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Les musulmans au Plateau : la grogne !
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- Titre
- Les musulmans au Plateau : la grogne !
- Créateur
- Tchienfola Bouka
- Editeur
- Plume Libre
- Date
- novembre 1991
- numéro
- 2
- Page(s)
- 3
- nombre de pages
- 1
- Est une partie de
- Plume Libre #02
- Sujet
- Intégrisme
- Langue
- Français
- contenu
-
LES MUSULMANS AU PLATEAU :
La Grogne!
Le lieu de prière des musulmans du Plateau :
Quelle misère!
Nul ne doute de l'importance de la Commune du Plateau dans la ville d'Abidjan, capitale économique de notre pays. La majeure partie de la population y travaille chaque jour car elle regroupe l'essentiel des administrations publiques nationales ou internationales, les sièges des banques et des grandes entreprises commerciales. Les musulmans qui y travaillent y passent la majeure partie de leur temps (cinq jours sur sept). Ceux qui transitent uniquement pour des affaires peuvent aussi demeurer dans cette partie de la ville toute la journée, en proie aux tracasseries administratives et aux énormes difficultés de transport liées au problème d'urbanisation des pays sous-développés. Bref ! on le voit dans un tel contexte, l'obtention d'un lieu de prière s'avère d'une cuisante nécessité pour les musulmans. Mais voilà, depuis toujours, si vous êtes au Plateau et que vous recherchez une mosquée pour accomplir votre prière, (l'acte fondamental qui vous donne droit à l'appellation de musulmans), vous risquez d'errer tout le temps sans suite.
UNE COMMUNE SANS MOSQUÉE
En effet, contrairement à tous les quartiers de la ville d'Abidjan et même des villes de l'intérieur du pays qui regorgent le plus souvent de plusieurs mosquées et d'une multitude d'autres lieux de prières, dans la commune du Plateau, la situation est lamentable. Pour y faire sa prière, il faut, arriver à se frayer un chemin parmi des antiquaires spécialistes de vente de masques ou d'autres objets symboles de pratiques animistes. Si vous y réussissez, vous devez encore faire violence sur votre pauvre âme pieuse en acceptant de rencontrer et de demeurer pendant quelques instants sur le même espace que les représentants de l'escroquerie «Abidjanaise» et autres «loubards» qui offrent aux passants et aux éternels oisifs leur art, si ce ne sont ces «philosophes» qui, faute de ne pouvoir faire éditer «leur dialectique» étalent leur savoir oralement. Quelques buvettes achèvent ce décor en y ajoutant l'assaisonnement composé de bière africaine et de pastis «Made In CEE». Vous attérissez enfin sur ce terre-plein en devenir de jardin public qui sert de lieu de prière principal aux musulmans au Plateau. Lorsque vous commencez votre prière, vous êtes pressé d'en finir tant vous êtes envahi par l'odeur d'une latrine publique mal entretenue installée non loin de là. En somme, il est impossible de faire une prière en commun convenable au Plateau. Ceux qui y travaillent peuvent se réfugier dans leurs bureaux ou magasins s'ils ne font pas l'objet encore d'une intolérance de leurs patrons ou autres collègues «anti intégristes, anti fanatiques, anti terroriste, anti barbus, anti, anti...» Bref ! quelle est la cause d'une telle situation ? Incapacité des musulmans de se construire une mosquée ?.
L'EXEMPLE N'EST PAS SI LOIN.
En effet, il y a quelques années, pour la réalisation d'un grand édifice religieux à la mesure de la foi des hommes, l'on n'a pas hésité à détruire et à faire déplacer et cela à grands frais plusieurs services publics : prison civile, Agence Ivoirienne de Presse, maison de la presse et surtout la préfecture d'Abidjan. Cette haute et majestueuse institution territoriale ne s'est pas encore réveillée de ce transfert de territoire, car confinée depuis dans des locaux dont l'architecture n'est pas très loin des «SICOBOIS» de Yopougon. Ici, Dieu a tout d'un coup fait prévaloir sa prééminence sur César remettant en cause le fameux reddite. Nous ne demandons pas nécessairement que des procédures d'expropriation ou de déplacement de services publics soient mises en œuvre pour la construction d'une mosquée au Plateau. Il y a encore des possibilités à explorer. Des surfaces non occupées appartenant à l'Etat ou à des personnes privées sont légions. L'Etat doit aider la communauté musulmane à en acquérir la propriété. Par exemple, au lieu de transformer toute la surface contigue à l'Hôtel de ville en jardin public où viendra s'installer très tôt la racaille d'Abidjan, on pourrait affecter la partie extrême à la construction d'une mosquée dont l'architecture embellira davantage cette cité de la perle des lagunes. Cette solution est avantageuse car moins coûteuse. Ailleurs, on a investi plus or qui peut le plus peut le moins. Si cette opportunité ne peut être retenue par les autorités, qu'on trouve une solution dans tous les cas au problème. Dans cette perspective, qu'on n'aille pas encore reléguer les musulmans dans les bafonds qui ceinturent la commune du Plateau. L'activité religieuse est comme une activité commerciale. Elle s'exerce au lieu même où elle est censée se développer. La mosquée est un centre de sensibilisation et de diffusion des valeurs morales et spirituelles. Elle constitue un moyen de correction des mœurs et de réalisation d'une société plus humaine et plus juste. Son implantation à proximité du centre des affaires et haut lieu de prise des décisions politiques, économiques et sociales du pays ne fera que contribuer efficacement à l'avènement de cet idéal. Les autorités politiques doivent aider la communauté musulmane d'Abidjan à réaliser ce vœu et ce ne sera que justice. Si elles ne le font pas, alors elles auront contribué à accentuer la grogne qui commence à gagner de plus en plus les musulmans au Plateau./.
UN TERRAIN POUR LES MUSULMANS
Lorsque la construction d'un édifice religieux a été reconnue «d'utilité publique» selon les termes du droit Administratif, l'on a toujours pu adopter les mesures légales pour sa réalisation.
Ci-dessous, la majestueuse cathédrale du Plateau !
BOUKA Tchienfola
Ressources liées
Plume Libre #02
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