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Titre
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El Hadj Fousséni Mama élu président de l'Union des Musulmans du Togo
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Date
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5 mai 1970
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Résumé
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Les musulmans du Togo viennent de confier à El Hadj Fousséni Mama la présidence du bureau directeur de l’Union des Musulmans du Togo. L’élection a eu lieu au cours du congrès tenu les 1er, 2 et 3 mai dernier à l’Ecole coranique à Zongo. C’est le premier congrès islamique de l’histoire du Togo.
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DescriptionAI
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El Hadj Fousséni Mama est élu président de l'Union des Musulmans du Togo (UMT) lors du premier congrès islamique du Togo. Le congrès a adopté des motions soutenant la Palestine, appelant à un échange culturel arabo-togolais pour vulgariser l'Islam, et demandant l'interdiction de la pratique du Tarbia. Le nouveau bureau de l'UMT est chargé de faire l'inventaire des biens de l'union et d'engager des actions judiciaires si nécessaire. Le nouveau président a souligné l'importance de l'unité et de la solidarité, et a défini des priorités telles que l'amélioration des écoles coraniques, l'encadrement de la jeunesse musulmane et l'organisation des pèlerinages.
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pages
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1
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4
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nombre de pages
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2
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Identifiant
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iwac-article-0008467
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Droits
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contenu
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Les musulmans du Togo viennent de confier à El Hadj Fousséni Mama la présidence du bureau directeur de l’Union des Musulmans du Togo. L’élection a eu lieu au cours du congrès tenu les 1er, 2 et 3 mai dernier à l’Ecole coranique à Zongo. C’est le premier congrès islamique de l’histoire du Togo.
L'une des motions adoptées à la fin de ce congrès déplore la situation des réfugiés arabes de Palestine, dénonce l’incendie « criminel » de la mosquée El-Aksa et « apporte son soutien ferme au peuple arabe dans sa juste lutte ».
Une autre souhaite l’intensification de l’échange culturel arabo-togolaise en vue de la vulgarisation de l’Islam au Togo.
Une troisième motion s'émeut des possibilités de désordre créées par la pratique schismatique du Tarbia, demande l'interdiction de cette pratique et exhorte les responsables religieux à renforcer l'unité idéologique de l'Islam.
Mécontents de la gestion de l'ancien bureau provisoire dirigé par El-Hadj Safiou et après avoir pris acte de la déclaration de M. Mohamed Belly El-Fouty, trésorier de ce bureau qui a été dans l'incapacité de présenter un rapport financier, les congressistes ont demandé au nouveau bureau de l'UMT de faire un inventaire complet des biens de l’union, d'entrer en possession de ces biens le plus vite possible, et d’introduire une action judiciaire en cas de nécessité.
Les congressistes ont en outre adressé leurs félicitations au bureau sortant et à son président Moumouni Idrissou. Prononçant le discours de clôture de ce congrès M. Fousséni Mama a dit en substance :
« Mes frères, l’Union obtenue aujourd'hui est votre victoire de la compréhension sur l'obscurantisme, de l'amour sur la haine, de la justice sur la ruse et l'escroquerie. Elle est enfin la victoire de la foi sur le désespoir, le désespoir de tant d'années où tous nous ayons cru voir sombrer à jamais la cause sacrée de notre religion.
« Cette Union, mes frères, est le fruit de vos efforts inlassables, des sacrifices multiples que vous avez consentis, de vos prises de positions courageuses, de la courtoisie dont vous avez fait montre au cours des discussions et des débats, des concessions que vous avez magnanimement faites. Bref, l'Union d'aujourd’hui, c’est votre Union. On ne saurait assez louer les vertus de l’Union ».
Après avoir dit que l’unité et la solidarité seront les deux piliers de l'action de l’Union, M. Fousséni Mama a tracé le programme qu’entend suivre la nouvelle Union :
« Mes chers frères, votre programme est vaste et inépuisable. Tout reste à faire puisque très peu a été fait. Certaines écoles coraniques sont déjà ouvertes ; des centaines restent encore à ouvrir. Celles qui sont ouvertes ne fonctionnent pas encore à plein rendement. Les professeurs sont insuffisants et souvent placés dans des conditions impossibles pour dispenser un enseignement valable. Les écoles traditionnelles continuent à dispenser un enseignement obscur et inefficace.
« Les jeunes musulmans n’ont pas de centres où ils peuvent se récréer sainement selon les dogmes de l’Islam ; ils ne sont pas encadrés par leurs aînés plus initiés et plus croyants. Le problème de la jeunesse doit retenir particulièrement notre attention quand nous pensons à sa dimension mondiale actuelle. La jeunesse et singulièrement la jeunesse musulmane togolaise a de sérieuses raisons de mettre en cause l’ordre tel qu’il nous a été laissé par nos frères. Au lieu de la brusquer nous devons essayer de la convaincre.
« Une tâche que nous considérons comme primordiale aussi est l’organisation des pèlerinages aux Lieux Saints. Au siècle des aéronefs supersoniques et du grand confort, le voyage de nos pèlerins constitue un anachronisme malheureux que seule notre désorganisation peut expliquer.
« Les Musulmans organisés font aujourd’hui leur pèlerinage dans des conditions qui leur rend impensable le pèlerinage des époques héroïques. Us ont une équipe sanitaire qui les accompagne, une équipe des affaires étrangères pour régler leurs problèmes administratifs. Leurs logements sont loués à l’avance, leur restauration assurée. Sur ce point nous avons encore beaucoup à faire.
« Je passe sous silence beaucoup d’autres tâches toutes autant impératives. Mais pour la réalisation de toutes ces tâches, mes frères, nous devons apprendre à compter sur nous-mêmes avant d'en appeler à l'aide extérieure. Les possibilités de nos amis de l’extérieur ne sont pas illimitées. Par ailleurs elles sont déviées vers les impératifs de la guerre que nos amis sont contraints de mener contre les forces de l’oppression. Nous devons leur souhaiter la paix qu’ils méritent tant et faire en sorte que les sacrifices qu’ils consentent malgré la guerre soit profitables à l’épanouissement de l’Islam chez nous ».
M. Fousséni Mama a clos son discours en adressant ses remerciements au président du congrès, M. Moumouni Idrissou, au chef de l’Etat, le général Etienne Eyadéma et à son gouvernement auprès de qui, a-t-il dit, « nous avons trouvé compréhension et soutien au cours de la grave crise que l'Union vient de traverser », et enfin à tous les musulmans étrangers résidant au Togo qui ont apporté à leurs frères togolais une contribution matérielle et morale.
Togo-Presse
Gnassingbé Eyadéma
Frédérick Madore
