Article
L'ambassadeur d'Egypte face à la presse béninoise : "l'Islam condamne le bain de sang et la guerre"
- Hierarchies
-
Bénin
- Articles de journaux (1880 items)
- 24h au Bénin (131 items)
- Agence Bénin Presse
- Banouto (43 items)
- Bénin Intelligent (42 items)
- Boulevard des Infos (48 items)
- Daho-Express (53 items)
- Ehuzu (165 items)
- Fraternité (134 items)
- L'Evénement Précis (64 items)
- La Nation (854 items)
- La Nouvelle Tribune (71 items)
- Le Matinal (85 items)
- Les Pharaons
- Matin Libre (190 items)
- Publications islamiques (133 items)
- ASSALAM (11 items)
- Islam Hebdo (122 items)
- Documents divers (Bénin) (2 items)
- Photographies (Bénin) (12 items)
- Références (Bénin) (92 items)
- Articles de journaux (1880 items)
- Titre
- L'ambassadeur d'Egypte face à la presse béninoise : "l'Islam condamne le bain de sang et la guerre"
- Créateur
- Léon Brathier
- Editeur
- Ehuzu
- Date
- 2 février 1987
- Résumé
- Cette déclaration a été faite jeudi dernier, par Son Excellence M. Hassan Ghazi, à sa résidence à Cotonou, lors de sa rencontre avec le club des Relations internationales de l’Association des Journalistes du Bénin. Une rencontre au cours de laquelle le diplomate égyptien avec une finesse diplomatique remarquable a répondu, non sans sincérité et franchise, aux questions des journalistes sur des problèmes de politique internationale très sensibles pour les Egyptiens et, plus que jamais, au cœur de l'actualité internationale. Ce sont : le problème palestinien et les rapports de l’Egypte avec Israël, les relations égypto-libyennes, la guerre Iran-Irak, le Tchad, le retour de l’Egypte au sein de l'Organisation de la conférence islamique qui vient de terminer ses travaux à Koweït et, bien entendu, le terrorisme.
- Page(s)
- 5
- Sujet
- Anouar el-Sadate
- Association des Journalistes du Bénin
- Coopération arabe
- Hosni Moubarak
- Organisation de la Conférence Islamique
- Organisation de l'Unité Africaine
- Terrorisme
- Radicalisation
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- Bibliothèque du Congrès
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0003197
- contenu
-
Cette déclaration a été faite jeudi dernier, par Son Excellence M. Hassan Ghazi, à sa résidence à Cotonou, lors de sa rencontre avec le club des Relations internationales de l’Association des Journalistes du Bénin. Une rencontre au cours de laquelle le diplomate égyptien avec une finesse diplomatique remarquable a répondu, non sans sincérité et franchise, aux questions des journalistes sur des problèmes de politique internationale très sensibles pour les Egyptiens et, plus que jamais, au cœur de l'actualité internationale. Ce sont : le problème palestinien et les rapports de l’Egypte avec Israël, les relations égypto-libyennes, la guerre Iran-Irak, le Tchad, le retour de l’Egypte au sein de l'Organisation de la conférence islamique qui vient de terminer ses travaux à Koweït et, bien entendu, le terrorisme.
L'état des relations de coopération entre l’Egypte et le Bénin a été également abordé.
L’AFRIQUE : UNE PRIORITE
Dans sa conférence de presse, M. Hassan Ghazi a mis l’accent sur le rôle important que joue ou entend jouer l'Egypte en Afrique et au sein du monde arabe.
L'Afrique reste, bien évidemment, l’une des premières priorités de la politique extérieure de l’Egypte. Cela, S.E.M. Hassan Ghazi l’a expliqué à travers les liens historiques, géographiques, de sang, de civilisation et de culture qui unissent les peuples du Nil, que sont les Egyptiens, aux populations de l’Afrique noire. Cette politique se manifeste à travers les liens et les contacts que l’Egypte a toujours entretenus non seulement avec les pays du bassin du Nil mais également avec les autres pays africains mais également par la participation active de ce pays à la résolution des problèmes africains au sein de l’OUA dont l’Egypte est l'un des membres fondateurs. M. Ghazi a insisté sur la coopération technique de l'Egypte avec les autres pays africains à travers le Fonds égyptien pour la coopération technique avec l’Afrique et expose la nouvelle formule de coopération par laquelle son pays intervient conjointement avec d’autres organismes spécialisés de pays avancés dans des projets en Afrique.
L'importance que l'Egypte accorde à l'Afrique noire, devait expliquer par ailleurs, M. Ghazi vient du fait de l'attachement que la plupart de ces pays ont vis-à-vis de l’Egypte. Il en donne pour preuves les appuis apportés par les Africains, pour le retour de l’Egypte dans l'OCI, et son élection en 1985, au Conseil de Sécurité.
UNE COOPERATION MESUREE AVEC ISRAEL
L'ambassadeur égyptien a rappelé à maintes reprises au cours de sa conférence de presse et, à propos de toutes les situations de tension dans le monde, la volonté de son pays à pratiquer une politique de paix et de stabilité. C’est ainsi a-t-il ajouté, que le président Moubarak a continué la ligne tracée en ce domaine par le président Sadate. Cette politique aura permis à l'Egypte après quatre ans et demi de négociations dures, d'obtenir le retrait total d'Israël du Sinaï. Mais M. Hassan Ghazi a tenu à ajouter que malgré cette coopération l'Egypte ne manque pas de prendre des mesures à l'encontre d'Israël chaque fois que celui-ci commet des actes expansionnistes au Liban et des exactions sur les populations en Cisjordanie.
CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LA PALESTINE
Comme l'a réaffirmé l'ambassadeur égyptien, l’Egypte souhaite un règlement pacifique, juste et global du problème palestinien. Un règlement auquel doit être étroitement associé le peuple palestinien qui doit prendre en compte le retrait d’Israël des territoires arabes occupés et la reconnaissance de la volonté d'autodétermination du peuple palestinien. Il a indiqué que le président Hosni Moubarak qui considère qu'il est dangereux de laisser la situation telle quelle au risque d'aboutir à des positions extrêmes a proposé et demandé au premier ministre israélien, Shimon Péres, d'accepter l'organisation d’une conférence internationale sur la Palestine. L’Egypte s’active également à rapprocher l’OLP et la Jordanie.
Pour la réussite de cette conférence, a indiqué M. Ghazi, l’Egypte souhaite la constitution d’un Comité préparatoire formé des 5 Etats membres permanents du Conseil de Sécurité. Par ailleurs, a-t-il ajouté, un effort diplomatique est fait en direction des pays occidentaux pour convaincre les Etats-Unis de l'organisation de cette conférence.
EVITER LA CONTAGION
Quant à ce qui concerne la guerre qui déchire depuis 7 ans l'Iran et l'Irak, M. Hassan Ghazi a déclaré que l'Egypte appuie l'Irak pour défendre sa souveraineté mais regrette l'extension du conflit et le refus de l'Iran d’accepter les propositions de négociation du président Saddam Hussein. Il a indiqué que l'Egypte déploie cette guerre qui oppose deux pays frères et musulmans en ajoutant : « L'Islam condamne le bain de sang et la guerre ».
A propos du terrorisme, le diplomate a également rappelé la proposition de son pays pour l'organisation d'une conférence internationale au cours de laquelle une convention de lutte contre le terrorisme sera signée entre les pays Mais M. Ghazi a déclaré que l'Egypte condamne le terrorisme en faisant une distinction entre les crimes, les violences terroristes contre des victimes innocentes et la lutte pour la liberté et l'indépendance. Il regrette que l'on ait eu à associer le terrorisme aux Arabes dans les pays européens.
Sur le plan africain, la tournure actuelle du conflit tchadien inquiète les Egyptiens qui ne cachent pas leur sympathie pour le régime de N’Djamena. Mais comme l'a réaffirmé M. Ghazi. c'est surtout la contagion et l'instabilité que ce conflit risque de provoquer dans la région et les dangers pour la sécurité intérieure de l'Egypte, qui sont à craindre.
Le diplomate a souhaité que le problème tchadien soit résolu par l'intermédiaire de l’OUA et que soit mis fin à toute intervention extérieure dans les affaires tchadiennes.
La seconde partie de la conférence de presse a permis à l’ambassadeur égyptien de parler des difficultés économiques de son pays. Une importation de 9 milliards de dollars contre une exportation de 4 milliards, une dette extérieure de 3 millions et demi de dollars par an, une démographie galopante pour un pays qui a déjà 51 millions d'habitants. Toutes ces difficultés, le gouvernement du président Moubarak s'attèle à les résoudre en luttant contre la bureaucratie et en rationnalisant l'activité économique, a précisé M. Hassan Ghazi.
Concernant la coopération avec le Bénin, le diplomate a dit qu'elle est en expansion depuis la visite dans notre pays, en 1984, du ministre égyptien des Affaires étrangères Boutros Ghali. 15 assistants techniques opèrent actuellement au Bénin et des bourses égyptiennes sont offertes aux Béninois. M. Ghazi a surtout manifesté son désir de voir la coopération bénino-égyptienne, se développer davantage.
Léon BRATHIER
Fait partie de L'ambassadeur d'Egypte face à la presse béninoise : "l'Islam condamne le bain de sang et la guerre"