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Assemblée générale constitutive du Conseil national islamique : Idriss koné élu président
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- Titre
- Assemblée générale constitutive du Conseil national islamique : Idriss koné élu président
- Editeur
- La Voie
- Date
- 11 janvier 1993
- Résumé
- Après bien des péripéties, le Conseil national islamique (CNI), organe fédératif des musulmans de Côte d'Ivoire, est né, samedi, à la grande mosquée d'Adjamé, où les fidèles, venus des quatre coins du pays, s'étaient donné rendez-vous en masse.
- Page(s)
- 1
- 2
- nombre de pages
- 2
- Sujet
- Idriss Koudouss Koné
- Conseil Supérieur Islamique
- Congrès CNI (1993)
- Intégrisme
- Conseil National Islamique
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007922
- contenu
-
Après bien des péripéties, le Conseil national islamique (CNI), organe fédératif des musulmans de Côte d'Ivoire, est né, samedi, à la grande mosquée d'Adjamé, où les fidèles, venus des quatre coins du pays, s'étaient donné rendez-vous en masse.
Les musulmans de Côte d'Ivoire ont, depuis samedi, un nouvel organe fédératif, le Conseil national islamique (CNI) qui sera dirigé par El Hadj Idriss Koné, iman de la mosquée de Port-Bouët II, dans la commune de Yopougon. Le choix du Conseil supérieur des Imans (CSI) s'est porté sur ce jeune cadre de 45 ans, contrôleur budgétai re et père de 4 enfants.
Tout a commencé très tôt le matin avec l'arrivée à la mosquée d'Adjamé, des quatre coins du pays, des délégués et personnalités invitées. Dans l'ordre et la discipline, tout le monde a pris place au sein de ladite mosquée. Les choses sérieuses pouvaient alors commencer.
L'insigne honneur est revenu au président du comité d'organisation, M. Mamadou Coulibaly, de prendre, le premier, la parole. L'organisation de celle rencontre, dira-t-il, d'emblée, après les salutations fraternelles adressées à l'assistance, était une gageure car son succès n'était pas garanti. Elle se situe dans la longue quête des musulmans sur le chemin de l'unité, laquelle a été marquée, en décembre 91, par la création du Conseil supérieur des Imams.
La communauté musulmane, devant les agissements de certains membres du Conseil supérieur islamique, allant dans le sens de la division, se devait de réagir. Le rendez-vous du 28 novembre dernier, date initialement retenue pour la création du CNI, fut, pour les musulmans, une humiliation. On se rappelle que ceux-ci furent dispersés, sans ménagement, par les forces de l'ordre. Mais ils ont pu, dira M. Coulibaly, surmonter cette humiliation. Il a terminé son discours en adressant ses remerciements à tous et aux différents organes de presse, qui, par leur articles, ont permis d'éclairer les uns et les autres sur la communauté musulmane.
Ce fut le tour du porte-parole des associations et communautés musulmanes, M. Moustapha Soumahoro, d'intervenir Celui-ci rendra louange à Allah pour avoir permis aux musulmans de se retrouver pour jeter les bases du CNI Au nom de la communauté musulmane, il adressera ses saluts fraternels à l'assemblée et remerciera les autorités pour avoir permis la tenue de cette assemblée générale, à toutes les bonnes volontés qui se sont impliquées dans la cérémonie et les imams qui ont su rester dignes devant les tentatives de déstabilisation, dira-t-il, d'un groupuscule animé par des desseins inavoués ci qui ont su prendre leurs responsabilités pour la tenue de cette assemblée générale, malgré l'humiliation du 28 novembre. Loin des musulmans l'idée de se regrouper dans un quelconque parti islamique. Assènera-t-il pour conclure.
Lassina Dembélé, le maire de la commune d'Adjamé, fut la troisième personne à intervenir. Le premier administrateur de cette commune, empruntant le chemin des premiers orateurs, dira ses salutations à tous ceux qui étaient présents, avant d'adresser ses vœux de succès au déroulement des travaux. "Les autorités attendent beaucoup des travaux d'Adjamé. Bon travail", indiquera-t-il. C'est sur ces mots que M. Lassina Dembélé concluera.
M Konan Koffi, ministre de la Défense, qui représentait le chef de l'Etat à cette cérémonie, en remplacement du ministre de l'Intérieur Emile Bombet malade, a dit, après l'intervention du maire d'Adjamé, sa joie de se retrouver parmi les musulmans. Cette assemblée générale est une initiative importante car elle joint, fera-t-il remarquer, l'une des devises de la Côte d'Ivoire, qui est l'union. Rien de durable ne peut être construit sans la paix, préalable à toute action, tout développement. Que le CNI vienne contribuer aux efforts que chacun doit consentir, souhaitera M. Léon Konan Koffi en guise de conclusion.
La dernière intervention, avant le clou de l'assemblée générale, fut celle de l'iman El Hadi Aboubacar Fofana. Ses premières paroles seront adressées au Dieu Tout-Puissant par la grâce de qui les musulmans se sont retrouvés. La présence de M. Léon Konan Koffi témoigne, selon M. Fofana, de la volonté des autorités de maintenir la paix. Ce jour, dira-t-il, restera gravé dans les mémoires. Car, malgré les combats d'arrière-garde, l'intolérance de certains membres du Conseil supérieur islamique, qui veulent assouvir leurs ambitions bassement matérielles et politiques, les musulmans se retrouvent pour mettre sur pied un organe fédéral.
El Hadj Aboubacar Fofana reviendra également sur la journée du 28 novembre qui fut, selon lui, une journée de douleur et d'humiliation. A-t-on oublié, s'interrogera-t-il, le rôle joué par les musulmans dans la construction du pays? Depuis l'époque coloniale, poursuivra-t-il, les imans ont toujours lutté aux côtés des autorités. Les tristes événements qui ont lieu ailleurs doivent interpeller les uns et Léon Konan Koffi, les autres. Le sort des musulmans ne doit pas être confié à des opportunistes. Lorsqu'un musulman parle de politique, indiquera l'iman Fofana, on dit qu'il est démocrate; si c'est un musulman, on le taxe d'intégriste. Les musulmans ne sont ni à droite ni à gauche. Ils ne sont à la solde de personne et ne sont pas manipulables. Ils sont respectueux des institutions de la République.
A la fin de cette intervention, M. Idriss Koné fut présenté comme le président du Conseil national islamique qui venait de naître. Le choix du Conseil supérieur des imans s'étant porté sur lui la veille, pendant la nuit. Il ne restait plus au congrès d'approuver ou non. Ce qui fut fait positivement, amenant le contrôleur budgétaire et iman de la mosquée de Port-Bouët II (Yopougon) à assumer, pendant 3 ans, renouvelables une seule fois, les destinées du CNI.
Souleymane T. Senn
Photos Danielle Legbos
DEMAIN, LE PREMIER DISCOURS OFFICIEL DE M. IDRISS KONE
La carte d'identité de M. Idriss Koné
Celui que la communauté musulmane a choisi samedi à la grande mosquée d'Adjamé pour présider, pendant trois ans, aux destinées du Conseil national islamique (CNT) s'appelle Idriss Koné. Il est né en 1948 à Korhogo. Est marié et père de quatre enfants. Il a fait ses études à l'Ecole nationale d'administration publique du Maroc et parle couramment trois langues: le français, l'arabe et l'anglais.
Ce contrôleur budgétaire de 45 ans, iman de la mosquée de Port-Bouët II, dans la commune de Yopougon, est, selon ses pairs, un homme assidu qui observe les 5 prières quotidiennes. Il est honnête, sérieux et travailleur et jouit de la confiance du Conseil supérieur des Imams (CSI).
La meilleure personne pour être envoyée, c'est l'homme honnête et compétent, indique le Saint Coran celui qui vient vous demander de le faire chef, refusez-le, renchérit le prophète Muhammad (S. A. W.). C'est en se fondant sur ces préceptes que la communauté musulmane a choisi l'imam Idriss Koné pour qu'il dirige son conseil qui vient de naître. Puisse Allah, le Créateur et l'Incréé guider ses pas.
S. T. Senn
Signe des temps
La volonté des musulmans s'est faite le samedi 9 janvier 1993, à la mosquée d'Adjamé. Librement, sans contrainte extérieure aucune, sans renoncement à leur dignité, ils se sont donné un chef en la personne de l'Imam Idriss Koné. Les obscurs fossoyeurs qui leur avaient verrouillé toutes les salles de réunion d'Abidjan, qui les avaient dispersé sans ménagement, le 28 novembre dernier, qui menaient encore un combat d'arrière-garde pour tenter de dissuader les autorités religieuses de se présenter à l'assemblée générale, n'auront désormais que leurs yeux pour admirer le produit de la volonté des musulmans des temps nouveaux. Des musulmans qui viennent, avec hardiesse de briser, pour toujours, la corde utilisée par des pantins pour les "tenir en laisse", des années durant. Signe des temps, les musulmans ont décidé d'être, ils le sont désormais. Autre signe des temps, le président Idriss Koné élu, aura un mandat de trois ans, renouvelable une seule fois. Que Allah bénisse tous, dans cette nouvelle donne !
Aristide Silué