Article
Tabaski : coment les Abidjanais préparent la fête
- Titre
- Tabaski : coment les Abidjanais préparent la fête
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Coulibaly Zoumana
- Editeur
-
Le Jour Plus
- Date
- 19 janvier 2005
- DescriptionAI
- Ce texte décrit les préparatifs de la fête de la Tabaski à Abidjan, Côte d'Ivoire, dans un contexte de difficultés économiques. Les ménages priorisent l'achat du mouton de sacrifice, réduisant les dépenses pour d'autres articles. Les couturiers et tisseuses, habituellement très sollicités avant cette fête, subissent une forte baisse d'activité due au manque de clients, illustrant l'impact de la situation économique sur les célébrations.
- pages
- 7
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0010539
- contenu
-
Tabaski
Comment les Abidjanais préparent la fête
La communauté musulmane prépare activement la fête de Tabaski, prévue demain jeudi. A Abidjan, la situation économique difficile du moment se ressent déjà dans les foyers.
La fête de la Tabaski ou de l'Aïd el Kebîr encore appelée fête du mouton sera célébrée demain jeudi 20 janvier en Côte d'Ivoire à l'annonce faite lundi soir. Cette année, malgré la situation socio-politique trouble et la cherté du coût de la vie, les Abidjanais singulièrement les musulmans s'activent à commémorer cet événement. Chacun prépare cette fête à sa façon et selon ses moyens. Le constat général est que dans bon nombre de personnes préfèrent se consacrer à l'achat du mouton du sacrifice. Le reste ne relevant que de l'accessoire. « J'ai acheté le mouton de ma mère que j'ai envoyé au village. Si j'avais plus de moyens j'aurais acheté un autre pour moi-même » nous a confier hier M. Camara, chauffeur de Wôrô-Wôrô de la commune de Marcory. Sana Banguiba Alassane, un habitant du même quartier et membre de la filière viande-bétail, lui se propose d'immoler au moins trois moutons le jour de la fête de Tabaski pour dit-il "pouvoir faire le sacrifice et recevoir les amis". Mme Aminata, vendeuse de produits cosmétiques qualifie la fête de la Tabaski de cette année de "fête qui se déroule dans une période de difficultés. Cette année nous allons simplement nous reposer le jour de la fête. Je n'ai pu rien acheté pour les enfants à cause de la galère". Avant de signifier que "si la santé est là, c'est l'essentiel".
La complainte des couturiers et des tisseuses
Si habituellement les couturiers et les tisseuses se frottent les mains à la veille des fêtes de Tabaski, cette année ce n'est pas du tout le cas. Un tour d'horizon nous a permis de nous rendre compte de cette évidence. Mardi 18 janvier, 13 h 30. Au magasin Mèches Soleil Ivoire à Adjamé Renault. Une dizaine de dames est assise sur des guéridons. Certaines sont en train de se faire des tresses tandis que d'autres sont assises sans occupation. Mlle Fofana Korotoum, l'un des tisseuses du magasin entretient une causerie avec une collègue qui tout comme elle n'est pas occupée : "ça ne marche vraiment pas. Les autres années nous sommes débordées par les clientes qui viennent faire leurs cheveux à pareil moment". Soumahoro Djénéba, une autre tisseuse soutient la même chose. Du côté des couturiers, même son de cloche. « Cette année, c'est vraiment dur. Nous n'avons pas de clients. L'année dernière ça allait encore mieux, on avait un peu plus de clients. Les autres années, deux semaines avant la fête de Tabaski, on commençait les veillées pour pouvoir satisfaire nos clientes à qui nous donnions souvent de faux rendez-vous tellement nous étions occupées. Cette année, c'est plutôt les clientes qui nous donnent les faux rendez-vous. Les quelques-unes qui déposent des bazins ne viennent pas les retirer à la date indiquée » s'écrie M. Ouattara Abdoulaye, un couturier de l'Avenue 13 Rue 17 de Treichville. Latté Seck, un autre couturier situé un peu plus loin confirme le manque de clients cette année.
C.Z

