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Tabaski : le sens de l'acte d'immolation
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- Titre
- Tabaski : le sens de l'acte d'immolation
- Créateur
- Alex Bamba
- Editeur
- Fraternité Hebdo
- Date
- 5 septembre 1985
- Page(s)
- 40
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007762
- contenu
-
D'un événement à l'autre...
TABASKI :
le sens de l'acte d'immolation
En souvenir de l'acte de soumission du prophète Abraham à Dieu, l'Aïd El Kébir a été célébré la semaine dernière dans la ferveur religieuse, le recueillement, la piété et la foi en Dieu le Tout-Puissant miséricordieux, protecteur des protecteurs.
Mais, de fait, que représente véritablement l'acte d'immolation du bélier ? Le sait-on exactement ? Est-ce qu'on en tient compte comme prescrit ou recommandé ?…
Et puis, quel est le sens réel de l'acte d'immolation ? Il est toujours de mise de le rappeler afin qu'il n'existe dans les esprits, aucune confusion.
En désespoir de cause, Abraham demanda à Dieu de lui donner un fils. Et Allah le Tout-puissant miséricordieux, le compatissant exauça son vœu. Ainsi naquit Ismaël son fils unique, de son union avec Haagar son ancienne servante qu'il épousa à l'âge de 86 ans.
Un jour, Abraham fit un songe dans lequel il lui était demandé d'immoler son fils en sacrifice. Pour lui cela était une révélation divine. Et, ce faisant, il ne pouvait que s'en exécuter.
Ainsi, au moment fatidique de l'immolation de son fils Ismaël, Dieu (qu'il soit loué) fit apparaître l'ange Gabriel avec un bélier blanc providentiel, sauvant de cette façon Ismaël le fils unique d'Abraham.
par Bamba Alex
Ces événements se sont bel et bien produits il y a 5.000 ans à la Mecque en Arabie Saoudite. Et, c'est en véritable communion avec les dépositaires de cette tradition divine, que tous les musulmans du monde entier, commémorent le sacrifice d'Abraham en immolant le bélier le jour de la célébration de l'Aïd El Kébir.
Seulement voilà. L'acte d'immolation est-il aussi obligatoire ? Est-il indispensable ou bien est-il l'expression de la « vraie » soumission à Dieu ? Certes, il est dit qu'il faille ce jour-là immoler conformément à la tradition le bélier du sacrifice. Mais, doit-on le faire au mépris de la morale religieuse qui requiert piété, honnêteté et respect du prochain ? Doit-on s'endetter ou se mettre la corde au cou pour faire plaisir aux voisins en immolant un mouton alors qu'on n'en a pas les moyens ?
Non ! La morale religieuse condamne cette pratique qui lui est contradictoire : « Pauvre, croyant, fais ce que tu peux et non l'impossible »… Aussi, les spectacles que nous observons la veille de la Tabaski et même le jour de la fête, ne sont pas de nature à réjouir et à conférer au sacré ce qu'il ne doit jamais cesser d'avoir.
En effet, nulle part il n'est écrit qu'il est obligatoire sinon indispensable de sacrifier au rituel de la tradition 5 fois millénaire. Celui qui n'a pas les moyens ne doit pas s'endetter (ô surtout pas) pour commémorer l'acte de soumission d'Abraham à Allah le Tout-Puissant miséricordieux. Cette pratique est condamnable. Pour le musulman, l'acte d'adoration est certes un devoir sacré ; mais encore faut-il que l'on disposât du minimum vital, avant le devoir religieux mais pas indispensable surtout que, tout musulman dispose de 3 jours pour s'acquitter de ce devoir après la célébration de l'Aïd El Kébir. Celui qui n'avait pas les possibilités d'accomplir l'acte d'immolation peut, mettant à profit ces 3 jours, le faire sans avoir recours à l'emprunt.
Aussi, il ne s'agit pas de s'imposer plus que ne l'exigent les dépositaires de la tradition cinq fois millénaire.
Le sacrifice est un acte de pureté et non de souillure. Dieu ne fait obligation à aucun croyant d'immoler un mouton s'il n'en a les moyens.
De plus, les prix exorbitants pratiqués par les « bradeurs » et les marchands de libertés sans vergogne ne participent pas au soulagement des croyants à une période où, forcément, les bourses sont éprouvées. Il est donc bon de rationaliser ce commerce-là car, la chair ne doit faire l'objet d'aucune tractation, cela pouvant lui ôter son caractère sacré.