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Présidence de la République : dialogue fécond entre le chef de l'Etat et la communauté musulmane
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- Titre
- Présidence de la République : dialogue fécond entre le chef de l'Etat et la communauté musulmane
- Créateur
- Josué F. Mehouenou
- Editeur
- La Nation
- Date
- 6 février 2017
- Résumé
- Le président de la République et des dignitaires de la communauté musulmane ont tenu, samedi 4 février dernier au Palais de la Présidence, une séance de travail pour évoquer des questions qui ont soulevé, il y a peu, des vagues. Il s’agit prioritairement de l'occupation des rues et des espaces publics qui jouxtent les mosquées pour la prière du vendredi.
- Page(s)
- 1
- 3
- Sujet
- Construction mosquée
- Ibrahim Ousmane
- Laïcité
- Paix
- Patrice Talon
- Prière
- Projet de loi sur l'interdiction des prières sur les espaces publics au Bénin
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- La Nation
- Identifiant
- iwac-article-0003310
- contenu
-
Le président de la République et des dignitaires de la communauté musulmane ont tenu, samedi 4 février dernier au Palais de la Présidence, une séance de travail pour évoquer des questions qui ont soulevé, il y a peu, des vagues. Il s’agit prioritairement de l'occupation des rues et des espaces publics qui jouxtent les mosquées pour la prière du vendredi.
Courtoisie, respect de l’autorité... Entre le chef de. l’Etat, Patrice Talon et la forte délégation de la communauté musulmane, reçue en audience samedi 4 février à la Présidence de la République, les échanges se sont déroulés dans une ambiance conviviale. « Cette rencontre montre bien que nous parvenons toujours au Bénin à surmonter nos difficultés », lance à l’entame le président de la République à ses hôtes. « J’ai été assez marqué, attristé par l’amalgame qui a été volontairement instauré et a servi d'intoxication pour remettre en cause l’esprit de l'embellissement de grandes villes », indique par la suite Patrice Talon qui, appelle, en raison «de la volonté d’investissement pour marquer notre pays », à des changements de comportement. Selon lui, le développement des grands pays ne s’est pas fait en un seul jour et les grands changements ne sont jamais l’action collective et consensuelle. « Il n'y a aucune communauté au monde où les grands changements ont été l’effet d'un mouvement spontané. Je mesure la responsabilité qui est la mienne et la responsabilité du mandat, et je mesure la portée des mesures qui peuvent impacter nos vies, parfois difficilement aujourd’hui mais qui peuvent impacter bénéfiquement notre pays dans le temps », renchérit le chef de l'Etat dans son propos introductif. Puis, il confesse : « Je n’ai jamais été animé de mauvaises intentions pour prendre une décision concernant le pays. On ne peut pas volontairement choisir de faire mal à ses concitoyens. Nous ne sommes pas des saints, nous sommes des Hommes, nous pouvons avoir des sentiments humains, mais on ne pèche pas contre le peuple. Je ne peux pas décider de faire mal à mon pays et à mes concitoyens.... »
Ces précisions faites, le président de la République s’est ensuite expliqué sur les vastes chantiers ouverts par son régime et les sacrifices que cela imposent à tous ses concitoyens, comme c’est déjà le cas depuis quelques semaines avec les opérations de libération du domaine public. Aussi, reconnaît-il que la mise en oeuvre desdites opérations a généré quelques déviances et sollicité l’indulgence de ses hôtes par rapport à cet état de chose. Ce que rejette le chef de l'Etat, ce sont les dérogations qui peuvent compromettre le bon déroulement du vaste plan d’aménagement prévu pour les grandes villes du pays notamment Au nombre de ses dérogations, les sollicitations de la communauté musulmane pour la prière du vendredi.
Exhortations
« Les musulmans sont très respectueux des lois de la République... Nous nous référons à votre autorité pour résoudre notre préoccupation essentielle qui est de prier sur une partie de l’espace public les vendredis lorsque nos mosquées sont pleines. Cette pratique est ancienne et ne constitue pas un trouble à l’ordre public. Au surplus, notre démarche repose sur des droits garantis par la Constitution... », plaide l’imam Ibrahim Ousmane de la mosquée centrale de Cotonou, président du collège des imams des départements de l'Atlantique et du Littoral et président du comité d’apaisement. Selon lui, la communauté musulmane est disposée à trouver avec les administrations concernées la mise en pratique de l'utilisation temporaire de l’espace public qui jouxte les mosquées les vendredis. La réponse à cette préoccupation s’est faite sans ambages : « Je suis animé de la volonté la plus farouche de trouver une voie de sortie. Mais au même moment, je ne peux consacrer dans la phase de réforme dans laquelle nous sommes, l’occupation de l’espace public jouxtant les mosquées même les vendredis qui constituent un jour particulier pour les musulmans ». Le faire, insiste le président de la République, c’est pécher. « Nous n’aurons pas fait du bien à l’Islam. Ce que Dieu attend de nous est de nous rassembler dans la sécurité et lé confort pour le prier », indique-t-il à ses hôtes. Il ambitionne comme solution, de trouver plutôt des espaces qu’il faut pour la prière. En sus, le président Patrice Talon pense que cela peut relever d’une exception toute particulière. Une sorte de dérogation qui ne devrait pas être prise comme un acquis, la force publique pouvant intervenir à tout moment pour réguler les choses et agir. Le chef de l'Etat préconise plutôt une solution durable qui consistera en la construction de mosquées spacieuses et modernes. Raison pour laquelle il a invité les personnalités du culte musulman présentes à expliquer aux fidèles et à toute la communauté son ambition et sa volonté à être aux côtés de ses concitoyens. «La communauté musulmane est riche. Elle a les moyens de construire les mosquées partout. Si on décide de construire Cadjèhoun, une année suffit. C’est devenu un spectacle. C'est devenu bien de prier dans les rues. Ce n’est pas sécurisant, ce n’est pas confortable. Dans dix, quinze, vingt ans, si on ne fait Tien, cela va continuer ainsi », martèle-t-il. Il assure tout de même que l’Etat jouera sa partition, accompagnera les communautés religieuses dont tous les droits seront reconnus. A ces dernières, il garantit l’encadrement nécessaire à l’occasion des grands rassemblements et manifestations d'envergure, et même le soutien de l’Etat. Ces explications ont été bien accueillies par la délégation présente qui promet apporter sa pierre car « le Bénin est un havre de paix qui a besoin de justice et de paix pour se révéler ».