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Le pèlerinage de La Mecque possibilités d'évolution
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- Titre
- Le pèlerinage de La Mecque possibilités d'évolution
- Editeur
- Fraternité Hebdo
- Date
- 26 janvier 1973
- Page(s)
- 3
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007747
- contenu
-
LEADER
Le pèlerinage de La Mecque
possibilités d'évolution
Le musulman qui, le neuf du mois lunaire, veille de la Tabaski, aura, suivant les rites saints, séjourné dans la plaine d'Arafat, pourra, le restant de sa vie, se prévaloir du titre de Hadj, qui signifie très exactement : « celui qui a accompli le pèlerinage ».
C'est qu'il aura rempli une des exigences des préceptes coraniques, selon laquelle tout croyant, pour peu qu'il en ait les moyens, doit se rendre aux lieux saints de l'Islam une fois au moins au cours de son existence, baiser la pierre noire de la Kaaba à la Mecque, accomplir les quarante prières à la mosquée de Médine.
De fait, c'est un véritable pèlerinage aux sources qu'effectuent ainsi les croyants en des lieux tout imprégnés de l'Histoire de leur foi. Ils en reviennent confortés ne serait-ce que par la vision inoubliable de centaines de milliers d'autres croyants de toutes origines, communiant un mois entier dans une même ferveur, loin de toute préoccupation matérielle.
Que cette année, le troisième personnage de l'Etat ivoirien ait voulu participer au traditionnel pèlerinage, montre l'importance de l'Islam en Côte d'Ivoire. Certes, la pluralité des croyances y prévaut, la tolérance aussi. Il n'en est pas moins vrai que, chaque année, près d'un million d'Ivoiriens font le voyage de La Mecque.
GRACE sera donc rendue au Président Coulibaly et à ses compagnons qui, en décidant de visiter cette année les lieux-saints, y auront accompli avec rigueur et piété les rites prescrits, mais n'auront pas pour autant perdu de vue les responsabilités qui, en cette occasion, étaient les leurs. Ils auront ainsi eu l'occasion de constater sur place les conditions dans lesquelles s'accomplit chaque année une telle dévotion et d'en tirer les leçons qui s'imposent.
C'est que, en des lieux où se rassemblent et se déplacent, un mois durant, une foule évaluée à plus d'un million d'individus, chaque croyant, fût-il pèlerin, ne vit pas de la seule prière.
Pris d'un mal soudain, un des compagnons du président Coulibaly a dû être opéré à Jeddah ; traité en personnalité officielle, l'incident fut pour lui sans suite fâcheuse.
D'autres Ivoiriens cependant, au nombre de neuf semble-t-il, soit un sur cent, ne reviendront pas de ce long voyage : Ils sont morts là-bas, de chaleur, de fatigue, d'émotion, ou plus tragiquement piétinés dans un de ces incontrôlables mouvements de foule. L'an dernier, le bilan avait été plus lourd.
Certains pourraient être tentés de considérer de tels risques comme naturels, inhérents à une situation qui leur est, au demeurant étrangère. Nos responsables s'y refusent. Ils estiment qu'il y a quelque chose à faire.
Déjà, chaque année, des médecins nationaux, en nombre suffisant, munis de médicaments, accompagnent nos pèlerins auprès desquels ils se dévouent.
AUJOURD'HUI, un des compagnons de route du Président Coulibaly a été chargé d'établir un rapport.
Au départ, il conviendra que des mesures soient prises pour que seuls les croyants physiquement aptes à supporter de telles épreuves (âge, santé) soient admis au voyage.
Sur place, à l'instar d'autres pays, la Côte d'Ivoire devra mettre au point une infrastructure sanitaire, ambulances notamment.
L'aide de l'Etat pourra être sollicitée, celle des croyants également.
Déjà, sur place, le Président Coulibaly en a rapporté le témoignage, les autorités royales séoudiennes ont beaucoup réalisé ces dernières années pour l'aménagement, l'humanisation des conditions du pèlerinage. Beaucoup reste encore à accomplir. Chaque collectivité doit donc avoir, en premier lieu, le souci de ses propres membres, de leur sécurité, voire de leur survie.
Sans doute, pour veiller sur ses ressortissants, la Côte d'Ivoire étudiera-t-elle la possibilité d'établir en Arabie une représentation diplomatique ou consulaire.
De toute manière, nous savons que le nécessaire sera fait, car il n'est pas d'exemple que, nos responsables politiques s'étant saisis d'un important problème, ils ne lui aient pas trouvé — et rapidement — la solution la meilleure.
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