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Célébration de la journée de la Banque Islamique de Développement : le bilan élogieux de 25 ans d'activités
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- Titre
- Célébration de la journée de la Banque Islamique de Développement : le bilan élogieux de 25 ans d'activités
- Editeur
- La Nation
- Date
- 28 juillet 2000
- Résumé
- Juillet 1975 - juillet 2000, cela fait exactement 25 ans qu’a été créée la Banque Islamique de Développement (BID) à Riyad en Arabie Saoudite. Aujourd’hui 25 ans d'existence, c’est peu et beaucoup à la fois. Cela justifie la grande mobilisation d’hier au Centre international de Conférence de Cotonou. Le gouvernement était presqu'au grand complet et le chef de l’Etat était représenté par le ministre d'Etat, M. Bruno Amoussou, Gouverneur de la BID pour le Bénin, aux côtés du vice-président de la BID, M. Ousmane Seck.
- Page(s)
- 1
- 3
- Sujet
- Agriculture
- Banque Islamique de Développement
- Bruno Amoussou
- Charia
- Développement économique
- Éducation
- Finance islamique
- Mathieu Kérékou
- Organisation de la Coopération Islamique
- Couverture spatiale
- Arabie saoudite
- Cotonou
- Djougou
- États-Unis
- Mali
- Natitingou
- Niger
- Parakou
- Riyad
- Sénégal
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Identifiant
- iwac-article-0003323
- contenu
-
Juillet 1975 - juillet 2000, cela fait exactement 25 ans qu’a été créée la Banque Islamique de Développement (BID) à Riyad en Arabie Saoudite. Aujourd’hui 25 ans d'existence, c’est peu et beaucoup à la fois. Cela justifie la grande mobilisation d’hier au Centre international de Conférence de Cotonou. Le gouvernement était presqu'au grand complet et le chef de l’Etat était représenté par le ministre d'Etat, M. Bruno Amoussou, Gouverneur de la BID pour le Bénin, aux côtés du vice-président de la BID, M. Ousmane Seck.
Le Bénin, petit pays aux ressources limitées, est très honoré d’abriter la célébration de cette journée marquante de cette institution financière au service du développement des pays membres.
Pour la petite histoire, la Banque Islamique de Développement a été créée par la première Conférence des ministres des Finances des pays membres de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) déjà en 1973. Seulement, elle démarrera réellement ses activités en 1975.
Depuis sa création et conformément à ses objectifs d'ensemble, à savoir promouvoir le développement économique et le progrès social dans ses pays membres, la BlD finance des projets et programmes productifs aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé des pays membres. Elle investit dans les projets d'infrastructures à caractère économique et social, fournit de l’assistance technique à ses pays membres et intervient dans la promotion des échanges commerciaux, particulièrement pour des biens et des équipements. La Banque accorde aussi une assistance aux communautés musulmanes dans les pays non membres et entreprend des études de recherche sur la chari’a dans les domaines des opérations bancaires et de l’économie islamique, grâce à des fonds spéciaux établis à cette fin.
La BID finance des projets de développement dans les pays membres à travers plusieurs modes de financement compatibles avec la chari’a tels que le prêt, le crédit-bail, la vente à tempérament, la prise de participation, la ligne de financement etc.
A la cérémonie d’ouverture solennelle hier au Centre international de Conférence, à laquelle prenaient part beaucoup d’acteurs et d’invités, M. Ousmane Seck, vice-président de la BID, n'a pas manqué de dresser le bilan du parcours de la BID pour ce quart de siècle. Il devait d'abord exprimer sa profonde reconnaissance aux autorités béninoises pour l’organisation de ce symposium et plus particulièrement au président Mathieu Kérékou pour l’attention qu’il n’a cessé d’accorder au renforcement de la coopération entre la BID et la République du Bénin, depuis 1983, année où notre pays a accédé au statut de pays membre.
Pour M. Ousmane Seck, le choix est assez significatif à plus d’un titre. D’abord, explique-t-il, voie d’accès naturelle de plusieurs pays membres enclavés, la République du Bénin constitue dans cette région du continent une illustration de l'une des vocations statutaires de la BID: l’intensification de la coopération entre les Etats membres. Ensuite, c’est au Bénin, il y a environ deux ans, que se sont déroulés les travaux de la 22è réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de la Banque Islamique de Développement.
Un bilan satisfaisant
Présentant le bilan de son institution, M. Ousmane Seck, a dit que cet anniversaire est la célébration du Jubilé d'argent de la Banque Islamique de Développement. 25 ans dans la vie d’une institution multilatérale de financement du développement, c’est peu. Mais, a-t-il fait remarquer, c’est assez pour oser jeter un regard critique et objectif sur le chemin parcouru, les résultats encourageants enregistrés, mais aussi les difficultés, source irremplaçable de leçons pour l’avenir.
En effet, la vie et l'activité humaine dans le monde sont désormais placées sous le signe de fréquents et profonds changements; l’environnement international évolue à une allure chaque jour plus vive. «Toutes les évolutions de l’environnement font obligation d’évaluer les performances passées pour mieux orienter les opérations futures», devait ajouter M. Ousmane Seck.
Il est important de noter que l’assistance de la banque aux Etats membres et aux communautés musulmanes des pays non membres au cours des 25 dernières années s’élève à environ 23 milliards de dollars U$, dont 8 pour les projets. La part de l’Afrique subsaharienne dans cette rubrique représente 20% soit 1,6 milliard de dollars ou environ 1120 milliards de francs CFA. C'est à l’appréciation des besoins et du niveau des revenus du pays de la région que ces concours sont accordés, mais à des conditions très concessionnelles, y compris des subventions non remboursables. L’aide de la BID a contribué à la construction sur le continent africain de 6000 km de routes, 3700 points d’eau, 3200 salles de classe, 170 centres de santé et à l’aménagement de 250.000 ha de terres irriguées.
Invité à présenter son discours d’ouverture, le ministre d’Etat, M. Bruno Amoussou, a surtout fait remarquer les différentes interventions de la BID au Bénin. Des interventions qui s’orientent vers les secteurs clés de développement. Priorités données à l’éducation, à l’hydraulique villageoise, aux infrastructures routières, au secteur sanitaire, à la formation de ressources humaines, au commerce, au développement rural, etc...
La promotion de la coopération comporte également un volet actif, c’est celui du transfert des compétences par des échanges d’experts des pays membres à diverses fins touchant au développement économique et social.
Il faut signaler que de nouvelles perspectives s’offrent désormais aux pays sous-développés au niveau de la BID. Il s’agit d’un nouveau service pour financer des projets en faveur de l’insertion des femmes et des jeunes dans les domaines de développement rural, immobilier, économique, et autres.
Ainsi, par des micro entreprises, ces couches sociales pourront participer efficacement au développement de leurs pays.
Les financements de la BID au Bénin
La toute première assistance de la Banque au Bénin remonte à l’année 1982 au titre des concours aux pays non membres. Un financement d’un montant de 1,4 million de dollars avait alors été approuvé par le Conseil d’Administration pour la construction du Complexe polytechnique de Natitingou, pour la formation des jeunes agriculteurs et techniciens du développement rural. Terminé et mis en service, ce très beau complexe contribue d’ores et déjà à la valorisation des ressources humaines dans un secteur aussi vital que l’agriculture.
En 1983, soit un an après cette première approbation par notre Conseil d’administration, le Bénin est devenu un membre à part entière de la grande famille du Groupe de la Banque. Grâce au dynamisme des autorités de ce pays et à celui de ses cadres dirigeants, les interventions de la banque ont depuis lors fait des pas de géant, couvrant la plupart des secteurs du développement économique et social, et atteignant à ce jour, un montant cumulé de 113 millions de dollars des Etats-Unis, soit environ 79 milliards de F CFA. Ces concours à l’économie béninoise ont été accordés à partir de plusieurs guichets du Groupe de la Banque dont notamment: les prêts (44,5 milliards F CFA), le compte spécial pour les pays les moins avancés (9,6 milliards F CFA), l’assistance technique (3,5 milliards F CFA), l’assistance spéciale (1 milliard F CFA), le commerce extérieur (14 milliards F CFA) et enfin un mode spécifique au financement islamique qui s’appelle istisna’a (6,4 milliards F CFA).
Ces 34 différents financements ont couvert des projets importants au nombre desquels permettez-moi de citer: la route Djougou-Natitingou (déjà achevée), la route Savalou-Djougou (dont les travaux démarrent), la réhabilitation et la reconstruction du Port Autonome de Cotonou (déjà achevée), la construction d’écoles primaires en milieu rural dans le Borgou, l’Atacora, le Mono et le Zou (en voie d’achèvement), les centres de santé, les pistes de desserte rurale, la construction de deux lycées professionnels à Porto-Novo et Parakou, les infrastructures détruites par les inondations dans le Mono, le projet d’énergie solaire, les petits barrages d’irrigation et d’élevage, l’adduction d'eau dans l’Ouémé et l’Atacora. Au titre du commerce extérieur, quatre opérations d’importation de produits pétroliers ont été approuvées par le Conseil d’admi-nistration et effectivement réalisées. Enfin, douze financements ont été accordés au titre de l’assistance technique pour différentes études de factibilité de projets.
BID/BENIN : 11 milliards de FCFA pour des projets socio-économiques
Toujours dans le cadre des manifestations marquant le 25ème anniversaire de la BID, le ministre d’Etat, M. Bruno Amoussou et le vice-président de la BID, Ousmane Seck ont donné hier après-midi au Centre Intemationnal de Conférence de Cotonou, une conférence de presse. C'était l’occasion pour les journalistes d’en connaître un peu plus sur la BID et de poser diverses questions. Entre autres, on a voulu savoir pourquoi le Bénin qui n'est pas un pays islamique bénéficie des prêts de la BID, si la BID alloue des crédits dans le domaine de l’habitat social, pourquoi la procédure d’acquisition des prêts au. niveau de la BID est lente. On a voulu aussi savoir si la BID peut aider à la création d’une banque islamique au Bénin, à l’instar des pays comme le Sénégal, le Mali et le Niger.
A toutes ces questions, le vice-président de la BID a été on ne peut plus clair.
La BID ne s’occupe pas de connaître le pourcentage des musulmans d’un pays, avant de lui octroyer ses prêts. L’essentiel pour ce pays est d’être membre de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI).
Et cela relève de la souveraineté des pays. La BID, devait souligner M. Seck, n’intervient pas dans le domaine de l’habitat social. Elle n’intervient dans l’immobilier que si c’est par exemple un magasin dont les bénéfices sont versés aux oeuvres sociales dans les pays musulmans en particulier.
En ce qui concerne la procédure de prêt qui est lente au niveau de la BID, son vice-président a promis d’oeuvrer, afin qu’elle soit désormais rapide. Il a également promis d'aider à la création d’une banque islamique au Bénin si les nationaux qui en font la demande participent au capital de cette banque.
La conférence de presse a pris fin par la signature de trois nouveaux accords de financement portant sur un montant d’environ 11 milliards de FCFA au profit de trois projets.
Le premier projet est relatif à la construction de 6 résidences universitaires, le 2ème à la construction de 285 écoles primaires et enfin le troisième porte sur l’étude du Projet de développement rural intégré de l’Atlantique.