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Titre
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Diaby Koweït, président du CSI : "Quiconque veut mettre le désordre en Côte d'Ivoire, me trouvera sur son chemin"
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Date
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17 novembre 1998
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Résumé
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Accusé d'être celui qui divise la communauté musulmane en Côte d’Ivoire, Diaby Koweït, président du Conseil supérieur islamique (CSI) et député de Samatiguila, réfuté cette assertion dans l'interview qu’il nous a accordée. Il parle, par ailleurs, de la mosquée du Plateau, de la radio islamique et de l’interférence de la politique et de la religion. Entretien.
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nombre de pages
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1
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Droits
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Identifiant
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iwac-article-0007908
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contenu
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Accusé d'être celui qui divise la communauté musulmane en Côte d’Ivoire, Diaby Koweït, président du Conseil supérieur islamique (CSI) et député de Samatiguila, réfuté cette assertion dans l'interview qu’il nous a accordée. Il parle, par ailleurs, de la mosquée du Plateau, de la radio islamique et de l’interférence de la politique et de la religion. Entretien.
La communauté musulmane est divisée. Quel est votre sentiment à ce sujet?
La religion n'est pas la politique. C’est un engagement spirituel qu’on prend vis-à-vis de Dieu. La multitude des associations islamiques ne signifie pas division.
On a l'impression que les leaders musulmans sont à couteaux tirés. Quels sont vos rapports avec les autres organisations islamiques? J'ai toujours aidé ceux qui contribuent à l'épanouissement de l’islam. Je veille tous les jours à l’intérieur supérieur de la communauté musulmane. Je ne fais aucun proche à un leader religieux.
Au cours du congrès mondial islamique qui a eu lieu dans notre pays, les Arabes ont promis de créer une université islamique, un hôpital... Après plus de cinq mois, aucune de ces promesses ne s’est concrétisée. Qu’en est-il exactement?
Une organisation qui doit déployer des fonds importants ne peut le faire en deux jours. Il faut un programme. Et, à notre niveau, il nous faut des terrains. Toutes les promesses qui ont été faites au congrès mondial islamique seront réalisées. Nous ne voulons pas agir à la hâte. Dans quelques semaines, nous ferons des réunions dans les pays arabes pour faire le point du congrès mondial islamique. Tout est indiqué pour que la Côte d'Ivoire abrite très prochainement une université et un hôpital islamiques.
A chacune de vos interventions, vous fustigez l’intrusion de la politique dans les mosquées. Pourquoi cette préoccupation?
La Côte d'Ivoire est un pays laïc. Il n’est pas indiqué de faire la politique dans les mosquées. Mais, un homme politique peut être religieux et un religieux peut être homme politique. La mosquée est à Dieu et non aux politiciens. La politique est temporaire, alors que la religion est temporelle.
Qui fait la politique dans les mosquées?
Je ne nomme pas quelqu’un. Nous sommes tous Ivoiriens et nous savons ce qui se passe dans les mosquées. Vous-mêmes, vous êtes musulman. Et vous savez qu'il y a des choses qui se passent dans les mosquées et qui ne sont pas normales.
Concrètement, qu’est-ce qui se passe dans les mosquées et qui vous amène à parler avec insistance de ce problème?
Il y a des cassettes de sermons politiques fait dans les mosquées, qui circulent dans les villes. Le code électoral est débattu dans les mosquées. Les hommes politiques y font des réunions. Ce sont des faits réels qu'on peut attester, par des cassettes. Il faut être déterminé pour interdire la politique dans les mosquées.
Les musulmans de Côte d’Ivoire sont les seuls à ne pas avoir de radio. Il semble que vous êtes à l'origine de ce blocage.
Je ne suis ni de près ni de loin, mêlé à ce blocage. Le Conseil supérieur islamique, CSI, qui a 20 ans aujourd'hui, est l’émancipation de toute la communauté musulmane. Il ne peut donc pas constituer un blocage pour le rayonnement de l’islam. Je souhaite que cette radio dont le but sera uniquement religieux soit ouverte.
Pourtant, vous refusez de signer l’agrément de concession.
Je n'ai pas refusé de signer ce papier. Mais, je demande qu’il y ait une table ronde autour de cette radio, afin d’éviter sa politisation. Pour moi, il faut surveiller les médias d’Etat.
Vous ne semblez pas faire confiance à la conscience critique des musulmans.
L’islam n’est pas mesquin et ne s’intéresse pas à la vie privée. Je prêche l'islam originelle qui se démarque du terrorisme, de l’intégrisme, des sectes. Le musulman peut s’opposer à une autorité qui refuse qu’il accomplisse ses devoirs religieux: à savoir les cinq prières de la journée, le jeune...
En pariant d’intégrisme, on a l’impression que vous diabolisez les autres groupes ethniques pour entrer dans les bonnes grâces du pouvoir...
Toute personne est libre de penser ce qu’elle veut Je ne fais rien pour rien. Je fais mon travail, qui est de dénoncer l’intégrisme. Je n’ai aucune crainte particulière, puisque je suis une autorité politique. Je ne mélange jamais religion et politique.
Comment peut-on distinguer Diaby Koweït, le religieux et Diaby Koweït le politicien?
Dans cinq ans, on peut m’élire ou ne pas m’élire dans ma circonscription. Or, je suis dans la religion éternellement. Personne ne peut m’y enlever.
Vous faites la politique du PDCI dans les mosquées...
La robe islamique ne peut être, ni PDCI ni d'aucun autre parti politique. Dieu a dit « Aimez-vous les uns et les autres ». La politique crée la division et c’est la raison pour laquelle elle est interdite dans les mosquées.
Les travaux de la mosquée du Plateau sont bloqués. D’aucuns y voient encore votre main.
Je ne suis pas chargé de la construction de la mosquée du Plateau. Cela est du ressort des grands travaux. Le président de la République a fait une mosquée d’Etat. Il en existe au Tchad, au Niger, au Sénégal. Il est indiqué que la communauté élira quelqu’un qui sera l'imam de cette mosquée.
Comment?
La mosquée du Plateau ne sera pas l'apanage d'une association quelconque. Cela est clair et net. La mosquée est pour toute la communauté musulmane de Côte d’Ivoire.
Il faut quelqu’un pour diriger...
Le président de la République a fait sa mosquée qu’il a donnée aux musulmans. Au moment venu, Dieu donnera un imam à cette mosquée. Je demande à la communauté musulmane de faire un même bloc. Depuis que je suis à la tête du CSI, nous n’avons jamais commis de dérapages. Nous voulons respecter l'islam originel et être au juste milieu. Quiconque veut mettre le désordre en Côte d'Ivoire, nous trouvera sur son chemin.
PROPOS RECUEILLE PAR
BOUA BI SÉMIEN
ET SOULEYMANE FOFANA
Le Jour
Frédérick Madore
