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Présentation des condoléances du Conseil National Islamique au Président de la République, son Excellence Henri Konan Bédié à l'occasion du décès du président Houphouët-Boigny
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- Titre
- Présentation des condoléances du Conseil National Islamique au Président de la République, son Excellence Henri Konan Bédié à l'occasion du décès du président Houphouët-Boigny
- Editeur
- Alif
- Date
- janvier 1994
- numéro
- 14
- Page(s)
- 7
- nombre de pages
- 1
- Est une partie de
- Alif #14
- Sujet
- Intégrisme
- Langue
- Français
- contenu
-
PRESENTATION DES CONDOLEANCES
DU CONSEIL NATIONAL ISLAMIQUE AU
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, SON
EXCELLENCE HENRI KONAN BEDIE A
L'OCCASION DU DECES DU PRESIDENT
FELIX HOUPHOUET-BOIGNY.
Monsieur le Président de la République, HOUPHOUET est mort, la COTE D'IVOIRE est veuve, les Ivoiriens sont orphelins.
Au petit matin du 7 Décembre dernier, le destin de notre pays s'est arrêté un court instant. Il s'en est allé, celui qui, un demi-siècle durant, a incarné, pour sa Patrie, les vertus de sagesse, de pragmatisme, de générosité et de foi.
Il s'en est allé, celui qui est entré vivant dans la légende. Il s'en est allé «rassasié de jours», il s'en est allé parce que Allah en a décidé ainsi, parce qu'il n'est donné à aucun fils d'Adam, à aucune fille d'Adam, d'accéder à l'immortalité ici bas. DIEU le rappelle opportunément au Prophète dans le Coran : «Tu mourras ô MOHAMMED, et eux-aussi ils mourront».
La mort est sans doute un évènement douloureux qui nous sépare des êtres chers, mais les croyants la supportent parce que cette mort ouvre sur l'espérance d'une vie future. Faut-il rappeler : «Vouloir ce que DIEU veut, est la seule science qui nous met en repos».
Monsieur le Président, vous le savez, l'illustre Défunt avait une place particulière dans le cœur des Musulmans de ce pays : une longue histoire les lie : une histoire faite essentiellement de tolérance et de respect mutuels. Tolérance et respect fondés sur la foi.
Aujourd'hui, nous sommes profondément attristés par la disparition du PRESIDENT HOUPHOUET-BOIGNY, mais nous restons sereins et dignes comme il convient aux hommes de foi. Nous joignons nos prières à celles de tous les Ivoiriens et demandons au Tout-Miséricordieux de considérer notre douleur et de récompenser son esclave selon la valeur des œuvres qu'il a accomplies ici-bas.
Dans cette épreuve qui est commune, mais parce que vous avez désormais les responsabilités de l'Etat, nous sommes venus vous dire notre compassion et vous exprimer, au nom de la communauté Musulmane, nos condoléances les plus sincères. Acceptez-les pour vous-même, pour la famille du défunt, pour votre Gouvernement et pour la Nation Ivoirienne.
La Côte d'Ivoire a vécu cette épreuve dans la dignité et la responsabilité : c'est sans doute le signe d'une certaine maturité.
Monsieur le Président, vous avez reçu en héritage une nation en devenir. La Côte d'Ivoire est composée d'ethnies et de confessions venant d'horizons divers.
L'intégration harmonieuse de ces différences dans le respect et la tolérance mutuels pour faire germer «une commune volonté de vie commune» nous semble devoir être l'axe prioritaire de votre action.
Une nation ne peut prospérer que dans la paix.
Comme nous l'avons toujours fait, nous soutiendrons toute politique qui garantit la justice et le respect de la différence.
Vous le savez, Monsieur le Président, la communauté Musulmane, depuis quelques temps, est l'objet de provocations répétées de la part de certains journaux de la place ou de certains individus qui croient servir, comme les nazis du 3ème Reich, une certaine pureté ethnique ou confessionnelle. Ceux-là sont des inconscients qui jouent avec le feu.
On n'hésite plus à qualifier tous les Musulmans d'intégristes. L'ancienne équation : Islam = fanatisme, inventée, diffusée et imposée par l'Europe médiévale est désormais remplacée par : Islam = intégrisme. Gardons notre beau et paisible pays de ces attitudes réductrices où l'ignorance le dispute à l'irresponsabilité. Arrêtons de crier au loup.
Les musulmans de Côte d'Ivoire ont depuis longtemps prouvé leur fidélité, leur respect des lois républicaines, leur tolérance. Ce qu'ils souhaitent ardemment et recherchent patiemment, c'est la justice. La justice est en effet une des vertus cardinales de l'islam. Le Coran proclame : «DIEU ordonne la justice et la bonté». Le prophète confirme : «Un empire peut prospérer avec l'infidélité mais jamais avec l'injustice».
Monsieur le Président, nous saluons avec beaucoup d'espoir, la création d'un Ministère d'Etat chargé de l'Intégration Nationale. Dans notre entendement, ce Ministère doit œuvrer à l'avènement d'une véritable nation où tous les citoyens, sans distinction d'origine ou de croyance, se sentent concernés par le même destin. Alors la Côte d'Ivoire sera une grande nation, riche de sa pluralité et de ses différences.
Monsieur le Président, voilà un défi majeur que nous sommes disposés à relever avec vous. C'est l'occasion de vous exprimer toutes nos félicitations pour votre accession à la magistrature Suprême. Des tâches urgentes et délicates nous attendent tous. L'hommage le plus éclatant que nous avons le devoir de rendre à Houphouet-Boigny, c'est de consolider son œuvre et de la perpétuer pour le bonheur de nos enfants.
Nous voici au terme d'un siècle où la science et le scientisme triomphants ont profondément bouleversé le destin de l'humanité, en même temps qu'ils ont montré leurs limites. L'homme, sans Dieu est misérable.
Malraux a écrit : «Le 21 siècle sera spirituel où il ne sera pas».
LE PRESIDENT DU CNI
El Hadj KONE DRISSA KOUDOUSS
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