Article
La coopération afro-arabe est entrée dans une nouvelle phase historique
- Classe de ressource
- Article
- Collections
- Daho-Express
- Titre
- La coopération afro-arabe est entrée dans une nouvelle phase historique
- Créateur
- Robert Paul
- Editeur
- Daho-Express
- Date
- 13 juin 1974
- Résumé
- La coopération afro-arabe est entrée dans une nouvelle phase historique et sérieuse dans le cadre de la réalisation des objectifs communs et des intérêts mutuels, sur la voie du progrès et du développement économique et social des Etats africains et arabes. Cette nouvelle phase se distingue surtout par son caractère pratique qui ne s'en tient point sur les paroles, les slogans ou les promesses, mais plutôt sur des programmes pratiques et réalisables qui font de la coopération arabo-africaine une vérité de fait et objective, alors que cette coopération est en même temps connue pour être une vérité historique fortement enracinée.
- Page(s)
- 3
- Sujet
- 1ère Conférence pour la coopération Arabo-Africaine
- Banque arabe pour le développement économique en Afrique
- Coopération arabe
- Diplomatie
- Guerre d'Octobre
- Impérialisme
- Nzo Ekangaki
- Organisation de l'Unité Africaine
- Paix
- Couverture spatiale
- Afrique du Sud
- Alger
- Israël
- Monde arabe
- Palestine
- Portugal
- Proche-Orient
- Rhodésie
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- Bibliothèque du Congrès
- Identifiant
- iwac-article-0003111
- contenu
-
La coopération afro-arabe est entrée dans une nouvelle phase historique et sérieuse dans le cadre de la réalisation des objectifs communs et des intérêts mutuels, sur la voie du progrès et du développement économique et social des Etats africains et arabes. Cette nouvelle phase se distingue surtout par son caractère pratique qui ne s'en tient point sur les paroles, les slogans ou les promesses, mais plutôt sur des programmes pratiques et réalisables qui font de la coopération arabo-africaine une vérité de fait et objective, alors que cette coopération est en même temps connue pour être une vérité historique fortement enracinée.
(La guerre d’Octobre, un pas sur la voie de le coopération).
La guerre d'Octobre menée par le peuple arabe et ses forces armées, contre les forces de l'agression israélienne, et au cours de laquelle ce peuple a illustré l’ardeur et le courage du combattant arabe et son authenticité, a permis aux capacités de la coopération afro-arabe de se manifester et affirmer l’importance de cette coopération et les énormes résultats positifs qu’elle pourrait réaliser (cependant nous ne devons point oublier une vérité importante et même essentielle à savoir que le continent africain et le Monde arabe sont unis par une longue histoire, faite de relations fraternelles réciproques émanant de l'authenticité des peuples africains et arabes.
Les Etats africains ont adopté à l'unanimité une admirable position en condamnant l’agression israélienne et rompant leurs relations diplomatiques avec l’Etat d’Israël qui en fait ne diffère en rien des Etats racistes en Afrique. Cette position unanime historique a remarquablement consacré le fusionnement des Mouvements de Libération africains et arabes, dans le cadre d'une lutte commune, et de positions unifiées, fermes et courageuses. Elle mérite d'ailleurs pleinement le haute considération et la profonde estime qui lui fût réservée par tous les Etats et les peuples arabes ; ainsi que leur volonté pratique d'ouvrir la voie à une coopération afro-arabe fructueuse dans tous les domaines, politique économique et social.
VERITES HISTORIQUES
Parler de la coopération afro-arabe n’est point un sujet d'actualité, car c'est là une question qui émane de nombreuses vérités historiques consacrées :
— Près de 80 millions d'habitants de la Nation arabe, donc environ les deux tiers des peuples arabes sont en fait africains, ils sont fiers de leur appartenance au continent africain auquel ils sont liés de par leur vie et leur destin.
— Huit Etats arabes, soit le cinquième des Etats africains indépendants, sont en même temps des Etats africains qui contribuent de manière efficace et positive, à a réalisation de l’unité du continent et des objectifs communs de ses Etats.
— Les Etats africain» et arabes sont des Etats on voie de développement dont les conditions générées se ressemblent à plusieurs égards. Leurs efforts conjoints sont les mêmes pour ce qui est de réaliser le développement, relever le niveau do vie de leurs peuples et rejoindre le processus du progrès mondial.
— Les Etats africains et arabes font face à des ennemis qui ont les mêmes visées impérialistes et colonialistes et usent des mêmes méthodes détournées et immorales. On peut même dire que les causes de libération africaine et celles de la ségrégation raciale, ne diffèrent pas dans leur essence générale des causes du destin arabe et du droit du peuple palestinien dans ses territoires usurpés. Cette vérité s’est confirmée avec l’apparition du vrai visage de l'Etat d'agression israélienne et l'affirmation au grand jour de sa coopération criminelle avec le régime raciste de l’Afrique du Sud au cours de la glorieuse guerre d’octobre.
— La coopération arabo-africaine est à travers sa longue histoire une coopération authentique créatrice dont l'objectif est la réalisation de l’intérêt commun sans exploitation aucune.
LA PREMIERE CONFERENCE POUR LA COOPERATION AFRO-ARABE
Toutes les vérités et considérations historiques susmentionnées se sont reflétées dans l'esprit qui a animé les débats de la première conférence pour la coopération Arabo-africaine, réunie au Caire les 22 et 23 janvier dernier.
Le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes a tenu à l’affirmer lors de son discours inaugural en disant : « Nos liens historiques sont étroits. La Ligue arabe a adopté et respecté à l’unanimité de ses Etats membres toutes les résolutions prises par l'Organisation de l’Unité Africaine depuis sa création » .
— « Nous sommes tous des pays en voie de développement — Nous souffrons d'un grand sous-développement malgré l’énormité dos ressources et des capacités dont disposent les peuples africains et arabes. Il nous faut, dans notre lutte commune contre les défis du sous-développement, surmonter tous les obstacles qui s’élèvent sur notre chemin. Mais nous n’y parviendrons qu’au moyen de l'action commune, menée sur des bases adéquates et complètes, de la persévérance et des efforts constants afin qu’augmenter notre production que grandisse la valeur, que nous compensions tout ce que les puissances impérialistes nous ont injustement imposé et que nous rejoignions les grandes réalisations de notre monde. Par là nous réaliserons ce développement auquel nous aspirons tant et façonnerons notre histoire commune, dans le présent et l'avenir.
— « C’est avec cet esprit et ces principes que nous nous rencontrons, en étant convaincus de l'uniformité de nos réflexions, notre action et nos objectifs.
Nous retrouvons ce même esprit, voir les mêmes expressions, dans l'allocution de Nzo Ekangaki, secrétaire général de l’OUA à l'inauguration de la conférence. Il y a dit notamment :
— « Nous sommes réellement convaincus que la paix au Proche-Orient est non seulement dans l’intérêt des Africains et de la Communauté Internationale dans l'ensemble ».
— « La véritable solution à long terme aux problèmes économiques que connaissent les Etats africains, réside dans l’inauguration et la nationalisation de leurs échanges commerciaux avec les Etats arabes.
— « Cette conférence peut accomplir A pas de géant sur la voie de l’unité et de la solidarité afro-arabes ».
MULTIPLES DOMAINES DE COOPERATION
La coopération afro-arabe ne se limite pas à un simple échange de déclarations ou à l'adoption de positions politiques unifiées, notamment à l’égard des questions internationales et des causes des peuples. Cette coopération s'est étendue pour englober les activités économiques communes, pour ce qui est des investissements, de la production, du commerce, etc.
Les mesures constitutives relatives à la création de la Banque arabe pour le développement en Afrique ont déjà été prises. Nous rappelons que la création de cette Banque avait été décidée lors de la sixième conférence au sommet tenue à Alger en décembre dernier. La souscription a été complète au capital de la Banque qui s’élève à 206 millions de dollars, afin de lui assurer les moyens matériels nécessaires à l’extension de ses activités qui devraient alors couvrir le plus grand nombre possible des Etats africains et aider au financement de nombreux de leurs projets économiques. Le sommet arabe d'Alger a par ailleurs décidé d’élaborer un programme pour la coopération technique arabe avec les Etats africains, et de lui consacrer un budget de 15 millions de dollars.
De plus les Etats arabes producteurs de pétrole ont pris en charge de fournir tous les besoins des Etats africains en pétrole arabe, afin qu'ils n’aient point à souffrir de l’embargo pétrolier et de la réduction de la production du pétrole, décidés par les Arabes dans leur combat décisif contre les forces de l'agression Israélienne.
Les Etat» arabes se sont entatés de même à empêcher l’approvisionnement de l’Afrique du Sud, du Portugal et de la Rhodésie, en pétrole, en signe de solidarité avec l'Afrique, dans sa lutte pour la libération.
Ces multiples domaines ouverts à la coopération afro-arabe ne sont qu’un début sérieux, sur la voie de l'action commune dont les racines remontent aux époques les plus lointaines de l’histoire et dont les capacités considérables ont jailli avec force après la guerre d’octobre pour prendre de nouvelles dimensions dans l'intérêt de l’Afrique et du Monde arabe.
Fait partie de La coopération afro-arabe est entrée dans une nouvelle phase historique