
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«Je ne gère pas les états d'âme. Ce qui m'importe, c'est l'approvisionnement du marché. Tant que je jugerai nécessaire d'importer, pour qu'il n'y ait pas de pénurie, je le ferai et personne ne peux m'empêcher».
Le ministre ivoirien du Commerce se veut libre dans la gestion de l'approvisionnement du marché national en sucre. Interrogé sur le sujet, le mercredi dernier à son cabinet, Amadou Soumahoro n'a pas fait mystère de son opposition à la campagne anti-importation de sucre menée, depuis quelques jours, par des industriels de la place. Les responsables de SUCRIVOIRE et de SURCAF s'opposent, en effet, à «l'importation intempestive de sucre instaurée, depuis deux ans, par le gouvernement» et particulièrement à la veille du mois du jeûne musulman. Ils souhaitent, dès lors que le reliquat des importations de l'an dernier (12 mille tonnes) reste en douane jusqu'à la fin du premier trimestre 2004. Selon eux, cela leur permettra d'écouler leur production (32 mille tonnes) entre fin octobre et fin décembre, période de forte consommation de sucre en raison du mois de Ramadan qui débute, en Côte d'Ivoire, ce lundi. Ils invoquent, à l'appui de leur requête, la nécessité de la survie de l'industrie ivoirienne.
«Je ne peux pas condamner le consommateur pour la promotion de l'industrie», a rétorqué le ministre Amadou Soumahoro. Pour lui, la seule condition de la non importation de sucre, cette année, c'est la disponibilité sur place, de quantités suffisantes de sucre, de sorte qu'il n'y ait pas de flambée de prix. Il entend, sur cette question qui préoccupe certainement les familles musulmanes, faire l'état des lieux dans les jours à venir. Mais, quoiqu'il en soit, Amadou Soumahoro pense que l'importation ne doit pas être interdite. «Ce serait faire du protectionnisme. En le faisant, nous tuerons la concurrence et nous serons en violation des règles de l'OMS,» a averti le ministre du Commerce. Qui a rappelé les péripéties rencontrées par la filière, l'an dernier où, devant l'incapacité des industriels du sucre à approvisionner convenablement le marché, pendant le mois de Ramadan, le gouvernement a dû libéraliser temporairement l'importation pour éviter une pénurie. SURCAF et d'autres importateurs avaient alors obtenu des quotas d'importation à la grande colère de SUCRIVOIRE qui avait crié à l'exclusion. Le danger de la pénurie était tel que des centaines de travailleurs des secteurs des jus sucrés et de la brasserie ont frôlé le chômage technique. Cette année, la situation semble moins inquiétante. D'autant plus que les producteurs locaux n'ont pas connu les difficultés de l'année dernière (perturbation de la production, cambriolages, problèmes de transfert de stocks en raison de la guerre). Cependant, le consommateur attend d'être rassuré. Surtout que sur le marché, les prix grimpent déjà.