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L'UNB rend hommage à votre œuvre stimulante pour la pensée et l'action des hommes épris, de paix, de justice et de progrès social
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- Titre
- L'UNB rend hommage à votre œuvre stimulante pour la pensée et l'action des hommes épris, de paix, de justice et de progrès social
- Editeur
- Ehuzu
- Date
- 2 mai 1983
- Résumé
- (Discours de bienvenue du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique)
- Page(s)
- 4
- 7
- 8
- 10
- Sujet
- 1er symposium international sur le Livre Vert
- Coopération arabe
- Développement économique
- Impérialisme
- Justice
- Karl Marx
- Livre vert
- Mathieu Kérékou
- Mouammar Kadhafi
- Obscurantisme
- Couverture spatiale
- Université d'Abomey-Calavi
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- La Nation
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0003204
- contenu
-
(Discours de bienvenue du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique)
— Excellence Monsieur le leader de la Révolution d'El Fateh,
— Camarade président du Comité Central du Parti de la Révolution Populaire du Bénin.
— Camarades membres du Comité Central,
— Camarades membres du Comité Permanent de l'Assemblée Nationale Révolutionnaire,
— Excellences messieurs les membres du Corps diplomatique et des Organisations internationales,
— Camarade recteur,
— Mesdames, messieurs,
— Honorables hôtes,
— Camarades et chers amis,
Je voudrais tout d'abord au nom du Corps enseignant, du personnel administratif et d'appui et au nom des étudiants souhaiter la bienvenue à Son Excellence, le colonel Moammar Kadhafi Leader de la Révolution d’El Fateh et à tous nos distingués hôtes qui l'accompagnent.
Je voudrais saluer le Peuple libyen tout entier à travers votre personne et le monde universitaire particulièrement pour la coopération fructueuse qui se développe entre nos deux pays sur le plan de la formation des hommes et des Institutions.
Le splendide édifice de l'Institut de Langue Arabe, sis ici, sur le Campus Universitaire d'Abomey-Calavi en est une illustration éloquente.
Merci, pour cette coopération fraternelle.
Merci, Excellence, de votre visite à notre Jeune Université en pleine croissance.
Excellence, Monsieur le Leader de la Révolution d’EI Fateh, le monde d'aujourd’hui connaît assurément une accélération de l’histoire.
Et ceci pose, nous semble-t-il le problème du rythme : celui de la croissance et du développement et celui de l'adaptation de l’homme au monde qu’il crée.
A l’évidence l’inégal développement surgit de partout et en tout : au sein des nations, des régions, des continents et entre les Peuples.
La science qui est devenue une force productive directe est détournée pour l’essentiel de l'objectif qui devrait être le sien : libérer l’homme, pacifier la vie, instaurer le bonheur.
Bien au contraire, la science devenue force productive directe est grandement investie dans les techniques de destruction et des gadgets superflus.
Ainsi la pollution, le ravage des écosystèmes, l’exploitation égoïste et effrénée des richesses du sol, du sous-sol, des eaux, bref de la nature tout entière, la dégradation de la culture par une vulgarisation outrancière et une spécialisation mutilante caractérisent en général notre époque.
Et cependant c’est la montée des masses qu'on observe. Le droit des Peuples à disposes d’eux-mêmes, la lutte pour un nouvel ordre économique. La lutte pour une information non déformante, la lutte pour un humanisme nouveau, scientifique, débarrassé de l’obscurantisme moyenâgeux.
Nous assistons, nous participons aujourd’hui à un conflit gigantesque, planétaire entre les forces de liberté et les forces d’asservissement. Entre le vrai et le faux. Et ce conflit se déroule sur les plans idéologique, politique, économique et socio-culturel.
UN HOMMAGE MERITE
Le désarroi idéologique générateur de simplifications dogmatiques et de théories laxistes, l'inversion politique faite de substitutions multiples, l’extraversion économique où les centres se nourrissent des périphéries tout en clamant l’aide aux pays qui n’en finissent pas « de déco1er ». La perversion socio-culturelle où toutes les valeurs sont devenues marchandes, tout cela appelle inévitablement la Révolution.
Et c’est de cette nécessité que ressort votre engagement théorique et pratique.
Car seules une pensée et une action cohérentes sur la base de principes clairs peuvent conduire au changement positif, qualitatif de l’ordre inique existant.
Aussi permettez-nous, Excellence, Monsieur le leader de la Glorieuse Révolution d'El Fateh, de vous rendre ici un hommage mérité, d’apprécier hautement et lucidement votre effort de jeter les bases théoriques d’un ordre social nouveau, nous voulons nommer votre écrit historique : « Le Livre Vert ».
A la tribune du 1er Symposium International sur le Livre Vert, qui s’est tenu à Benghazi, notre grand camarade de lutte, le président Mathieu Kérékou déclarait notamment et nous citons : « Aussi, voudrions-nous en cette circonstance solennelle, adresser nos vives et militantes félicitations à notre cher frère et ami, le colonel Moammar El Kadhafi pour avoir apporté par son Livre Vert, une brillante contribution historique à la recherche des fondements théoriques pour l’édification d'une société nouvelle, non seulement en Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste, mais aussi dans le monde.
Le grand mérite du colonel Kadhafi c’est en effet d’avoir su analyser avec maîtrise et profonde conviction, exposer avec clarté et rigueur, les conceptions de la « Troisième Théorie Universelle qui embrasse tous les problèmes préoccupants d'actualité et plus précisément, la question de la souveraineté du Peuple du pouvoir d'Etat et de la mobilisation totale et permanente des masses populaires, en vue de l’avènement d’un nouvel ordre social débarrassé de toutes les formes d'inégalité et d'injustice ».
Certes, certains qualifient votre œuvre de syncrétisme tenant des utopistes tels que Thomas Moore, Rousseau, Proudhon, etc...
Mais nous croyons qu'il s'agit-là d’un jugement de valeur purement européocentriste.
L’européocentrisme qui juge tout à l'aune de ses propres valeurs, de ses seuls critères et qui réduit, annexe, rejette, voire méprise toute création, toute œuvre venant d'un autre monde, d'autres hommes.
Excellence, l’on ne saurait s’empêcher de remarquer que le 1er symposium international sur le « Livre Vert » organisé en cette année 1983 coïncide avec la célébration de par le monde du centenaire de la mort de Karl Marx, cet humaniste total, ce savant militant, ce révolutionnaire absolu des temps modernes.
Marx, dit-on et à juste titre me semble-t-il, n’a pas écrit une seule phrase banale, et son œuvre qui est à lire, à relire, à méditer, à interpréter et à appliquer de manière créatrice selon sa propre méthode à savoir le matérialisme dialectique et historique, reste une source d'inspiration contemporaine et un guide pour l'action.
Le réalisme révolutionnaire de Marx est une leçon de chose, une leçon d’histoire, une leçon de morale quotidienne.
Et comme il l’écrit dans un de ses textes fameux, nous citons : « On ne juge pas un individu sur l'idée qu'il a de lui-même. On ne juge pas une époque de Révolution d’après la conscience qu’elle a d’elle-même. Cette conscience s'expliquera plutôt par les contrariétés de la vie matérielle, par le conflit qui oppose es forces productives sociales et les rapports de production. Jamais une société n’expire, avant que soient développées toutes les forces productives qu'elle est assez large pour contenir ; jamais des rapports supérieurs de production ne se mettent en place, avant que les conditions matérielles de leur existence soient écloses dans le sein même de la vieille société. C'est pourquoi l’humanité ne se propose jamais que les tâches qu'elle peut remplir : à mieux considérer les choses, on verra toujours que la tâche surgit là où les conditions matérielles de sa réalisation sont déjà formées où sont en voie de se créer ».
Ce texte met opportunément en garde contre le volontarisme aventuriste et le sectarisme. Il faut des conditions objectives mais également subjectives de la Révolution. Celles-là sont remplies, celles-ci sont à remplir. Et c'est à quoi nous convie passionnément « Le Livre Vert » sur la base d’une analyse claire, profonde et stimulante.
UN APPEL A LA LIBERTE
« La Troisième Théorie Universelle » invite à une lutte courageuse contre toutes les formes d’aliénation : politique, économique et socio-culturelle.
Excellence, vous avez développé des vues, on ne peut plus, pénétrantes sur tous les aspects de la vie en société et la liberté, est le fil conducteur de votre analyse.
Vous pourfendez la contrainte et la morosité et vous dénoncez tout autant l'anarchie et la démagogie.
La société, c'est l'association des hommes libres, responsables de leur vie propre et de la vie de la société.
Vous proposez en somme la résolution de la contradiction entre la démocratie et le centralisme, entre l’organisation et la spontanéité.
Chaque homme devant devenir un centre d'initiative, de décision et de création, un producteur et un consommateur autonome, souverain, libre.
Excellence, je dirai, quant à moi, si vous me le permettez que j'ai noté en sous-sol une sorte d'ironie salutaire, dévastatrice dans « Le Livre Vert ». Cette sorte d’ironie qui ôte les masques et dévoile les mascarades en quête de vérité et de liberté totale.
Aussi je ne puis résister au plaisir enthousiaste de citer ce passage du dernier chapitre de la troisième partie du Livre Vert et qui concerne les spectacles : « Les tribunes dites-vous disparaîtront lorsqu'il n'y aura plus personne pour les occuper.
Ceux qui sont incapables de faire preuve d'héroïsme dans la vie, qui ignorent les événements de l’histoire, qui n'arrivent pas à imaginer l'avenir, constituent ce public de marginaux qui remplissent les tribunes pour apprendre et y voir le spectacle de la vie comme des écoliers qui remplissent les classes parce qu’ils sont non seulement incultes mais même illettrés au départ.
Ceux qui façonnent eux-mêmes la vie n’ont pas besoin de l'imaginer à travers le jeu des acteurs de théâtre ou de cinéma. De même les vrais cavaliers qui tiennent solidement les rênes n’ont plus besoin de s’asseoir dans les tribunes des champs de course. Si tout le monde possède un cheval, il n’y a plus personne pour regarder et pour applaudir. Seuls restent comme spectateurs ceux qui, faute d’être de bons cavaliers, sont incapables de pratiquer cette activité ».
Noble perspective, s'il en est !
Excellence,
Ce que vous dites du Bédouin, ce que vous dites aux Peuples bédouins porte en lui un message universel : c’est l’appel aux vivants, l’appel à la liberté.
Aussi permettrez-vous, Excellence Monsieur le Leader de la Glorieuse Révolution d’EI Fateh, malgré la tourmente des temps actuels où rien n'est jamais acquis, où plus que jamais « le résultat n’est rien sans son devenir », permettrez-vous, que l’Université Nationale du Bénin rende hommage à votre œuvre stimulante pour la pensée et l’action de tous ceux qui sont épris de paix, de justice, de liberté et de progrès social en vous décernant le titre de « DOCTEUR HONORIS CAUSA ».
Je vous remercie de votre attention.
Prêt pour la Révolution !
La lutte continue.