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Interdiction de manifestations de foi dans la rue. Joseph Djogbénou : "Nos rues ne peuvent plus être exposées à l’expression de la foi"
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- Titre
- Interdiction de manifestations de foi dans la rue. Joseph Djogbénou : "Nos rues ne peuvent plus être exposées à l’expression de la foi"
- Créateur
- Josué F. Mehouenou
- Editeur
- La Nation
- Date
- 31 janvier 2017
- Résumé
- L’expression de la foi induit-elle une occupation du domaine public ? Non, répond Joseph Djogbénou, ministre de la Justice et de la Législation, qui s’est exprimé sur la question à travers une déclaration aux médias, dimanche 29 janvier dernier.
- Page(s)
- 11
- Sujet
- Joseph Djogbénou
- Laïcité
- Pluralisme religieux
- Projet de loi sur l'interdiction des prières sur les espaces publics au Bénin
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- La Nation
- Identifiant
- iwac-article-0003311
- contenu
-
L’expression de la foi induit-elle une occupation du domaine public ? Non, répond Joseph Djogbénou, ministre de la Justice et de la Législation, qui s’est exprimé sur la question à travers une déclaration aux médias, dimanche 29 janvier dernier.
L’application de la mesure d’interdiction d’occupation du domaine public touche également ceux qui, en raison de leurs activités religieuses, prennent d’assaut les voies et autres emplacements publics pour exprimer leur foi. Ces derniers jours, le sujet a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Le ministre de la Justice et de la Législation, Joseph Djogbénou, est monté au créneau, dimanche dernier, pour apporter une clarification. « Sur le plan de l’expression des cultes, il y a un certain nombre de principes et valeurs dont le Gouvernement fait des applications ». Au nombre de ceux-ci, la laïcité de l’Etat qui s’entend comme une sorte de neutralité. « L’Etat n’a pas de foi, n’a pas de religion. Il protège chaque citoyen à travers sa foi et sa religion », tranche le ministre Joseph Djogbénou. Mais quand on affirme ce principe, ajoute-t-il, « On devrait préciser que l’expression de la foi est une affaire privée parce que l’Etat n’a pas de foi, et que son expression est intime ».
La Constitution, tout en affirmant la liberté du culte, garantit aussi la liberté de circulation. Dès lors, poursuit le ministre, « Les lieux et espaces publics devront être réservés pour l’usage de tous les citoyens suivant le principe de la liberté de circulation. Ce n’est pas parce que la foi est une affaire privée que l’Etat n’accompagne pas ». Joseph Djogbénou insiste que « Le Gouvernement considère que nos rues, nos espaces publics ne peuvent plus être exposés à l’expression de la foi et de la religion. «De ce point de vue, quelles que soient les confessions, l’expression de la foi ne doit plus être une motivation pour l’occupation de l’espace public. Nous le faisons en application de la Constitution ». Aussi, apporte-t-il la nuance que « Ce n’est pas qu’il n’y aura pas d’espaces pour exprimer sa foi ». Des espaces pour l’expression de la foi, le Gouvernement lui-même, en guise de mesures d’accompagnement, en identifiera afin que les fidèles s'expriment sans occuper les espaces publics, dans l’intérêt général, a promis Joseph Djogbénou.
Autre précision apportée par le ministre dans sa déclaration, la mesure d’interdiction ne s’adresse pas à une confession religieuse en particulier, mais à chaque citoyen et à toutes les confessions. Si l'on s’en tient à ses explications, « les grandes manifestations qui conduisent certaines religions dans les rues ne devraient plus être faites ». Loin d’y voir une interdiction de l'expression religieuse, il pense que ces mesures sont prises dans l’intérêt général. « L’Etat, c’est aussi l’ordre, la sécurité, la propreté faire en sorte que les. uns et les autres y vivent librement et que les étrangers viennent et circulent librement », rappelle aussi le ministre Joseph Djogbénou. Il en a profité pour en appeler à la sérénité et inviter chacun à considérer que c’est une mesure républicaine qui nécessite des mesures d'accompagnement, parce les grandes villes du Bénin ont vocation à être des villes modernes.