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Fin de la visite du président Kérékou en Jamahirya Arabe Libyenne : la coopération bénino-arabe libyenne a reçu une impulsion nouvelle et décisive
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- Titre
- Fin de la visite du président Kérékou en Jamahirya Arabe Libyenne : la coopération bénino-arabe libyenne a reçu une impulsion nouvelle et décisive
- Créateur
- R. Toï
- Editeur
- Ehuzu
- Date
- 29 septembre 1980
- Résumé
- Notre grand camarade de lutte, le président Mathieu Kérékou a regagné Cotonou samedi dernier à la suite d'une visite d’Etat et d'amitié de quatre jours qu'il a effectuée en Libye à la tête d'une importante délégation du Parti et de l'Etat. Le chef de l'Etat a été accueilli à sa descente d'avion par les membres du Comité Central du Parti de la Révolution Populaire du Bénin, ceux du Comité Permanent de l'Assemblée Nationale Révolutionnaire et du Conseil Exécutif National.
- Page(s)
- 1
- 6
- Sujet
- Bible
- Coopération arabe
- Coran
- Développement économique
- Hadj
- Livre vert
- Mathieu Kérékou
- Mouammar Kadhafi
- Parti de la révolution populaire du Bénin
- Pluralisme religieux
- Religions endogènes
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- La Nation
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0003219
- contenu
-
Notre grand camarade de lutte, le président Mathieu Kérékou a regagné Cotonou samedi dernier à la suite d'une visite d’Etat et d'amitié de quatre jours qu'il a effectuée en Libye à la tête d'une importante délégation du Parti et de l'Etat. Le chef de l'Etat a été accueilli à sa descente d'avion par les membres du Comité Central du Parti de la Révolution Populaire du Bénin, ceux du Comité Permanent de l'Assemblée Nationale Révolutionnaire et du Conseil Exécutif National.
Après avoir salué la foule le militantes et militants venus l'accueillir, le président Kérékou a fait au salon l’honneur de l'aéroport international de Cotonou la déclaration suivante à la presse nationale :
« Comme vous le savez, camarades journalistes, nous revenons de Tripoli, capitale de la Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste où nous avons effectué du mardi 23 septembre à ce jour samedi 27 septembre 1980 une visite d’Etat et d'amitié à la tête d'une importante délégation de notre Parti et de Notre Etat Révolutionnaire. Nous voudrions tout d’abord vous dire que notre délégation et nous-même avons été tous l'objet d’un accueil militant et enthousiaste, d’un accueil sincèrement amical parce que marqué d'une affection toute Particulière aussi bien de la Part du vaillant peuple arabe libyen que du Colonel Moammar El Kadhafi et ce, durant notre séjour à Tripoli.
Dès lors, la visite de la délégation de notre Parti et de notre Etat révolutionnaire, n Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste peut être qualifiée à juste titre de fructueuse. En effet les objectifs que nous nous étions fixés à notre départ de Cotonou le mardi 23 septembre 1980, ont été pour l’essentiel atteints si l'on tient grand compte de la menace permanente de la paix internationale, c'est donc dire que notre visite en Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste nous a donné l’heureuse occasion de consolider, d'élargir les bases de la fraternité, de l’amitié, de la solidarité et de la coopération agissante entre nos deux pays, nos deux peuples et nos deux révolutions socialistes. C'est ainsi que nous nous devons de noter et de souligner avec un intérêt tout particulier que la coopération bénino-arabe libyenne a reçu grâce aux bonnes dispositions des responsables des Révolutions libyenne et béninoise qui nous entouraient, une impulsion nouvelle et décisive qui nous permettra d’atteindre rapidement certains objectifs concrets. C'est dans ce cadre donc de la consolidation, du renforcement et du développement continus et harmonieux de la coopération bénino-arabe libyenne qu’il nous faut situer les décisions concrètes arrêtées de commun accord pour faire démarrer rapidement toutes les activités des Sociétés mixtes créées par la République Populaire du Bénin et la Jamahiriya Arabe Libyenne chez nous au Bénin. Ces Sociétés mixtes ont pour noms, la société Agro-Pastorale Bénino-Libyenne (SABLI) et la Société Bénino-Libyenne de Pêche (BELIPECHE). C’est aussi dans le cadre de la consolidation du renforcement et du développement des bases de cette même coopération bilatérale entre la République Populaire du Bénin et la Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste qu’il faut citer les mesures concrètes prises pour le démarrage effectif et immédiat des activités de la BELIMINES dont la création décidée à Tripoli a été suivie de l'adoption de ses statuts.
Par ailleurs, des missions libyennes sont attendues à Cotonou dès le mois d’octobre 1980 pour finaliser avec les cadres béninois toutes les dispositions jugées nécessaires pour renforcer les bases de notre économie nationale.
Notre visite doit aussi être qualifiée de fructueuse, dans la mesure où elle a permis un enrichissant échange de points de vue sur des expériences révolutionnaires en cours en Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste et en République Populaire du Bénin.
En effet au cours de nos entretiens, le Colonel Moammar El Kadhafi nous a exposé les thèses relatives à sa troisième théorie mondiale, thèses consignées dans son Livre Vert ainsi que son application démocratique qui consiste en une mise en œuvre conséquente de l'exercice du pouvoir par le peuple et pour le peuple, sur le territoire de la Jamahiriya Arabe Libyenne. Nous mêmes avons eu à cette même occasion à développer à notre frère et ami, le Colonel Moammar El Kadhafi notre propre expérience dans la mise en œuvre des principes du socialisme scientifique pour l’édification chez nous en République Populaire du Bénin, d'une société nouvelle où il fera bon vivre pour chacun et pour tous.
A notre avis, de tels échanges d’expériences ne peuvent qu'être bénéfiques à la coopération bénino-libyenne dans la mesure où ils permettent aux uns et aux autres d'apprécier objectivement les principes qui gouvernent nos actions révolutionnaires et d'analyser en conséquence tous les efforts qui sont entrepris dans nos pays respectifs pour réaliser une coopération débarrassée de tout ce qui peut nous empêcher de se développer harmonieusement pour le seul intérêt de nos Peuples et de nos Révolutions.
Enfin, notre visite a été fructueuse puisqu'elle nous a permis de faire un large tour d'horizon sur la situation politique qui prévaut tant en Afrique que dans le monde Arabe. L'occasion nous a été ainsi donnée de connaître les objectifs fondamentaux de l'Union entre la Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste et la Syrie.
Nous avons également eu de riches et intéressants échanges de points de vue sur les problèmes de la religion, notamment sur l’Islam, le Christianisme et même l’Animisme. A cet égard, aucun Béninois n’ignore le principe intangible qui nous guide et qui a été consigné à l’article ,12 de notre Loi Fondamentale à savoir : En République Populaire du Bénin, la croyance, ou la non croyance, l'appartenance ou la non-appartenance à une religion sont des manifestations propres à chaque individu face auxquelles la Révolution béninoise garde une stricte neutralité tant que leurs expressions ne constituent pas une entrave à son développement.
Nous avons tenu à vous rappeler cet article 12 de la loi Fondamentale parce que ce matin, en fin de matinée, nous avons rencontré notre camarade le président Moammar Kadhafi. Et au cours de notre entretien, nous avons eu à parler de toutes les religions. Le colonel Moammar Kadhafi est un musulman croyant pratiquant. D'ailleurs même depuis notre arrivée, et à chaque rencontre, il nous a beaucoup parlé de l'Islam. Il s'est demandé pourquoi nous ne sommes pas musulman et il nous a conseillé vivement de devenir musulman car d'après lui- si nous sommes musulman, certainement que tout le peuple deviendra musulman et la République Populaire du Bénin deviendra un Etat islamique- Cela l'intéresse beaucoup puisqu’il a comme souci permanent de voir l'Unité arabe s’étendre jusqu’aux pays au sud du Sahara- Donc ce matin, pour créer une nouvelle ambiance de travail, étant donné que nous étions prêts à nous quitter, nous lui avons dit que nous ne sommes pas musulman mais nous connaissons les sourat où on récite le yacine, nous connaissons la vache Ahram... etc.
Ce sont là des chapitres du coran et nous lui avons fait comprendre qu'au cours d’une séance d'informations, de formation idéologique et patriotique, nous avions rencontré les grands musulmans, les EI-Hadj, EI-Hadja qui sont béninois à part entière. Au cours de cette séance d’information nous avions, avec nous, le Coran et la Bible et à un moment précis de notre échange de points de vue avec les musulmans béninois, nous leur avons dit que tout ce que nous disons, nous le disons en toute honnêteté, en toute franchise et que notre conscience était tranquille alors qu'eux, ils étaient devenus des commerçants véreux, exploitaient les masses populaires de nos villes et de nos campagnes et que certains parmi eux se rendaient en pélérinage à la Mecque uniquement pour faire du commerce. Et nous leur avons, dit pour prouver qu'effectivement nous connaissons leur état d’âme, nous leur avons demandé si nous mentions, est-ce que certains parmi eux pouvaient venir toucher le Coran qui était en face de nous. Ce jour-là au palais du peuple de la présidence de la République, aucun des musulmans présents n'a osé venir toucher le coran.
Et nous même, nous avons saisi notre Coran et avons déclaré que si nous mentions. Dieu nous punisse sur le champ. Et c'est ce que nous avons rapporté au président Kadhafi qui a des soucis parce que nous ne sommes pas musulman. A travers cet exemple nous lui avons dit : « voyez, nous sommes plus que musulman ». Et le président Kadhafi très heureux, nous a dit : « A partir d’aujourd'hui, vous vous appelerez non plus Mathieu Kérékou mais Kérékou Ahmed et dans toutes les correspondances officielles, il faudrait mettre Ahmed et laisser tomber Mathieu. Et nous sommes allé jusqu’au loin, puisqu'il a promis de mettre un avion spécial à notre disposition pour aller à la Mecque et il a promis de prévenir le roi Khaled d’Arabie Saoudite pour qu'une réception somptueuse soit organisée à notre intention. Mais nous lui avons dit, puisque nous étions entre révolutionnaires conséquents, nous lui avons dit qu'il vienne nous chercher au Bénin à Cotonou et ainsi nous allons emprunter le même avion pour aller à la Mecque. Car aller une fois à la Mecque, cela ne suffit pas pour avoir la conscience claire et nette.
Enfin, nous avons tenu à vous expliquer cette situation pour vous placer dans le cadre dans lequel nous avons vécu avec notre camarade et compagnon d’arme le président Moammar Kadhafi.
Nous l'avons trouvé décontracté, entièrement disponible puisque d'après son exposé sur les thèses de la Troisième Théorie, consignées, avons-nous déjà dit dans le Livre vert, il nous a dit au cours de cet entretien qu’après la Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste, il y a l'Iran et le Bénin qui ont des comités populaires. Dans ces conditions, lui Kadhafi estime que l'Iran et le Bénin doivent devenir dans un délai le plus court des Jamahiriya. Et nous avons profité de cette situation favorable pour lui dire que la plus grande ville où se trouvent les musulmans n’a pas d'hôpital, que cet hôpital était tombé en ruine.
Et nous lui demandons expressément de construire un hôpital à Porto-Novo pour que les musulmans du Bénin sachent qu'il pense à eux. Nous pensons, si nous ne nous trompons pas, que ce projet qui n'avait pas été accepté par la partie libyenne a été retenu mais nous nous devons de prendre toutes les mesures pour que l'enthousiasme islamique ne l'emporte pas sur le pèlerinage à Porto-Novo.
Voilà ce que nous avon voulu vous décrire comme ambiance de travail pour vous dire que le président Kadhafi et le peuple libyen sont entièrement disponibles et ils ont fait de leur mieux pour rendre notre séjour agréable et même pour nous aider développer notre économie ».
Prié ensuite de dire l'appréciation qu'il a de sa visite en Libye, pour avoir eu à visiter plusieurs complexes et projets d'industrialisation, le chef de l'Etat après avoir déclaré que la Libye, est un vaste pays de construction nationale a également mis en relief, l'élan très rapide d'industrialisation qu'a connu le peuple frère de Libye. Le chef de l'Etat n'a pas caché son désir de voir se réaliser dans notre pays, certains projets qui ont forcé l'admiration de la délégation béninoise durant son séjour en Jamahiriya Arabe Libyenne Socialiste et Populaire.
R. TOÏ