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Le pèlerinage à La Mecque (3) : journal de voyage de El Hadj Mamadou Coulibaly
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- Titre
- Le pèlerinage à La Mecque (3) : journal de voyage de El Hadj Mamadou Coulibaly
- Créateur
- Mamadou Coulibaly
- Editeur
- Fraternité Hebdo
- Date
- 13 avril 1973
- Page(s)
- 6
- 7
- nombre de pages
- 2
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007662
- contenu
-
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LE PÈLERINAGE A LA MECQUE
verdatre qui n'inspire guère confiance. Près du puits est une étable où viennent des vaches de grande taille très velues.
Au Sud de Kiblataini, les cinq Mosquées Massadjim-Kamsa sont : la mosquée d'Aboubakar Sidick (1er Kalife), celle d'Oumar (2e Kalife), celle d'Ali, époux de Fatima fille du Prophète (4e Kalife), celle de Souleymane Alphadissi, celle de Fat II (Ouvre).
La Mosquée Masdjil Lokoba (à l'Est de la ville), où le Prophète fit sa première prière du vendredi, et dont il a affirmé que quiconque y fera sa première prière après ses ablutions sera récompensé au même taux que s'il avait prié à la Kaaba et effectué le septuple circuit.
Le 9 janvier nous sommes au pied de cette montagne qui trembla de peur et d'humilité sous le prophète Mohammed, et où se trouve la tombe d'Hamza, oncle du Prophète, tué au 2e combat contre les Mecquois Idolâtres de Abou Sofiane ; Hamza inhumé avec ses compagnons dont Abdoulaye Ibu Dia Massa, et Aboula Amaya.
Le lendemain nous visitons le cimetière medinois Bakia où reposent Ousmane (3e Kalife), les fils, filles, épouses, frères de lait et mère nourricière (Alimata Assaodir) du Prophète (sa propre mère étant morte entre Mecca et Madinah, et son père étant décédé deux mois avant sa naissance à Mecca). Ce cimetière est interdit aux femmes.
Conditions sociales de la femme en Arabie saoudite
La femme vit cloîtrée dans sa maison où elle compose les repas avec les provisions que l'époux va acheter sur le marché. Elle quitte sa maison deux ou trois fois par an pour rendre visite à ses parents à l'occasion des principales fêtes (Ramadan, Tabaski) en compagnie de son mari. Père, mère, frères et sœurs peuvent seuls la voir en ces occasions sans la voilette noire sur le visage. Dès que la fillette atteint 12 à 13 ans, elle se cache le visage et n'ôte la voilette que dans la salle de classe.
La dot est très élevée selon le rang social de la famille (jusqu'à 100 000 F et davantage, paraît-il). Dans la rue, la femme qui passe est entièrement cachée dans ses longs vêtements noirs qui laissent voir à peine les pieds à terre, les mains croisées sur le ventre, mais le plus souvent dans des gants ; la voilette noire, en tulle, permet de marcher aisément sans heurter ni objet ni gens. On ne voit jamais dans la rue, de couples manifestant leur attachement, même en se tenant par la main. Toute femme trouvée en stationnement sur le trottoir un peu tard le soir est arrêtée par la police. Cependant toute étrangère (Arabe ou non) est libre de sa vesture en Arabie Saoudite, jusqu'à la limite de la décence.
Le 8 janvier 1973, nous rendons à son domicile officiel, une visite de courtoisie à l'Iman de la Mosquée de Médine qui est en même temps Procureur général, l'honorable Abdlazize, grand orateur à la voix prenante et puissante. La nuit, nous faisons nos adieux au tombeau du Prophète vers 22 heures, toujours grâce à la sollicitude du Chef du Protocole, Abdlazize Ilias.
Retour à la Mecque
Le 9 janvier, chacun revêt sa tenue blanche d'Irham. Après deux rakas dans la Mosquée de Zuinéfléfla, à la sortie de Médine et, en récitant la talbia du Labaika, c'est le départ pour la Mecque. Nous bifurquerons à partir du centre Ragbh pour aller sur Mecca par l'itinéraire traditionnel actuellement en cours de rectification et de bitumage. Sur ce chemin, la vallée dite « Quadi de Fatima » (épouse du Prophète) se trouve la zone d'élevage et de production du lait consommé à la Mecque et à Jeddah. Là aussi se trouvent les sources et puits d'où partent les canalisations qui alimentent en eau la ville de Jeddah et sa banlieue.
À 5 km de Mecca, se situe la station officielle d'information-radio, avec une belle Mosquée. Cet endroit marque la frontière Nord du territoire de la Mecque ; les mecquois désireux de faire le pèlerinage y viennent revêtir leur irham blanc afin d'aller commencer les rites du Tawaf, du Zemzem, de la liaison Safa-Marwa, et la suite (Mina, Arafat, Muzdalifa, lapidation de satan...).
À cette date du 9 janvier 1973, la foule de pèlerins s'est accrue de façon extrême, car la montée sur Mina et Arafat doit avoir lieu le 12 janvier. La ville Sainte est encombrée ; arrivés à 16 heures, nous mettons une heure pour franchir le dernier kilomètre et atteindre la Mosquée avant de commencer les rites : septuple circuit de la Kaaba et septuple liaison Safa-Marwa. Il faut plus d'une heure pour tourner sept fois autour de la Kaaba. Le spectacle est grandiose et cette foule compacte qui tourne ici comme une rotation électrique de têtes d'épingles multicolores, et de ce flot en double courant sur les deux pistes de Safa-Marwa. Des pèlerins se troublent, perdent toute notion d'orientation, et se mettent à courir sur la même colline sans pouvoir suivre le circuit rotatif de la septuple marche Safa-Marwa. On sort de ces deux épreuves brisé de fatigue, l'izar et le rida trempés de sueur ; les imprudents qui se précipitent pour boire l'eau de la source Zemzem, risquent la bronchite. Nous avons dû nous répartir en trois groupes pour pouvoir effectuer correctement ces rites dans cette foule colossale de pèlerins. C'est vers 22 heures que nous atteindrons enfin notre hôtel de Jeddah où nous allons passer la nuit.
Le 10 janvier, dans l'après-midi nous participons à une réception donnée par le Roi dans sa résidence mecquoise. Tout auprès, il nous affecte une villa du quartier Mahabith rue Chéiby, nous ne sommes qu'à 6 km de Mina où nous irons coucher le 12.
La réception du Roi a lieu dans le magnifique salon de la résidence royale. Les délégations d'invités du Roi sont conduites dans le salon où deux allocutions sont adressées au monarque pour magnifier sa mission de Chef de l'Islam dans le monde. Lui-même prononce une allocution de clôture sur la nécessité de l'unité des Arabes. Le dîner royal est ensuite servi dans une grande salle, à l'autre extrémité. À la fin du repas, les invités défilent pour serrer la main du Roi ; lui seul porte sur la tête le Légal doré, innové par son père feu Abdlazize.
La journée du 11 janvier est celle de la toilette annuelle de la Kaaba, après le septuple circuit royal de la Kaaba et la septuple liaison Safa-Marwa.
La semaine prochaine :
LE PÈLERINAGE À ARAFAT
Le président Coulibaly (au centre) et ses compagnons de voyage.
Madame Coulibaly et ses compagnons de pèlerinage.
PRÉCISIONS
À la demande de l'auteur, nous apportons les précisions suivantes au début de ce récit publié dans notre édition du 6 avril.
1 - Il s'agit bien du septuple trajet Safa-Marwa (et non Tafa).
2 - Ce n'est pas la pierre noire qui est dénommée Kaaba, mais le monument cubique dans le mur duquel est insérée la pierre. Quant à la pierre noire, comme il était d'ailleurs précisé dans notre édition du 30 mars, son nom est hadiaroul laswatou.
3 - En ce qui concerne la tenue du pèlerin, il convenait de lire : « Revêtir l'irham (izar aux reins et rida autour de la taille et du thorax) tout en laissant l'épaule droite nue : cela rappelle l'attitude païenne qui veut qu'en abordant le roi, tout sujet ou esclave se découvre l'épaule... »
Le pèlerin se découvre ainsi l'épaule en abordant la Kaaba : il le fera à trois reprises : lors de sa première visite, au retour de Médine, et enfin au retour d'Arafat.
4 - S'il y a d'innombrables voitures, américaines, japonaises, il y en a aussi d'autres marques, anglaises, françaises, etc...
5 - Sur la route, entre Jeddah et La Mecque, on rencontre des « caravansérails-hôtels ».
6 - Le voyage de Jeddah à Médine représente 450 km (et non pas 405).
Fait partie de Le pèlerinage à La Mecque (3) : journal de voyage de El Hadj Mamadou Coulibaly