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Mois de Ramadan au Burkina : la femme, pilier du Ramadan?
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Burkina Faso
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- Titre
- Mois de Ramadan au Burkina : la femme, pilier du Ramadan?
- Créateur
- H.Z.
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 13 février 1996
- Résumé
- Levées aux premiers appels du muezzin, couchées aux dernières heures de la journée les femmes musulmanes remplissent en ce mois de jeûne la mission que leur confère la religion qu'elles ont épousée. Entre idées reçues, tabous et préceptes coraniques, contre vents et marées, chacune se fraie sa piste vers e paradis céleste. De quoi est fait le mois de jeûne au Burkina pour une femme? Madame Boly Ramata, présidente de la cellule féminine du CERFI répond.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0002844
- contenu
-
Levées aux premiers appels du muezzin, couchées aux dernières heures de la journée les femmes musulmanes remplissent en ce mois de jeûne la mission que leur confère la religion qu'elles ont épousée. Entre idées reçues, tabous et préceptes coraniques, contre vents et marées, chacune se fraie sa piste vers e paradis céleste. De quoi est fait le mois de jeûne au Burkina pour une femme? Madame Boly Ramata, présidente de la cellule féminine du CERFI répond.
“Le jeûne est une institution divine. En tant que tel, il constitue une obligation pour tout musulman et toute musulmane. Le jeûne est le 4e pilier de l'Islam. Dans la vie de tout croyant cette période doit être faite de sacrifices, d'oubli de soi dans le respect de Dieu et de son prochain” explique Mme Boly.
Rituel immuable depuis des siècles, le carême musulman ou ramadan est observé par les fidèles à une période précise de l'année pendant 30 jours. Dans le calendrier musulman cette période correspond.
La femme, pilier du jeûne Moment assez éprouvant pour les femmes qui en sus de leurs tâches domestiques traditionnelles doivent assumer des contraintes supplémentaires liées au jeûne. Sans se soustraire à la privation alimentation que cela implique elles soutiennent époux, enfants, père, etc. dans l'accomplissement de leur mission terrestre. La femme, estiment certains, est un pilier essentiel du jeûne.
Selon Mme Boly, la journée d'une femme durant cette période commence entre 3 h 30 et 4 h du matin pour finir aux dernières heures de la journée. Qu'elle exerce une fonction hors de son domicile ou pas, la musulmane partagera son temps entre chauffer l'eau pour la toilette matinale, préparer le petit déjeuner, faire le ménage, garantir le déjeuner pour ceux qui ne sont pas soumis au jeûne, préparer le grand repas du soir et honorer toutes les 5 prières de la journée, etc. “Ce sont des charges, reconnaît Mme Boly, mais tout est question d'organisation. “Ce qui multiplie les tâches de la femme, c'est souvent la multitude de plats qu'elle se doit de mettre à la disposition des membres de la famille”. En effet des femmes interrogées dressent à peu près le même menu pour la rupture du jeûne. “Bouillie, zoom kom, tô ou riz, viande et poisson, etc selon les capacités financières”. Tout ça pour satisfaire des besoins que souvent le corps n'exprime pas.
De l'avis de Mme Boly toutes ces dépenses ne sont pas indispensables, bien au contraire, puisque le jeûne doit obliger celui qui le pratique à se priver au maximum dans le respect du Dieu Tout-puissant.
L'agent de santé qu'elle est (Mme Boly est sage-femme de formation et dirige aujourd'hui la clinique Madina) recommande cependant à ses coreligionnaires d'avoir une alimentation équilibrée riche en légumes et en fruits pour permettre au corps de remplir toutes ses fonctions.
Entre les idées reçues et les préceptes du Coran Dans le même ordre d'idée Ramata Boly regrette certaines allégations qui veulent que la femme ne puisse pas gagner le paradis au prorata de ses bonnes actions sur la terre. “Chaque être humain est responsable des actes qu'il pose sur terre et en répondra devant Dieu. “Il n'est dit nulle part dans le Coran que la femme entrera au paradis sous l'aile de son époux”. Certifie-t-elle. De même qu'il n'a pas été dit que le musulman ou la musulmane en carême ne doit ni avaler sa salive ni mâcher un cure-dent. Ce n'est pas non plus juste que la femme ne doit pas goûter au repas qu'elle prépare pour en connaître la saveur. C'est un ensemble d'idées reçues d'erreurs d'interprétation des prescriptions du Coran que le CERFI essaie de corriger dans ses différentes interventions “Nous organisons des activités pour informer les femmes et les sensibiliser. Tous les dimanches, au centre arabe libyen, il y a lecture et commentaires du Coran. Au niveau des secteurs, dans les mosquées il y a chaque fois un groupe qui anime des causeries avec les femmes. Sur beaucoup de détails dans la pratique du jeûne que les femmes ne maîtrisent pas”.
Le CERFI est le Cercle d'études, de recherche et de formation islamique créé pour aider les fidèles dans la pratique saine de l'Islam.
Nous souhaitons avec Mme Boly Ramata un bon mois de jeûne à toutes nos sœurs en Islam. Que le Dieu Tout-puissant et miséricordieux exhausse leurs prières.
H.Z.