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Titre
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El Hadj Bema Fofana, président de l'association des musulmans (FIRDAOUSS) à propos du Hadj 2007 : "Gbagbo risque d'avoir encore honte"
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Date
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19 septembre 2007
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DescriptionAI
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El Hadj Bema Fafana, président de l'association FIRDAOUSS, exprime de vives inquiétudes concernant l'organisation du Hadj 2007 en Côte d'Ivoire, dénonçant un manque de préparation, le monopole accordé à Air Ivoire et l'exclusion des associations expérimentées. Il interpelle le président Laurent Gbagbo pour obtenir le remboursement de 78 millions de FCFA, nécessaires pour dédommager intégralement les pèlerins du Hadj 2004. Fafana plaide pour une libéralisation de la filière du Hadj et la reconnaissance du rôle des véritables organisateurs afin d'éviter de futurs échecs.
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pages
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6
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nombre de pages
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1
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Identifiant
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iwac-article-0010405
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Droits
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contenu
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De réelles menaces planent sur le Hadj 2007. Selon le président de l'association des musulmans de Côte d'Ivoire (FIRDAOUSS) El Hadj Bema Fafana. Dans cet entretien il justifie son pessimisme et interpelle le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo.
Vous avez reçu la dernière tranche de la dette du Hadj 2004. Peut-on dire que vous êtes aujourd'hui un homme heureux?
Je suis un homme comblé, satisfait que finalement la vérité soit au grand jour. Seulement j'ai quelques inquiétudes car nous n'avons pas pu entrer en possession de la totalité de nos fonds. Et nous devons trouver ce gap-là d'une valeur de 78 millions pour dédommager totalement nos pèlerins.
Vous avez saisi par courrier le 28 août dernier le chef de l'Etat relativement à ce manque
gagpor. Qu'attendez-vous concrètement du président Laurent Gbagbo?
J'attends du chef de l'Etat qu'il nous rende justice. Parce qu'à son niveau, il n'y a pas de différence entre les musulmans. Il en a déjà apporté la preuve. Le 25 octobre 2006, le Conseil des ministres qu'il a présidé a donné son accord pour la prise en charge de la dette du Hadj 20042005. Nous faisons partie de ce groupe-là, mais malheureusement on nous a exclu. Nous demandons donc au président Gbagbo de bien vouloir tenir compte de notre position parce que ceux qui nous ont omis sont ceux-là mêmes qui étaient à la base de notre échec. Et ils ont voulu prouver que nous étions un trouble-fête. Nous avons apporté la preuve de notre sérieux, en remboursant l'argent des pèlerins quand bien même de mauvaises langues disaient que, c'était impossible. Nous avons prouvé le contraire, malheureusement la différence de change qui est négative nous a créé un manque à gagner considérable. Nous demandons au chef de l'Etat de bien tenir compte de notre situation afin de libérer tous les pèlerins à qui nous devons.
Comment avez-vous enregistré ce manque à gagner de 78 millions?
Sur les fonds que nous avons transférés en Arabie Saoudite, l'avionneur s'est auto-dééónéressé à concurrence de 10 milliards Fefa. Ensuite nous avons avancé avec la Panafricain Airway, 5 millions de Fefa, en plus des honoraires des avocats qui s'élèvent à 2 millions 340 mille. Maintenant, la différence de change négative est de l'ordre de 60 millions 174 mille Fefa. Ce qui fait un total de 78 millions. Que nous devons mobiliser pour dédommager totalement les pèlerins.
Vous clamez haut et fort que de réelles menaces planent sur le Hadj 2007. Qu'est ce qui justifie ce pessimisme?
Je suis malheureusement pessimiste parce que lorsque le 22 mars, le chef de l'Etat recevait la communauté musulmane. Il a dit ceci «Faites en sorte que je n'ai plus honte parce que des pays moins importants que la Côte d'Ivoire organisent le pèlerinsge sans problème. Il n'y a pas de raison qu'en Côte d'Ivoire on ne puisse pas le faire ». Et il avait décidé ce jour-là d'accorder le volet transport à Air Ivoire et demandé qu'on arrête la liste des pèlerins le 15 septembre. Malheureusement, depuis cette période je n'ai pas l'impression que les gens aient pris ce problème très tôt au sérieux. Et malheureusement, si on n'y prend pas garde le président risque encore d'avoir honte. Le système qui a été mis en place n'a pas eu l'agrément de toutes les composantes de l'organisation du Hadj. Il a été décidé cette année que le Cosim (Conseil Supérieur des Imams) organise le Hadj avec l'Etat. Là il y a un problème. Parce qu'à notre connaissance le Cosim n'a pas l'expertise qu'il faut pour organiser le Hadj. Au niveau de l'Etat, l'équipe qui a été mise en place depuis 2004 a échoué lamentablement. Malheureusement, on a reconduit la même équipe. Donc à quel résultat doit-on s'attendre?
Selon vous qu'est ce qu'il faut pour que le Hadj soit une réussite en Côte d'Ivoire?
Je l'ai toujours dit il faut libéraliser la filière : Libéraliser le transport, la banque, l'hébergement et créer un office du Hadj. Mais pour sauver le Hadj 2007 il aurait fallu qu'on libéralise la filière. Mais là, on a donné le monopole du transport à Air Ivoire. Je n'ai rien contre parce que j'ai moi-même négocié cela. Mais je dis qu'il faut éviter une situation de monopole. Supposez un instant qu'il y ait un problème pour une raison ou une autre. Et on se retrouve dans la même situation qu'en 2006 bis. Si on félicite l'UCAMCI, c'est parce qu'elle a fait partir ses pèlerins par une compagnie traditionnelle. J'ai toujours dit qu'il faut permettre aux compagnies traditionnelles de venir en appoint. Donner l'exclusivité à Air Ivoire qui fait le Hadj pour la première fois, j'estime qu'il y a des risques. Ensuite au niveau des coûts, les compagnies traditionnelles jusqu'à maintenant ont totijours été moins chères par rapport aux charters.
Cette année, le système mis en place dans l'organisation du Hadj exclut
les véritables organisateurs du Hadj que sont les démarcheurs d'abord. C'est pour cela que lors de la dernière rencontre avec le directeur général des cultes, l'imam Idriss Koudouss s'est plaint du fait qu'on mette hors du circuit les principaux organisateurs du Hadj. Et je m'étonne que jusqu'à maintenant, on ne nous dit rien sur l'organisation du Hadj 2007. Quel est le coût du Hadj ? Le chef de l'Etat a demandé qu'on arrête la liste le 15 septembre, aujourd'hui, nous sommes le 12 septembre (Ndfr date de l'entretien), on ne sait encore rien. Et les pèlerins sont inquiets, ils nous demandent ce qu'il faut faire. Rien n'est résolu. Autant de raisons qui justifient mon pessimisme. Je ne comprends pas que ni nos chefs religieux, ni l'administration ne monte au créneau pour dire quelque chose. Tous les autres pays ont déjà tout bouclé. C'est le 28 de ce mois de septembre que l'Arabie Saoudite arrête toutes les démarches concernant le Hadj. Si entre temps vous n'avez pas signé vos contrats, c'est à vos risques et périls.
Vous n'arrétez pas de soutenir que le Hadj est trop cher en Côte d'Ivoire...
On peut organiser le Hadj à moins de 1,5 million de Fefa. Je le fais à ce prix et je réalise des bénéfices. Malheureusement, le Cheick qui donne son aval pour la nouvelle organisation mise en place, on se retrouve avec un coût de Hadj qui sera plus élevé que 1,5 million. On parle même de 2 millions de Fefa.
Dans la bataille pour le contrôle de l'organisation du Hadj, qui du Conseil supérieur des imams (Cosim) ou du Conseil national islamique (CNI) mène le bon combat selon vous?
A priori, on pourrait répondre que c'est le CNI. Je pense que c'est un
combat que le CNI aurait dû mener depuis 2004. Parce que tous les vrais problèmes du Hadj ont commencé à partir de 2004. Et c'est le même CNI qui nous avait combattus. Mais aujourd'hui, ils reprennent les mêmes arguments que j'avais employés. Quand je dis qu'ils mènent le bon combat, c'est parce qu'ils disent simplement qu'il faut que ce soient les organisateurs réels du Hadj a savoir les démarcheurs et les associations qui organisent le Hadj. Le Cosim de notre point de vue, c'est une autorité qui doit être au-dessus de la mêlée. C'est-à-dire quand on a des problèmes, on va vers le Cosim. Les imams ne doivent pas rentrer dans cela, parce que c'est un panier à crabes. J'ai eu l'occasion de voir des imams se faire insulter par des pèlerins. Ce n'est pas cette image qu'on veut garder de notre religion. Dans cette bataille, le Cheick a de
très bonnes idées en ce qui concerne l'organisation de la communauté musulmane, de l'Islam en Côte d'Ivoire. Malheureusement, sur le dossier spécifique du Hadj, nous n'avons pas la même approach. Quant à Idriss Koudouss, sa position est tardive parce qu'il devait le faire depuis l'échec du Hadj 2006 bis.
Vous êtes à la tête d'une association, le FIRDAOUSS. A quel niveau interviendrez-vous cette année dans l'organisaion du Hadj ?
Malheureusement, au niveau de FIRDAOUSS, on nous a toujours promis l'agrément, mais on ne nous l'a jamais donné. Et on ne nous a jamais avancé les raisons de ce refus. Nous remplissons toutes les conditions requises. Je suis l'un des rares qui crie tout le temps « attention, y a un problème $»$. Et j'explique tout en faisant des propositions en même temps. Malheureusement, on ne me suit pas et on va droit dans le mur. Chaque année, c'est la même chose. Cette année, on nous a dit que c'est le Cosim et l'Etat qui organisent et qu'on ne donnera l'agrément à aucune association. Ce qui veut dire que FIRDAOUSS ne sera encore pas dans le circuit. Mais FIRDAOUSS ayant toujours une haute opinion de sa religion, monte toujours au créneau pour dire aux autorités « attention, on va droit dans le mur ». Je fais appel au chef de l'Etat de bien vouloir regarder notre situation. Nous les candidats malheureux de Hadj 2004. Nous, encore avons eu le mérite d'avoir pu faire partir nos pèlerins. L'Etat va dépenser plus d'un milliard pour ceux de 2006 bis. Nous demandons juste les 78 millions pour dédommager nos pèlerins.
PROPIA RECUELLIS PAR ABOUTRAORÉ
Le Jour Plus
Frédérick Madore
