Article
Organisation du hadj 2007 : comment l'État pénalise les compagnies aériennes et les pèlerins
- Titre
- Organisation du hadj 2007 : comment l'État pénalise les compagnies aériennes et les pèlerins
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Abou Traoré
- Editeur
-
Le Jour Plus
- Date
- 6 octobre 2007
- DescriptionAI
- L'organisation du Hadj 2007 en Côte d'Ivoire est vivement critiquée en raison des monopoles imposés par l'État (logeur, transporteur et banque uniques). Ces dispositions pénalisent les pèlerins par des coûts de transport excessifs (925 000 Fcfa) et les compagnies aériennes en entravant la libre concurrence et l'accès au marché. Des inquiétudes sont soulevées quant à la qualité des services, la réussite du pèlerinage et le risque d'un nouvel échec, rappelant celui du Hadj 2006.
- nombre de pages
- 2
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0010411
- contenu
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HADJ 2007
GRAVE MENACE SUR LE PÈLERINAGE
L'Etat complique tout
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Organisation du Hadj 2007
Comment l'Etat pénalise les compagnies aériennes et les pèlerins
Les dispositions pratiques de l'organisation du Hadj mises en place par l'Etat à savoir un seul logeur, transporteur et une seule banque constituent aujourd'hui aux yeux de bon nombre d'observateurs une menace. Pour la réussite du Hadj et une injustice vis-à-vis de certains opérateurs économiques.
L'organisation du Hadj mise en place par l'Etat depuis 2004 porte en elle-même les germes de ses faiblesses. Tel est le sentiment partagé par bon nombre de candidats au Hadj et d'opérateurs économiques. En effet, dans le souci de "mettre de l'ordre" dans l'organisation du Hadj, l'Etat depuis 2004 a imposé pour tout candidat une seule banque, un seul transporteur en l'occurrence Air Ivoire (c'est le cas cette année) et un seul hébergeur. Des dispositions qui pénalisent et les pèlerins et des compagnies aériennes. Pour le hadj 2007, le système de transport (monopole) constitue aux yeux de nombreux opérateurs un frein à la libre concurrence. Et par ricochet à la qualité du service fourni. Sur le terrain, nombreux sont les pèlerins qui se plaignent du coût du transport élevé. En effet, cette année, il faut débourser 925.000 Fcfa pour le seul transport là où d'autres compagnies proposent moins de 700.000 Fcfa.
"Nous ne comprenons pas cette situation de monopole dans la mesure où avec la guerre, le marché du transport aérien s'est amenuisé en Côte d'Ivoire. Et le pèlerinage à La Mecque pouvait constituer une bouffée d'oxygène pour l'ensemble des compagnies opérant dans le ciel ivoirien et qui contribuent également au développement de l'économie nationale. Au lieu de libéraliser la filière, on frustre certains en les privant d'un marché potentiel qui est le transport des pèlerins", dénoncent des responsables de compagnies aériennes. Ils s'interrogent également sur la nécessité du monopole dans la mesure où beaucoup parmi ces compagnies écartées ont une expertise avérée. Pis, ils craignent que face au mode de transport choisi (monopole) que l'on ne puisse pas avoir à temps tous les documents afin de pouvoir atterrir sur le sol saoudien. Entre autres, l'acquisition des slots (couloir d'atterrissage et droit de parking) en Arabie Saoudite. Déjà que l'on est obligé de sous-traiter avec d'autres compagnies pour certains de ces services. Toutes nos tentatives pour confirmer ou infirmer cette information autour des slots et autres auprès de la direction des cultes jeudi et vendredi sont restées vaines. Au niveau de certains candidats au Hadj, c'est l'inquiétude et presque l'expectative. Le monopole impose par exemple des frais de transport avoisinant le million de Fcfa. Chose qui de l'avis de nombreux organisateurs du hadj est une première dans l'histoire du pèlerinage en Côte d'Ivoire. L'Etat leur impose des vols charters qu'il faut payer un mois d'avance. Conséquence : une fois le candidat le rate, il n'a pas de recours de remboursement. Pis, profitant du fait que l'Etat soit à la fois juge et parti, certains fonctionnaires privilégient désormais leurs intérêts financiers par rapport aux pèlerins et aux compagnies aériennes. Toutes choses qui font dire au président de l'Association des musulmans (Firdaouss), El Hadj Bema Fofana que cette année encore, le Hadj n'est pas à l'abri d'un autre échec. A la vérité, l'échec du hadj 2006 a (re) placé l'Etat au cœur du système d'organisation du hadj. Même si dans l'organisation en cours du hadj, l'Etat s'appuie sur certaines organisations en milieu islamique, il ne demeure pas moins que l'Etat décide de presque tout. Et étouffe parfois même. En témoignent les monopoles créés. Croisons les doigts pour que ce pèlerinage 2007 ne connaisse pas le sort à la fois catastrophique et éhonté du hadj 2006.
Le Cheick Aboubacar Fofana doit veiller à ce que le Hadj se passe bien.
ABOU TRAORÉ


