Article
Consultation au Palais de la République. Un chef religieux à Gbagbo : "Si la constitution pose problème il faut l'amender"
- Titre
- Consultation au Palais de la République. Un chef religieux à Gbagbo : "Si la constitution pose problème il faut l'amender"
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Alexis Tannoh
- Editeur
-
Le Jour Plus
- Date
- 8 novembre 2006
- DescriptionAI
- Le président Gbagbo a initié des consultations avec des chefs religieux pour recueillir des propositions de sortie de crise. Si certains participants ont exprimé une forte allégeance, le président du haut conseil des imamats et oulémas a courageusement suggéré d'amender la constitution si elle fait obstacle à la paix et d'engager le dialogue avec les Forces Nouvelles. Les discussions ont également porté sur le désarmement, la réunification du territoire et l'organisation d'élections, dans un contexte où le camp présidentiel récuse la résolution 1721 de l'ONU.
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0010438
- contenu
-
# Consultation au Palais de la République Un chef religieux à Gbagbo : "Si la constitution pose prohliène il faut l'amender"
Les consultations au Palais présidentiel sur l'invitation du chef de l'Etat ont débuté hier. Des chefs religieux ont fait des propositions de sortie de crise. D'autres, des actes d'allégeance au président Gbagbo.
Pour la première journée, la tribune était accordée aux chefs religieux. Ceux-ci devaient faire des propositions de sortie de crise au chef de l'Etat. Qui à son tour, devait les écouter et éventuellement prendre en compte ces propositions dans le cadre de "son" règlement de crise. Etant entendu que le cadre créé par la résolution 1721 votée le ler novembre par le Conseil de Sécurité de l'Onu est fortement récusé par le camp présidentiel. Environ vingt représentants religieux sont intervenus dans la matinée d'hier pour proposer au chef de l'Etat leur manière de régler au plus vite la crise. Dont les effets se font de plus en plus pernicieux sur les populations. Trois moments ont marqué cette rencontre avec le chef de l'Etat. Il y a d'un côté ceux dont l'allégeance au président de la République frise le culte de la personnalité, de l'autre, ceux qui sont restés dans les limites de la neutralité et enfin celui qui a eu le courage de dire des vérités au chef de l'Etat. Dans cette dernière catégorie. Il faut citer l'intervention fort remarquable du président du haut conseil des imamats et oulémas de Côte d'Ivoire. Celui-ci après avoir égrené les souffrances des populations à cause de cette crise a affirmé sans ambages au chef de l'Etat : « entre la résolution et la constitution, choisissez la Côte d'Ivoire. Si c'est la constitution qui fait obstacle à la paix, il faut la réyiser. De même n'hesitez pas à rejeter les dispositions de la résolution qui ne favorisent pas. la paix. Aimez vos
adversaires. Engagez le dialogue avec les Forces Nouvelles. Car nos populations respirent, mais ne vivent pas». Quant aux laudateurs, ils ont pour tête de file Zagadou Louis Zagadou suivi par les femmes de l'église du Christianisme Céleste. C'est ainsi que le chef de cette église a trouvé par exemple qu'il n'est pas nécessaire d'organiser les audiences foraines. « Il ne faut pas faire des audiences foraines une fixation. On fera les élections avec ceux qui ont les papiers ». L'imam Legré Yaya du Conseil National Exécutif de la Confédération des asso-
ciations et organisations islamiques lui emboîtera le pas dans ce culte de la personnalité. Qui lui exigera de Gbagbo le départ des soldats de la Force Licorne et la résiliation des accords de Défense avec la France. Pour le reste, ils ont fait du désarmement, du démantèlement des milices, de la réunification du territoire, de l'organisation d'élections justes transparentes, leurs propositions de sortie de crise sans toutefois dire au Président Gbagbo comment procéder. D'autre part, les chefs religieux ont proposé au chef de l'Etat leur implication effective de la résolution de la crise. La réception des leaders religieux a faite suite dans l'après-midi à la rencontre avec les femmes de Côte d'Ivoire.
## ALEXIS TANNOH