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Titre
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Séminaire de formation islamique à Yamoussoukro : plus de 850 participants regroupés au sein de l'AEEMCI
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Date
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31 juillet 1986
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Page(s)
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30
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31
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nombre de pages
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2
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Droits
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Identifiant
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iwac-article-0007660
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contenu
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SÉMINAIRE DE FORMATION ISLAMIQUE A YAMOUSSOUKRO :
Plus de 850 participants regroupés au sein de l'AEEMCI
Dans le cadre de son 7e séminaire de formation islamique, l'Association des Etudiants et Elèves Musulmans de Côte d'Ivoire (AEEMCI) a rassemblé 900 participants environ du 16 au 21 juillet dernier, au Lycée Scientifique de Yamoussoukro.
« La foi musulmane et le travail » : thème central du séminaire a été développé durant toute la semaine par les participants.
Rappelons que l'année dernière 600 jeunes de la communauté musulmane tous unis par la foi s'étaient retrouvés du 30 juillet au 4 août à Korhogo autour du thème : « Al Ibadat ou l'Acte d'adoration en islam ». Les participants ont retenu, après une conférence prononcée par M. Ahmed Tidiane Bâ, que sont considérés comme actes d'adoration : les invocations de Dieu, la lecture du Coran, l'étude des sciences religieuses, l'amour de Dieu et de son prophète, la sincérité dans les paroles et dans les actes, le fait d'aimer sa patrie et de la défendre en cas d'agression, de travailler et de gagner honnêtement sa vie. « L'islam est une religion de justice, d'égalité et de fraternité. Ces trois notions sont mises en exergue pendant le pèlerinage, qui fait également partie des actes d'adoration. »
M. Amara Bamba, président de l'AEEMCI et ses camarades se souviennent encore de l'audience que leur a accordée le Chef de l'Etat l'an dernier à Yamoussoukro.
L'ESPRIT DE
YAMOUSSOUKRO
Ce séminaire de l'Association des Etudiants et Elèves Musulmans de Côte d'Ivoire a été bien accueilli par l'ensemble de la communauté musulmane du pays. Dès le départ, chacun des participants a été placé devant ses responsabilités afin que l'esprit du séminaire soit respecté à la lettre. Le Comité d'organisation aurait eu de nombreux problèmes pour loger et nourrir près de 900 séminaristes venus de différents horizons n'eût été le concours appréciable de l'Administration du Lycée scientifique.
L'invité, le Docteur Roger Garaudy a suffisamment sensibilisé son auditoire par la clarté de son discours et la densité de ses connaissances en matière de religion musulmane. Avec ce brillant conférencier, l'universalité du message de l'Islam a été mise en évidence. Il a développé deux sous-thèmes : « Islam et efficacité » et « Quelle jeunesse musulmane pour notre siècle ? » M. Garaudy s'est souvent livré à une étude profonde du Coran, livre Saint qui désigne une vision globale de la vie. La Charia (loi divine) ne doit pas être réduite seulement à quelques prescriptions du Coran.
En se référant à un ouvrage qu'il a publié « L'Occident est un accident », le conférencier met l'accent sur l'aliénation du travail dans le monde occidental. Il déplore une certaine mécanisation du travail de l'homme qui a entraîné la perte de la Foi en Dieu, la négation des valeurs humaines : « C'est parce que les valeurs humaines sont niées que le terrorisme a fait son apparition. »
M. Garaudy déplore surtout la gestion désastreuse de l'humanité. On a malheureusement pensé comme le fait remarquer le philosophe, que tout ce qui est techniquement possible est nécessaire. Les chiffres avancés font réfléchir sur les menaces qui guettent l'humanité : plus de 700 milliards de dollars dépensés pour l'armement l'an dernier. Les grandes puissances des deux blocs stockent actuellement l'équivalent de plus d'un million de bombes du type de celle d'Hiroshima (qui a tué 70.000 personnes). Et le Docteur Garaudy de situer cette menace de mort qui nous guettent tous : « Il est aujourd'hui techniquement possible d'anéantir 70 milliards d'êtres humains, soient 10 fois la population actuelle du monde. »
C'est donc à un plus grand respect des valeurs humaines que cet homme
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de Foi nous invite.
Une autre idée reçue qu'il rejette, c'est celle qui présente l'Islame comme religion de la fatalité et de la résignation. Il refute un tel jugement : « L'Islam est le contraire du fatalisme. Toute chose en Islam est certes soumise à Dieu, mais cela n'exclut pas que le musulman cultive la notion de responsabilité. C'est justement en répondant à l'appel de Dieu qu'il devient responsable... »
Les notions de justice, de paix et de fraternité ; le goût du travail bien fait le respect des valeurs humaines ont été démontrés par le conférencier ; le message divin s'impose comme un facteur d'unification des cœurs et des esprits.
En situant le rôle de la femme musulmane dans la société islamique, El Hadj Aboubacar Fofana a invité celle-ci à prendre ses responsabilités.
Les conseils qu'il leur a donnés au cours des causeries-débats ont été compris. La femme musulmane a les mêmes responsabilités que l'homme dans la gestion de la famille. C'est pourquoi El Hadj Aboubacar Fofana les a invitées à se comporter mieux dans leur foyer aux côtés de leur époux et partout ailleurs où elles doivent faire valoir leurs droits et leurs devoirs.
LA VIE FAMILIALE, PREMIER NOYAU
On retiendra du séminaire de Yamoussoukro la volonté des uns et des autres d'insuffler un sang nouveau à la communauté musulmane de Côte d'Ivoire et surtout de placer chacun devant ses responsabilités.
Le préfet Bandama N'Guatta représentant les ministres Laurent Dona-Fologo, et Balla Kéita s'est félicité de
M. Garaudy
l'atmosphère saine qui a régné au cours du séminaire. Il retient de ce séminaire que les organisateurs ont eu raison de solliciter toutes les potentialités de l'être humain pour « une formation multidimensionnelle, pour faire des membres de l'Association des hommes équilibrés, responsables et pleinement conscients de leur rôle dans la construction de la Côte d'Ivoire ». C'est pourquoi il n'a pas hésité à dire qu'ils ont répondu à « l'attente du Parti et du Gouvernement qui se sont donné pour religion le dialogue des cultures et la tolérance pour une paix véritable, la paix dans les cœurs et dans les esprits... »
En effet, ce fut la préoccupation de tous les séminaristes présents à ce grand rendez-vous de la Foi et de la connaissance.
Les cours religieux dispensés aux séminaristes par des instructeurs ont permis de raffermir la Foi de tous.
Une commission spéciale a travaillé d'arrache-pied pour développer deux thèmes : « La vie familiale » et « La vie individuelle ».
Dans le rapport présenté par cette commission il est mentionné que « la philosophie et la sagesse du Coran nous permettent de sortir de notre enclave de théoricien, de penser et de voir juste. La religion musulmane est un ordre programmé de la vie pour élever l'homme au plus haut niveau de la connaissance et de la civilisation... »
A propos de la famille, la commission note qu'elle assigne à l'homme la responsabilité de gagner la vie et de fournir le nécessaire à la femme et aux enfants afin de les protéger des vicissitudes de la vie.
Une autre prescription importante relevée par la Commission, le respect des droits d'autrui : l'Islam ne veut pas que l'homme devienne égoïste.
A travers la motion spéciale de l'AEEMCI adressée au Chef de l'Etat, se manifeste la volonté des séminaristes de suivre le Président de la République dans sa tâche ardue d'éducation de la jeunesse ivoirienne.
(à suivre)
TOURE MORY-FREY
Les principaux animateurs de la conférence
Fraternité Hebdo
Association des Élèves et Étudiants Musulmans de Côte d'Ivoire
Frédérick Madore
