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Hadj 98 en terre sainte de l'islam : les rites selon Saint B.O. (suite)
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- Titre
- Hadj 98 en terre sainte de l'islam : les rites selon Saint B.O. (suite)
- Créateur
- Sita Tarbagdo
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 27 avril 1998
- Résumé
- Dans l'édition du week-end, vous avez certainement pu lire l'article sur le Hadj 98. Il était question des différents rites du pèlerinage à La Mecque à travers l'itinéraire d'un pèlerin burkinabè du nom de B. O.
- Couverture spatiale
- Médine
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0002947
- contenu
-
Dans l'édition du week-end, vous avez certainement pu lire l'article sur le Hadj 98. Il était question des différents rites du pèlerinage à La Mecque à travers l'itinéraire d'un pèlerin burkinabè du nom de B. O.
Notre reporter l'a suivi pas à pas dans sa longue marche vers la consécration ultime: le Hadj.
Après l'étape de Médine dont nous avons déjà fait cas, que reste-t-il comme rites à accomplir? Suivons toujours les traces de B. O.
Après les 8 jours passés Médine où B. O s'est investi à accomplir les 40 prières mandées dans la mosquée de cette ville qui abrite la tombe du prophète Mouhamad (que Dieu le bénisse et lui accorde le salut), le candidat au pèlerinage qu'est B. O. se devait de regagner La Mecque pour accomplir d'autres rites.
Le trajet Médine-Makka, B. O. l'a effectué en car en compagnie d'autres pèlerins.
Juste à l'entrée de La Mecque, B. O. salue la ville sainte en ces termes: «Dieu le Miséricordieux ! Ce sanctuaire est ton sanctuaire. Cette cité est ta cité et la sécurité est ta sécurité. L'homme que je suis est ta créature. Je viens vers toi d'un pays lointain (le Burkina), chargé de et de a besoin châtiment, de un accueil ta miséricorde et de me faire entrer dans ton vaste paradis, le paradis de la béatitude».
Ces paroles, d'une intensité sans égale, sont les clefs qui ouvrent les portes de La Mecque. Après les avoir clamé du plus profond de sa foi, B. O. prend contact avec La Mecque aussi bien physiquement que spirituellement.
Parmi les premiers gestes de B. O. à La Mecque, la consécration au pèlerinage. Cette consécration qui prépare le pèlerin au grand rendez-vous du Hadj passe par l'Ihram, un des piliers du pèlerinage. Il a consisté pour B. O à ôter de son corps tout vêtement cousu aux fins de se consacrer et de se laver totalement.
Cette exigence remplie, B. O. devait se «soumettre» à une autre recommandation: s'habiller avec un izar et un rida (ce sont deux draps de bain blancs ou serviettes blanches). Le port de ces serviettes est un peu spécial et répond à une certaine norme préétablie. En effet, l'izar s'étend du nombril jusqu'au dessous du genoux.
Le rida, lui, est mis sur le dos, les épaules et sur la poitrine.
Tout cela est exécuté avec soin par B. O. sous le contrôle d'un aimable guide. Une fois cet accoutrement réalisé, voilà B. O. maintenant apte à accomplir les de son pèlerinage. Dès lors, il est conseillé à B. O de savoir désormais tenir ses yeux et les autres membres pour ne pas offenser Allah et ses créatures.
Il est dit que «celui qui se rend en pèlerinage sans relation sexuelle ni débauche, il redevient pur comme le jour de sa naissance». C'est l'état dans lequel se trouve alors B. O. candidat au Hadj. Cet état de sacralisation tire sa sève vitale des profondeurs de la foi, du dévouement, de la pureté et de la fraternité, de l'amour et de la paix.
C'est dans cet état et cette prédisposition que B. O. invoque de nouveau Dieu en ces termes: «mon Dieu, accepte mon pèlerinage... aide-moi à l'accomplir et facilite mon action».
Ayant prononcé ces mots, après son intention affirmée d'accomplir le Hadj, B. O. devient alors «consacré au pèlerinage, orienté vers les rites, engagé à respecter les interdits (ne plus se coiffer ni se raser, ne pas porter de soin à ses ongles, éviter les ornements, le parfum, les vêtements cousus..: ).
Consacré conformément à ces enseignements et obligations, B. O. entre alors à Makka Al Moukarramah, un sanctuaire qui porte le sceau du prophète Mouhamad (que Dieu le bénisse). Il y entre par la porte de la paix, par le pied droit en répétant «mon Dieu, ce sanctuaire est le tien... je suis venu à toi, encombré de tant de péchés et de mauvaises actions. Je te demande le pardon pur... ».
A l'intérieur de la mosquée, B. O. exécute des prières ou prosternations devant la Ka'ba, cet «édifice « vers lequel, cinq fois par jour de centaines de milliers de fidèles musulmans à travers le monde se tournent leurs prières.
C'est le cœur du. «sanctuaire bénie, servant de direction au monde». C'est là sur cette terre bénie que le prophète reçut les premiers versets de la révélation, faisant de La Mecque la capitale spirituelle du monde musulman, le point de convergence de toute la communauté islamique. La Mecque (Makka) est située à environ 75 km de Djédda, une grande ville du Royaume d'Arabie Saoudite.
A la vue de la Ka'ba, et à l'instar des autres pèlerins, B. O. se dirige vers la Pierre noire par où commence la circumambulation ou procession. Elle consiste à faire sept fois le tour de la Ka'ba en commençant et en terminant par la Pierre noire. En faisant ses tours, B. O. n'avait qu'une parole à la bouche: «mon Dieu pardonne-moi mes péchés... enrichis moi par ta grâce».
A la fin de la procession, B. O., sous le poids de l'effort fourni, va tout naturellement vers la source bénite: Zamzam. Là, il s'abreuve et se lave à l'oisir en disant «mon Dieu, je te demande un grand bien, un rétablissement de tout mal... ». Selon des sources dignes de foi, le Zamzam (eau bénite) aurait une action puissante sur l'homme en terme de soin, de bien-être, de sensation, de bonheur et de plénitude.
Il n'est donc pas étonnant de voir la plupart des pèlerins s'en servir dans des bidons de 5 à 10 litres pour leurs compatriotes restés au pays. En tout cas B. O. est revenu de La Mecque avec, dans ses bagages un bidon de ce liquide précieux.
Après une petite pause à l'intérieur de la mosquée B. O. procède à Al Massa'a ou le parcours Safa-Marwa. Un parcours de combattant! C'est le lieu de le dire, car il s'agit de parcourir à l'intérieur de la grande mosquée, un trajet d'au moins 100 m, 7 fois. Heureusement pour B. O. (il a la soixantaine d'âge) que les pauses sont autorisées durant la marche entre Safa et Marwa. Sinon... C'est durant ce parcours que les pèlerins enregistrent les premières bousculades. Une épreuve de longue haleine qui nécessite de l'endurance physique! Les invalides et autres vieillards ou vieilles, pour parcourir ce trajet dans un minimum de quiétude, se font transporter dans des pousse-pousse à prix d'or.
Safa-Marwa: une épreuve d'endurance
Au passage, et cela est d'importance, B. O. accomplit avec ferveur quelques prières devant la Ka'ba. Une seule prière à la grande mosquée de La Mecque devant cette Ka'ba, équivaut à cent mille prières célébrées ailleurs. Pour mémoire, les 3 grandes mosquées les plus célèbres en terme de puissance spirituelle et d'intensité divine dans le monde islamique, ce sont celles de La Mecque (Makka), de Médine et de Jerusalem. Priez-y et abondamment, la grâce de Dieu se déverse sur vous! B. O. y a beaucoup prié et invoqué le nom de dieu. Il en a profité pour solliciter auprès du Tout-Clément «santé, bonheur, prospérité et succès de ses entreprises».
Après toutes ces épreuves, on croyait B. O. au bout de ses rites. Erreur! Il reste encore des étapes capitales sans lesquelles B. O. ne saurait mériter le titre de El Hadj dans toute sa plénitude. Il s'agit de la station à Arafa, grand pilier du pèlerinage, de l'escale de Mouzdalifa, du séjour à Mina au cours duquel les pèlerins lapident la stèle de Satan érigée à Jamarat, de l'immolation de l'animal en guise de sacrifice (Nahr) à l'occasion de la fête de Tabaski, de la procession d'adieu...
Ne ratez pas notre prochaine édition si vous voulez connaître dans les détails l'itinéraire de B. O. en ces lieux de rites.
El Hadj Sita TARBAGDO
NB: remerciements aux autorités saoudiennes et au ministère des Affaires étrangères du Burkina grâce à qui notre reporter a pu effectuer le Hadj dans de très bonnes conditions.