Article
Décédé samedi dernier, notre collaborateur a été inhumé hier : le dernier "reportage" de Coulibaly Moussa
- Titre
- Décédé samedi dernier, notre collaborateur a été inhumé hier : le dernier "reportage" de Coulibaly Moussa
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Y. Sangaré
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 15 février 2007
- DescriptionAI
- Les funérailles de Coulibaly Moussa, chef du service société à «Le Patriote», se sont déroulées à Abidjan, réunissant une foule émue de parents, amis, collègues et personnalités politiques et médiatiques. Après le retrait du corps à la morgue et un passage au domicile, une prière mortuaire a eu lieu à la mosquée, suivie de l'inhumation au cimetière d'Abobo-Baoulé. L'événement a été marqué par une profonde tristesse, des sermons sur le sens de la mort en Islam et de nombreuses bénédictions.
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0010679
- contenu
-
Chef du service société à «Le Patriote», Coulibaly Moussa a été conduit, avec tristesse et émotion, par une foule d'amis et de parents à sa dernière demeure.
L'ultime voyage. Le périple sans retour. Il est un peu plus de 11h lorsque parents, amis et collègues de Coulibaly Moussa prennent d'assaut la morgue de l'hôpital Félix Houphouët Boigny, situé à Abobo Sogefiha. L'ambiance est manifestement lourde. Les regards sombrent. Une délégation du RDR, conduite par Georges Coffi, secrétaire national à la mobilisation, est présente. Dans une pièce contiguë à la terrasse, trône une panoplie de cercueils. Dans l'un d'eux, est couché, dans un linceul blanc le corps inanimé de notre collaborateur. Tour à tour, collègues et amis du défunt s'inclinent devant sa dépouille. L'émotion est à son comble. Les yeux s'emplissent de larmes. Des voix sont étreintes de sanglots. Peu après, le cercueil blanc qui abrite le corps de Moussa, est embarqué dans le corbillard. Direction, le domicile du disparu au quartier Plateau Dokui. Là, une foule compacte attend sous deux bâches dressées pour l'occasion sur la voie qui jouxte l'entrée de l'habitation de Coulibaly. On y reconnaît des personnalités politiques comme Aly Coulibaly porte-parole du RDR, du monde des médias tels le président du CEPCI (Groupement des éditeurs de CI), Denis Kah Zion, de l'UNJCI (Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire) Amos Béonaho, du RIAAM (Réseau des Instances Africaines d'Autorégulation des Médias), Samba Koné, de plusieurs responsables d'organes et de nombreux journalistes. On y reconnaît aussi Coulibaly Doulaye, directeur du service autonome du BTS ainsi que des cadres de la primature. Le corps de Moussa Coulibaly prend place dans la maison, en attendant la prière mortuaire, prévue après celle de 13 h 30. Sous les tentes, l'oncle du défunt qui est par ailleurs imam, entretient la foule, via un sermon sur le sens de la mort en l'islam, tout en rappelant que c'est une étape obligatoire qui s'impose à tous. 13 h 20: C'est le départ à la mosquée. La prière de Zouhour (prière de 13h30) est suivie de celle dite mortuaire. Puis, le cortège funèbre s'ébranle vers le cimetière d'Abobo-Baoulé. Il est 14 h 1O, lorsque le corbillard s'y immobilise. A quelques mètres, des membres de la famille inspectent le tombeau.
Résultat: des planches destinées à protéger le corps dans la tombe, manquent. Elles sont retrouvées au bout de quelques minutes. 14 h 30, le cercueil est transporté par une horde de 14 personnes et posé en bordure de la tombe. «Nous allons enterrer notre frère», clame, un vieillard, vêtu d'un boubou en dentelle blanc. Les visages se crispent davantage, sous un soleil de plomb. L'ambiance est lourde. Très lourde même. Voire insoutenable. 14 h 34. Le cercueil est ouvert. On y aperçoit le corps enseveli dans un linceul blanc de Coulibaly Moussa. Les reporters photographes mitraillés par les flashs. Il est ensuite posé dans la tombe. Au même moment, des jeunes arrachent quelques herbes qui serviront à couvrir davantage le corps dans le tombeau. Un peu en retrait, le père du défunt reste digne dans la douleur. Entre temps, les Imams et les oncles de Coulibaly Moussa enchaînent les bénédictions. Le corps est ensuite recouvert de sable. Des coups de pelle se multiplient. Une butte émerge aussitôt. L'Imam reprend les bénédictions ponctuées de sermons. «On va tous passer par là. Oui, c'est notre grande villa. Si c'est gâté, c'est que tout ce qu'on a fait sur la terre est gâté. Si tu fais du bien, il faut les continuer», professe -t-il. Avant de poursuivre: «Faisons des bénédictions pour lui (le défunt). Il entend nos paroles. Les anges vont bientôt l'interroger. Que Dieu fasse que son examen se passe bien». Ensuite, les parents de Coulibaly Moussa, selon le coutume Koryaka, l'interpellent une, deux puis trois fois. Sans réponse. Son «départ» est enfin accepté, comme le veut la tradition. Courageusement, le père sort de son silence». Moussa était un enfant poli. Jamais il ne discutait mes décisions. Son souci, c'était de s'occuper de ma famille et moi! D'autres membres de la famille se laissent aller à des confidences qui témoignent de l'énorme gentillesse et de l'énorme altruisme de Coulibaly Moussa.
15 h 05: Dernière bénédictions. L'Imam» prend la «fatiha». L'inhumation est finie. Parents, amis et collègue désertent les lieux. Le coeur, chargé d'émotion. Repose en paix Moussa. Nous ne t'oublions jamais.