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Les musulmans étalent leurs dissensions devant Gbagbo
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- Titre
- Les musulmans étalent leurs dissensions devant Gbagbo
- Créateur
- Jean Roche Kouamé
- Editeur
- Le Jour
- Date
- 12 juin 2001
- Résumé
- Neuf associations musulmanes (CNI, Cosim, CSI, Al Coran, Unaci, CID... pour ne citer que celles-là) ont répondu hier lundi à l'invitation du président Laurent Gbagbo, dans le cadre des rencontres préparatoires du forum national sur la réconciliation, prévu le 9 juillet prochain. Comme pour dire à ses invités que les débats restent ouverts, le président Gbagbo entame : «C'est maintenant qu'on doit parler. Celui qui a quelque chose à dire qu'il le dise et les autres vont répondre aussi».
- Sujet
- Djiguiba Cissé
- Al Coran
- Conseil Supérieur Islamique
- Hadj
- Laurent Gbagbo
- Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire
- Charnier de Yopougon
- Conseil National Islamique
- Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007926
- contenu
- Neuf associations musulmanes (CNI, Cosim, CSI, Al Coran, Unaci, CID... pour ne citer que celles-là) ont répondu hier lundi à l'invitation du président Laurent Gbagbo, dans le cadre des rencontres préparatoires du forum national sur la réconciliation, prévu le 9 juillet prochain. Comme pour dire à ses invités que les débats restent ouverts, le président Gbagbo entame : «C'est maintenant qu'on doit parler. Celui qui a quelque chose à dire qu'il le dise et les autres vont répondre aussi». Le ton ainsi donné, la communauté musulmane ne se fait pas prier pour étaler en face du chef de l'Etat et de ses collaborateurs ses dissensions. «Il n'y a pas de problème entre les musulmans et l'Etat. C'est plutôt entre les musulmans», charge le représentant de l'Unaci, El Hadj Zigo Abass Koné qui ajoute : «On ne peut pas dire qu'on va lire le Coran et maudire les non musulmans». Pour le représentant de l'Unameci, El Hadj Tahidou Ibrahim Bodo, un musulman dans une mosquée ne doit pas brandir un couteau pour dire : «Allons nous battre». Les représentants du CSI et du CID ont, pour leur part, saisi l'occasion pour remercier le président Gbagbo et son gouvernement pour leur soutien à l'organisation du pèlerinage 2001. «Nous exprimons notre gratitude à notre ministre de tutelle. Qu'Allah nous éloigne des tentatives de déstabilisation. Nous restons fidèles à vous car vous avez des principes qui ne sont pas contradictoires avec ceux de l'islam», a déclaré le porte-parole du CSI, Issa Legré Azialand. Idriss Koudouss, le porte-parole du Cosim entonne une note discordante en interpellant le président Laurent Gbagbo. «La deuxième République s'est installée dans le sang des martyrs musulmans», accuse-t-il. Le chef de l'Etat, dans son adresse, réfute l'accusation. «C'est faux, je ne suis pas d'accord (...) Il n'y a pas de chasse aux musulmans. Ce n'est pas vrai. Maintenant, si on vient me dire que les militants du RDR sont les musulmans, c'est grave». Pendant plus de trois heures, le président Gbagbo et la communauté musulmane échangent autour des exactions dont les principales victimes sont les musulmans, de la laïcité, des événements d'octobre avec le charnier de Yopougon, des problèmes de carte nationale d'identité, etc. Autant de sujets sur lesquels le chef de l'Etat a tenu à rassurer ses hôtes : «Quel intérêt ai-je à tuer les musulmans ?», s'est demandé Laurent Gbagbo. A sa sortie d'audience, l'imam du Plateau, El Hadj Djiguiba Cissé, porte-parole de la communauté musulmane, a situé à la presse, l'objectif majeur de la rencontre : faire en sorte que la Côte d'Ivoire sorte de la crise. Et pour ce faire, une réconciliation à deux niveaux s'impose. Une réconciliation de la Côte d'Ivoire avec elle-même et une autre entre les Ivoiriens. «Nous avons été bien écoutés. Le président doit tenir compte de nos préoccupations. J'ai bon espoir que le processus ira de l'avant», a conclu l'imam Cissé. Après les musulmans, le président Laurent Gbagbo rencontre ce matin la communauté chrétienne autour de la même question : la réconciliation nationale.