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Organisation du Hadj 2000 : déficit dans les finances, mais succès dans la mission
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Burkina Faso
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- Titre
- Organisation du Hadj 2000 : déficit dans les finances, mais succès dans la mission
- Créateur
- Cheick Oumar Boni
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 8 mai 2000
- Résumé
- Critiquée à chaque édition du hadj pour son organisation approximative parfois catastrophique du voyage aux lieux saints de l'islam, la Commission nationale d'organisation du pèlerinage à la Mecque (CNOPM) présente cette année un bilan d'ensemble plutôt positif. Le déficit financier enregistre dans l'exécution du budget et consécutif à la hausse historique du ryal (la monnaie saoudienne) à la période du hadj, n'a pas influé sur le déroulement normal du séjour des 1574 Burkinabè qui sont allés satisfaire à l'obligation de ce cinquième pilier de l'islam.
- Couverture spatiale
- Médine
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0002839
- contenu
-
Critiquée à chaque édition du hadj pour son organisation approximative parfois catastrophique du voyage aux lieux saints de l'islam, la Commission nationale d'organisation du pèlerinage à la Mecque (CNOPM) présente cette année un bilan d'ensemble plutôt positif. Le déficit financier enregistre dans l'exécution du budget et consécutif à la hausse historique du ryal (la monnaie saoudienne) à la période du hadj, n'a pas influé sur le déroulement normal du séjour des 1574 Burkinabè qui sont allés satisfaire à l'obligation de ce cinquième pilier de l'islam.
La réunion bilan du Hadj 2000, présidée vendredi après-midi par le ministre Yéro Boly de l'Administration territoriale et de la Sécurité et président de la CNOPM s'est déroulée dans une atmosphère emprunte de «civilités». On a été épargné pour une fois des joutes oratoires voire des rixes qui caractérisent généralement les assemblées générales d'après pèlerinage.
Pour cette édition, les acteurs dans l'organisation, les partenaires de la commission semblent bien satisfaits du travail en dépit des quelques couacs enregistrés. Qu'il s'agisse de la hausse surprise du ryal souadien qui a perturbé énormément les choses du côté des finances, de la lenteur dans le transfert des fonds; de quelques problèmes de bagages constatés au retour ou encore des retards dans l'inscription des pèlerins, les membres du comité d'organisation du Hadj 2000 n'ont pas manqué de relever les insuffisances de leur mission, malgré son succès reconnu et salué.
Le rapport provisoire présenté par le secrétaire permanent de CNOPM le commissaire Seydou Ouattara indique en effet que les musulmans burkinabè qui ont effectué cette année le voyage des lieux saints ont pu accomplir tous les rites selon leurs souhaits et conformément au calendrier initial.
Les 8 jours de séjour à Medine et la présence à la Mecque à temps pour l'accomplissement des différents rites ont été effectifs. Le retour au pays de tous les «Ladji» s'est passé également dans les délais. En s'en tenant au contrat passé entre les candidats au hadj et la Commission nationale d'organisation du pèlerinage à la Mecque, on peut être tenté de dire que ces précisions relèvent du superflu. Et pourtant. En d'autres éditions (1998 notamment) on a vu des pèlerins passer quelques heures seulement à Medine (alors qu'ils ont payé pour 8 jours pleins) expulsés de leurs logements, ou passer des heures, voire des jours à attendre leur avion. Le ministre Yéro Boly n'a d'ailleurs pas manqué de féliciter Air Afrique pour sa ponctualité en l'an 2000. La compagnie de transport des pèlerins a en effet rompu avec sa mauvaise tradition qui consistait à laisser dormir les pèlerins à la belle étoile par l'annonce de multiples faux départs. Les voyageurs du hadj face à ces désagréments ont eu plus d'une fois le sentiment d'être des clients de seconde zone. Air Afrique a donc été invitée à continuer ce bel envol pris cette année et à ne pas s'arrêter en si bon chemin conformément à son nouveau slogan «Air Afrique continue là ou les autres s'arrêtent».
Le partenaire financier de la CNOPM, Ecobank, a quant à lui été invité à raccourcir les délais de transfert de fonds pour les prochaines éditions comme d'ailleurs il avait su le faire en 1999.
La commission selon son président n'a pas été bien satisfaite du fait que les transferts de fonds mettaient du temps entre le Burkina Faso et l'Arabie Saoudite. Pourtant Ecobank a-t-il dit est reconnue pour la qualité et la rapidité de ses services en matière de transfert. La banque a expliqué ce désagrément par le fait que les transferts s'effectuaient en francs français (donc obligés de passer par la France) au lieu du ryal comme aux éditions passées. La CNOPM a d'ailleurs décidé de rencontrer spécialement les deux partenaires pour mieux discuter des moyens de dynamiser la collaboration.
«Charlatanisme financier»
Le Hadj 2000 s'est déroulé dans une conjoncture économique défavorable marquée par la hausse du dollar et du ryal. Conséquence, les calculs financiers faits au départ ont été faussés à l'arrivée.
Il a fallu à la sous-commission finance beaucoup d'ingéniosité, sinon un certain «charlatanisme financier» pour pouvoir exécuter le budget de la CNOPM.
Le budget global de la commission élaboré sur la base de 1400 pèlerins devait finalement être exécuté pour une mission de 1574 personnes. Même en admettant que le surplus de pèlerins ait payé tous les frais pour le voyage, la gestion d'une telle situation d'un point de vue comptable n'est pas aussi aisée. Mais les financiers de la CNOPM ont surtout évoqué la hausse historique de la monnaie saoudienne dans la période du Hadj 2000 qui a eu des répercussions très négatives sur le budget. La commission a perdu selon M. Mahamoudou Porgho président de la sous-commission finances près de 60 millions de F CFA dans les changes. Le budget de la CNOPM a été élaboré sur la base de 1 ryal pour 166 F CFA le taux de change (le plus élevé de toutes les éditions antérieures) alors que pendant la période du Hadj 2000. Il fallait 189 F CFA pour 1 ryal selon les organisateurs. Cette perte de 23 points sur chaque ryal converti, a donc constitué le casse-tête de la commission qui, au bilan, s'en tire tout de même à bon compte.
Car à la date de la rencontre du vendredi 5 mai 2000, elle pointait sur son compte un déficit de seulement 240 834 F CFA. Les organisateurs précisent même que n'eût été le remboursement de plus de 23 millions F CFA au compte des arriérés du Hadj 98 la CNOPM serait aujourd'hui largement excédentaire même en remboursant toutes ses dettes de cette année dont quelques unes restent à honorer.
La commission a certes pu tirer son épingle du jeu dans cette turbulence financière, mais ce n'est pas pour autant que son bilan a convaincu tout le monde.
El hadj Abdoul Rasmané Sana connu pour son franc parler s'en est notamment pris à la sous-commission finance qu'il accuse d'avoir travailler en solitaire. Il aurait fallu selon lui associer tous les acteurs à la gestion financière du hadj ce qui aurait permis d'éviter certaines difficultés rencontrées.
Les responsables des finances qui ont vu dans ces observations des insinuations d'une mauvaise gestion ont répliqué bien naturellement. Ils ont indiqué que tous ceux qui le désiraient pouvaient venir vérifier les comptes de la commission avec toutes les pièces justificatives à l'appui.
Déjà le Hadj 2001
Ces critiques comme toutes celles émises par d'autres participants à la réunion-bilan ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd. D'ailleurs le président de la CNOPM se dit ouvert aux suggestions dans la perspective d'une meilleure organisation du Hadj 2001. Au nombre des propositions faites par les organisateurs, on peut retenir la relecture des textes de la commission, l'acquisition de siège, le maintien des membres dynamiques, le renforcement de l'équipe d'encadrement. L'équipe du Hadj 2000 a aussi insisté sur la nécessité de rendre effectivement permanent le secrétariat de la commission. En attendant de dresser un bilan complet et définitif de ce pèlerinage, les membres de la CNOPM 2000 ont tiré satisfaction de leur mission au cours de cette première Assemblée générale.
Seule fausse note, les associations islamiques, acteurs incontournables dans la question du hadj n'ont pas été représentées à la rencontre.
En avaient-elles été informées et ont choisi de bouder? Seule la CNOPM peut répondre.
Cheick Oumar BONI