Article
La zakat de fin du Ramadan : par le nom d'Allah, le Miséricordieux, le très Miséricordieux
- Titre
- La zakat de fin du Ramadan : par le nom d'Allah, le Miséricordieux, le très Miséricordieux
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Imam Souleymane
- Editeur
-
La Lettre de Tchaoudjo
- Date
- 9 mars 1994
- pages
- 6
- 8
- nombre de pages
- 2
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0008764
- contenu
-
La zakat de fin du Ramadan
Par le nom d'Allah, le Miséricordieux, le très Miséricordieux.
Louanges à Allah, le bienfaiteur universel par essence. Paix et Salut d'Allah sur le très honoré prophète Mohammad (PBSL), sur les membres de sa famille, sur ses fidèles compagnons, de même que sur ses adeptes qui le suivent pour toujours.
Chers lecteurs, nous avons le plaisir de vous présenter, à l'occasion de la fin du jeûne de Ramadan, la Zakat al-Fitr ou la part du pauvre payée chaque année lunaire.
L'Islam est une religion basée sur cinq (5) piliers parmi lesquels les quatre (4) : la foi en l'unicité d'Allah, la prière, le jeûne et le pèlerinage s'adressent exclusivement à l'être doué d'intelligence qu'est l'homme, alors que le dernier pilier, la zakat, s'impose à toutes les créatures, animales et végétales.
Une observation minutieuse de la nature donne le constat suivant : la perte d'une partie de la floraison par les arbres fruitiers, la pourriture de certains fruits avant la maturité, l'avortement involontaire, des décès infantiles, des maladies chez l'homme à l'instar de l'animal. Ces divers faits montrent clairement que ces êtres se soumettent à la volonté divine, bon gré mal gré, faits qui constituent un prélèvement direct d'Allah sur ses créatures à leur insu.
Loin d'être un profit à Allah, ce prélèvement, par contre, sert de purification et de sainteté pour les créatures. Si Allah, dans toute sa grandeur et sa bonté manifestes, fait lui-même un prélèvement direct sur ses créatures, cela sous-entend que l'homme doit également le faire sur ses biens. D'où la zakat, un des piliers de l'Islam, qui doit être observée quelques jours avant la rupture finale du jeûne, plus précisément avant la fête de Ramadan, et qui, par conséquent, constitue une purification de l'âme.
La Zakat al-Fitr, comme son nom l'indique, est alors une purification des péchés mineurs du jeûneur d'un côté et, de l'autre, une substance pour les démunis. Ceci étant, qui doit payer cette zakat ?
Tout majeur, mineur, de l'un ou de l'autre sexe, libre ou esclave, est tenu de la payer ; de même, celui qui l'a reçue et qui a un surplus après avoir pris la part nécessaire pour sa fête ; ce surplus doit être offert à d'autres démunis.
Le prophète d'Islam dit : « Quiconque est capable de payer la zakat et cependant refuse de le faire, voit son jeûne suspendu entre la terre et le ciel » ; son jeûne ne sera agréé par Allah qu'après s'être acquitté de ce droit. La zakat est une substance pour toute une année, que ce soit sous forme de bien réel ou sous forme de travail.
La zakat à payer pour chaque croyant est d'un "sâ" qui correspond à quatre (4) mouds, équivalant à une mesure de la nourriture la plus abondante dans un milieu ; au Togo, par exemple, il s'agit du maïs, du mil, du riz, etc., soit l'équivalent en argent.
Quel est le moment propice pour offrir cette zakat ? Comme nous l'avons mentionné plus haut, elle doit être offerte deux (2) ou trois (3) jours avant la fin du jeûne de Ramadan ou quelques heures avant la prière de la fête de Ramadan, "Id al-Fitr". Notons que toute zakat faite en dehors du délai fixé (après la prière de la fête) devient purement une simple aumône (sadaqa).
À présent, à qui offrir la zakat ?
Elle doit être offerte :
1. Aux pauvres : c'est-à-dire ceux qui n'ont pas de quoi vivre.
2. Aux misérables : ceux qui sont plus démunis que les pauvres sur le plan financier.
3. Aux insolvables : les débiteurs dont les dettes se sont accumulées au point de ne plus pouvoir les payer. La zakat est offerte sous forme d'argent pour qu'ils s'acquittent de leurs dettes.
4. Sur la voie d'Allah : dans les œuvres de bienfaisance telles que la construction de mosquées, d'écoles, d'hôpitaux et de foyers ou pour la diffusion du savoir.
5. Aux percepteurs de la zakat : ceux dont le travail est de percevoir et de distribuer celle-ci. Au Togo, par exemple, l'Islam peut jouer ce double rôle de receveur et de redistributeur à la fois.
6. Aux cœurs ralliés : nouveaux convertis dont on craint qu'ils ne soient susceptibles de changer de religion.
7. Le voyageur (Ibn al-Sabil) : le voyageur ayant épuisé ses sous. On lui offre donc de l'argent de la zakat afin qu'il puisse regagner son domicile.
8. Les esclaves libérables : ceux qui ont signé un accord avec leur maître en vertu duquel ils sont libérables contre paiement d'une somme. Dans ce cas, la somme de la zakat est utilisée pour affranchir ceux-ci, conformément au programme islamique visant la libération de l'homme et son émancipation de la servitude.
Le prophète (PBSL) dit : « Payez la zakat sur tous ceux qui dépendent de vous », d'une part, et d'autre part : « Épargnez les miséreux de la demande de l'aumône le Jour de la fête ».
Bref, telle est la zakat, "la dime légale", un des piliers de l'Islam qui doit être observée à l'instar des autres pour la perfection de la religion.
Puisse Allah nous agréer et récompenser nos efforts.
Que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Mohammad (PBSL), sur ses compagnons et ses fidèles. Qu'Allah bénisse le peuple.
Imam Souleymane