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UNB : Institut de langue arabe et de la Culture islamique (ILACI). La question de la laïcité de l'Institut revient sur le tapis
- Titre
- UNB : Institut de langue arabe et de la Culture islamique (ILACI). La question de la laïcité de l'Institut revient sur le tapis
- Créateur
- A. Oladeji
- Editeur
- La Nation
- Date
- 22 août 1995
- Résumé
- Dans «La Nation» n° 1282 du vendredi 21 juillet 1995, M. Idrissou Abdel Nasser présentait un article titré: «La Communauté islamique universitaire du Bénin, mécontente des critères d’accès à l’ILACI». De même, le bimensuel «La lumière de l’islam», dans son n° 35 sous le titre d’institut de langue arabe de l’UNB désespérément fermé depuis quatre ans, pourquoi M. Le ministre?», écrivait plus loin, «Eh bien nous souhaiterions que le ministre de l’Education nationale nous explique les raisons de ce manquement grave et de cette offense à la soif de connaissance et de culture...».
- Page(s)
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- Sujet
- Association Mondiale de l'Appel Islamique
- Communauté Islamique Universitaire du Bénin
- Coopération arabe
- Diplomatie
- Djihad
- Éducation
- Enseignement confessionnel islamique
- ILACI (Institut de la Langue Arabe et de la Culture Islamique)
- Karim Dramane
- La Lumière de l'Islam
- Laïcité
- Paix
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Identifiant
- iwac-article-0003277
- contenu
-
Dans «La Nation» n° 1282 du vendredi 21 juillet 1995, M. Idrissou Abdel Nasser présentait un article titré: «La Communauté islamique universitaire du Bénin, mécontente des critères d’accès à l’ILACI». De même, le bimensuel «La lumière de l’islam», dans son n° 35 sous le titre d’institut de langue arabe de l’UNB désespérément fermé depuis quatre ans, pourquoi M. Le ministre?», écrivait plus loin, «Eh bien nous souhaiterions que le ministre de l’Education nationale nous explique les raisons de ce manquement grave et de cette offense à la soif de connaissance et de culture...». Dans le n° 38, le même journal publiait ceci: «Aux dernières nouvelles, le ministre Dramane Karim ne voudrait pas autoriser l’ouverture et le fonctionnement de l’Institut de la langue arabe et de la culture islamique situé à l’Université nationale du Bénin, parce qu’il a décidé que les fonds convoyés par les Lybiens pour la gestion dudit institut devront être gérés par lui». Enfin dans le n° 39 de ce même bimensuel, on peut lire: «Chers sœurs et frères, ministres de la Santé et de l’Education nationale, nous avons comme impression que vous vous rendez complices, consciemment ou inconsciemment de l’embargo sur les infrastructures socio-communautaires que la République arabe libyenne a installées au Bénin...
La Communauté musulmane du Bénin interpelle la conscience des pouvoirs publics sur cet état de choses.» extraits suscitent au niveau de tout lecteur avisé des inquiétudes. Mais il n’appartient pas à un service public comme le nôtre de verser dans une polémique stérile, mais tout simplement d’apporter quelques éléments dans le but d’éclairer l’opinion publique sur certains points équivoques soulevés par les auteurs de ces publications.
Lorsque M. Nasser écrit: «Compte tenu de la gravité de la situation, la CIUB (Communauté islamique universitaire du Bénin) lance un appel pressant à toute la communauté musulmane nationale pour qu’elle se mobilise afin de défendre les intérêts des musulmans béninois»; ou bien lorsqu’on lit : ô les croyants! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah», faut-il rappeler que le Béninois, quel qu’il soit, tire aujourd’hui une légitime fierté de la paix qui règne dans le pays?
Outre ce qui fait la force de notre peuple, c’est son aptitude à surmonter les querelles byzantines et donc les difficultés de la vie. Ce comportement qui transcende les problèmes mineurs a toujours triomphé des forces du mal au Bénin à l’opposé de l’intolérance immature génératrice de tragédies dans certains pays.
La promiscuité d’un tel environnement socio-politique lourd de menaces pour le peuple, n’a pas réussi à mettre le Bénin dans l’oeil du cyclone. Dieu en soit loué!
L'I.L.A.C.I. ni mosquée, ni une école coranique
Est-il besoin de rappeler que l’ILACI est le fruit de la coopération agissante entre le Bénin et la Libye?
Cet Institut a été conçu dans le but de combler certains vides dans le système éducatif béninois.
Un des constats les plus amers est que l'arabe, bien qu’étant une langue de culture et l’une des trois langues officielles de l’Organisation des Nations Unies, est pourtant la seule à ne pas être enseignée dans nos établissements secondaires et universitaires.
Mais déjà, en inaugurant le jeudi 14 novembre 1991 les locaux de cet Institut en présence du secrétaire général de l'Association de l’Appel à l’Islam, le ministre de l’Education nationale M. Karim Dramane avait insisté sur trois points principaux:
- Les démarches entreprises pour aboutir à l’équipement de l’institut par l'Association de l’Appel à l’Islam après que le bâtiment ait été construit par l’Etat libyen.
- Les objectifs de l’Institut
- Le caractère laïc et régional de l’institut
Il est donc clair que dès le départ, le caractère laïc de l’institut a été affirmé et accepté par les deux parties. Ainsi l’ILACI est un établissement d’enseignement supérieur qui fonctionne au sein de l’Université nationale du Bénin. A ce titre, il obéit dans sa mission, aux règles académiques de recrutement.
Et comme objectifs, il doit former des arabisants associant à la maîtrise effective de la langue arabe, une connaissance approfondie des réalités sociales, économiques et culturelles des pays de langue arabe.
Aussi consacrera-t-il ses activités à former dans un premier temps, des professeurs d’arabe pour l’enseignement secondaire dans un but d’offrir aux élèves de nos lycées et collèges, le choix d’une langue autre que l'anglais, l’allemand, l’espagnol et le russe qui leur sont traditionnellement proposés. Plus tard, l’institut formera des bibliothécaires, des animateurs, psychologues et des conseillers pédagogiques, des interprètes, des traducteurs..., des cadres pour la diplomatie.
Ainsi les étudiants de toutes disciplines et de toutes religions, les enseignants du supérieur, du secondaire, du primaire et toutes les personnes du secteur public ou privé pourront également y être formés.
Les objectifs de l’institut de la langue arabe et de la Culture islamique sont donc clairs et nobles. On comprend mal alors que la Communauté islamique universitaire du Bénin, fine fleur de la culture islamique, «lance un appel pressant à toute la communauté musulmane nationale pour qu’elle se mobilise afin de défendre les intérêts des musulmans béninois» par la voix de son président, Idrissou A. Nasser. Mais l’ILACI, tout comme l’hôpital de Ouando, n’appartient pas plus aux musulmans qu’aux non musulmans. Il est ouvert à tous les Béninois sans distinction de race ou de religion. C’est une conditionnalité de l’accord signé avec l’Appel à l’Islam, c’est aussi une exigence de l’ISESCO qui a d’ailleurs participé à l’élaboration du programme d’enseignement.
En citant l’interview que le ministre Karim Dramane a accordée au journal «Le Soleil» dans son n° 24 du 4 décembre 1991, le président de la Communauté islamique universitaire du Bénin a oublié, à dessein certes, de livrer ce qui est fondamental dans les propos du ministre de l’Education nationale: «Nous allons former dans un premier temps des professeurs de langue arabe qui iront dans le secondaire pour enseigner l’arabe, pour permettre aux enfants des musulmans ou des non musulmans de choisir l’arabe. Parce que l’Institut est laïc, il a un statut régional». Comme pour prévenir des dérapages dangereux, Monsieur Karim Dramane précisait que:
«L’entrée (à l’institut) se fera sur la base d’un test Ce qui est très important L’institut n’est donc pas une mosquée ou une école coranique. C’est pour tous ceux qui veulent apprendre la langue arabe».
Si de cette déclaration, pourtant claire du ministre de l’Education nationale, le président de la Communauté islamique universitaire du Bénin trouve qu’ils (musulmans) sont résolus à se faire entendre et à exprimer leur mécontentement par des appels comme:
«ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah...» il est malséant que de tels propos soient lancés dans un cadre pareil, car ils sont symptomatiques d’une marche vers le Jihad. Mais nous avons foi en la sagesse béninoise qui a triomphé des forces du mal et qui a fait aujourd’hui de notre pays une terre d’accueil et un havre de paix.
En tout cas, l’ILACI, qui est un institut laïc de l’UNB, ouvrira très bientôt ses portes. Et l’entrée des étudiants se fera sur la base des critères de recrutement universitaire déjà publiés. Quant à ses enseignants, ils doivent également satisfaire aux critères des textes réglementaires.
Fait partie de UNB : Institut de langue arabe et de la Culture islamique (ILACI). La question de la laïcité de l'Institut revient sur le tapis