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Crise autour de la désignation de l'imam central de Natitingou : les populations rouvrent de force les mosquées
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- Titre
- Crise autour de la désignation de l'imam central de Natitingou : les populations rouvrent de force les mosquées
- Créateur
- Kokouvi Eklou
- Editeur
- La Nation
- Date
- 4 juillet 2016
- Résumé
- De nouveaux rebondissements dans la crise qui agite la communauté musulmane dans le processus de désignation de l’imam de la mosquée centrale de la ville. En dépit de l’arrêté préfectoral appelant à la suspension de toute activité en relation avec la désignation et l’installation d’imam, les populations sont allées enlever de force les portes des ancienne et nouvelle mosquées restées fermées jusque-là, samedi 2 juillet dernier pour les traditionnelles séances de prières.
- Page(s)
- 1
- 5
- Sujet
- Alaza Ibrahim
- Déré Lydie Martine Chabi Nah
- Imamat
- Laïcité
- Nourou Dine Mouhamed Sanni
- Ramadan
- Rivalités et tensions imams
- Union Islamique du Bénin
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- La Nation
- Identifiant
- iwac-article-0003297
- contenu
-
De nouveaux rebondissements dans la crise qui agite la communauté musulmane dans le processus de désignation de l’imam de la mosquée centrale de la ville. En dépit de l’arrêté préfectoral appelant à la suspension de toute activité en relation avec la désignation et l’installation d’imam, les populations sont allées enlever de force les portes des ancienne et nouvelle mosquées restées fermées jusque-là, samedi 2 juillet dernier pour les traditionnelles séances de prières.
La devanture de l'ancienne mosquée centrale de Natitingou s’est curieusement remplie ce samedi 2 juillet. Désertée depuis le 6 mai dernier par les fidèles musulmans à la suite de l’arrêté N° 6/084/P-SG/ SAG/SA du 4 mai 2016 appelant à la suspension de toute activité en relation avec la désignation et l’installation d’imam, elle s’est vue accueillir du monde. Selon les témoignages recueillis sur place, les fidèles auraient décidé d'enlever les portes des ancienne et nouvelle mosquées centrales en dépit de la décision prise par l’autorité préfectorale de les fermer et de les faire garder par des agents des forces de sécurité jusqu’à l'apaisement des tensions nées de la désignation de l’iman central de la ville après le décès de l’ancien le 1er janvier de cette même année. Les populations auraient à l’approche de la fête du Ramadan et des divers rites y relatifs voulu voir leurs mosquées rouvrir leurs portes pour les traditionnelles séances de prières. Ces séances ont d’ailleurs été tenues à 14 heures et à 16 heures au nez et à la barbe des militaires et des policiers dépêchés sur les lieux pour éviter toute altercation entre les différentes parties en conflit. Des fidèles, natte et chapelet en mains n’ont pas caché leur joie de voir la mosquée de Djidjiré-Béri rouvrir ses portes après la prière de 16 heures. Et d’espérer que la nouvelle mosquée centrale située à quelques encablures de là puisse également servir à la grande prière du Ramadan le mercredi 6 juillet prochain. Un tour en ces lieux montre aussi que les fidèles n’ont laissé aux forces de l’ordre que le soin de faire les constats du retrait des nombreuses portes servant à son accès. Aucune âme humaine n‘est présente dissuadée qu’elle aurait été par l’incursion de cette horde de militaires et de policiers à la devanture du lieu de culte, servant aussi de Place ldi aux rites musulmans.
Une nébuleuse
La réouverture des mosquées relance s’il n’en est encore la crise qui secoue la communauté islamique avec ce bras de fer entre deux prétendus imans,Alaza Ibrahim, vice-imam, de la mosquée (Nahimi) et El hadj Nourou Dine Mohamed Sanni, fils du défunt iman. Une situation qui perdure en dépit des séances de travail tenues à la préfecture et des tentatives de négociations entre les différentes parties par l’Union islamique du Bénin. La prise de l’arrêté par l’ancien préfet Gervais N’dah Sékou qui a conduit à la fermeture des deux mosquées s’inscrit dans le cadre des nécessités de sécurité publique vu les menaces de troubles à l'ordre public planant sur la Cité des Nanto.
Déjà dans le camp de Alaza Ibrahim on soupçonne un coup de force de l’entourage de son challenger. Boni Alassane, son porte-parole n’y va pas de main mode pour condamner ce qu’il qualifie de défiance de l'autorité. «On ne saurait expliquer un tel acte d’autant plus qu’aucun consensus n'a été encore trouvé pour amener les différents protagonistes à accorder leurs violons et à ramener la quiétude dans le rang des fidèles à la veille de la fête du Ramadan», indique-t-il, outré. Loin, il n’occulte une complicité au plus haut niveau car pour lui, ceci a été minutieusement orchestré par la partie adverse. Il avance que les deux parties avaient encore été consultées par le nouveau préfet le vendredi 1er juillet par rapport à la conduite à observer à l’imminence de la fête du Ramadan et de la nécessité pour les fidèles de vivre la grande prière consacrant la fin du carême musulman. Si les voix se sont accordées à voir les rites se tenir à la Place ldi sans problème, la réouverture des mosquées semble avoir divisé les deux parties. Toutes les tentatives peur joindre El hadj Nourou Dine Mohamed Sanni n’ont point abouti. L’intéressé n'a point décroché nos appels et la visite en son domicile s’est également soldée par un échec. Même son épouse n'a pu le joindre au téléphone. Mais pour ceux qui pourraient se réclamer de son cercle de soutien, ce sont les populations qui ont forcé l’ouverture des portes, excédées par cette crise qui n’augure d'aucun règlement avant Ramadan. Aussi, le préfet et le directeur départemental de la Police nationale contactés n'ont-ils pu accéder à notre requête d’en savoir davantage sur la tournure prise par la situation. Une réunion d’urgence à la Préfecture de Natitingou avec tous les responsables des forces de sécurité devrait consacrer la prise de décision entrant dans l’apaisement des tensions. Jusque tard dans la nuit rien n’a filtré de cette séance. A part le communiqué radio dont s'est fendue le préfet Déré Lydie Martine Chabi Nah dans la soirée pour inviter les populations au calme et promettant qu’une issue certaine sera trouvée à la crise en cours.
Aux dernières nouvelles on apprend que l’Union islamique du Bénin fera encore le déplacement sur Natitingou pour un ultime règlement de la crise.
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