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Aïd-El Kébir : la Tabaski célébrée dans la piété et la dignité
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- Titre
- Aïd-El Kébir : la Tabaski célébrée dans la piété et la dignité
- Editeur
- La Voie
- Date
- 24 mai 1994
- Résumé
- La communauté musulmane de Côte d'Ivoire, à l'instar de la communauté islamique du monde, près d'un milliard de personnes, a fêté le 21 mai dernier la Tabaski. Récit de la première fête de la Tabaski sous l'ère de la dévaluation.
- Page(s)
- 4
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Front populaire ivoirien
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007659
- contenu
-
La communauté musulmane de Côte d'Ivoire, à l'instar de la communauté islamique du monde, près d'un milliard de personnes, a fêté le 21 mai dernier la Tabaski. Récit de la première fête de la Tabaski sous l'ère de la dévaluation.
En commémorant, soixante-dix jours après la fête du Ramadan, le sacrifice suprême qu'Abraham s'apprêtait à faire en signe de reconnaissance à Allah, les fidèles musulmans ont tenu à démontrer leur gratitude au Seigneur, Allah et à son prophète Mohamad (Saw). Auparavant, les plus nantis ont tenu à acheter qui un ou plusieurs moutons, qui un bœuf.
La fête de la Tabaski ou l'Aid-El Kebir, communément appelée "la fête du mouton", a été marquée par le contrecoup de la dévaluation du FCFA. À la surenchère des prix du bétail constatée depuis plusieurs années déjà, s'est ajoutée la perte du pouvoir d'achat de bon nombre de foyers. "Immoler du bétail n'est strictement pas une obligation religieuse, mais il est difficile de rompre après plusieurs années de pratique. La famille et les amis le comprendraient difficilement", assure M. Ousmane Cissé.
Pour échapper à cette pression sociale, ce jeune banquier a modéré ses ambitions en achetant uniquement les moutons nécessaires à son père et à sa mère. Sa famille, résidant à Marcory, devait se contenter de quelques poulets qu'il se proposait d'acheter. L'augmentation du prix des moutons a été contenue dans des proportions admissibles du fait de l'effondrement de la demande et, ce qui revient au même, d'une offre élevée. Les prévoyants, qui ont voulu acheter leur bétail trois ou deux jours auparavant, n'ont pu gagner que ceux qui se sont présentés seulement la veille sur les différents marchés de bétail : à Abobo, au Banco, à Adjamé, à Williamsville ou à Boribana et à Port-Bouët.
"À 20 000 F, il est difficile d'avoir un mouton convenable", répond un jeune venu acheter le mouton de son frère aîné. À côté de ce spectacle, de riches commerçants, des fonctionnaires d'organismes internationaux ou des diplomates ne se font pas prier. Ils achètent malgré le prix le bétail qu'on leur présente est souvent bien robuste, le prix aussi : 50 000 F, 60 000 F ou 80 000 F. "Il s'agit d'un sacrifice, c'est une question individuelle à résoudre et avec la grâce de Dieu nous nous en sortirons !", ajoute un de ces hommes riches qui n'a même pas le temps de se livrer au long marchandage auquel donnent droit certaines ventes.
"La dévaluation est une réalité économique. Mais je ne saurais me soustraire pour cette seule raison à cette commémoration", soutient, dans un français approximatif, Traoré Aboubacar, venu faire ses achats le jour même de la fête.
À côté de ce décor où la ligne de partage entre pauvres et riches ne cesse de rappeler les limites de la condition humaine, il y avait autre chose. La communion totale, la ferveur, la dignité avec laquelle chaque groupe, assumant son sort, se rendait dès 8 h vers les différentes mosquées pour la prière. Sur le chemin, par groupes, ils avançaient en psalmodiant les noms et les versets pour glorifier le Seigneur Allah. En arrivant tôt, certains ont fait des prières surrogatoires, d'autres s'en sont dispensés, l'estimant inappropriées en ce jour. Après les deux rakats de la prière de l'Aid-El-Kebir, prière marquant une étape décisive pour ceux qui effectuent le pèlerinage à la Mecque, les fidèles, rassemblés autour de l'imam qui officie la cérémonie, ont suivi religieusement le sermon. Le thème variait d'une mosquée à l'autre, mais cette exhortation recentre toujours le débat au cœur de la religion islamique, de ses valeurs et de sa philosophie.
À la proclamation du Seigneur : "si vous êtes reconnaissants, très certainement j'augmenterai (Mes bienfaits) pour vous. Mais si vous êtes ingrats, mon châtiment sera terrible", Moïse dit selon la Sourate 14 (Ibrahim ou Abraham) : "Si vous êtes ingrats, vous ainsi que tous ceux qui sont sur terre, (sachez) qu'Allah se suffit à lui-même et qu'il est digne de louange". L'objet étant de raffermir la foi des fidèles musulmans. Mais les musulmans ne se sépareront pas sans recevoir les prescriptions relatives à l'immolation du bétail pendant la Tabaski peu avant l'immolation du mouton de l'Imam.
Ce dernier geste, chaque fidèle musulman, ayant les possibilités matérielles, le répétera chez lui. En partageant la viande avec parents et amis, les fidèles musulmans se sont congratulés mutuellement et ont demandé à Dieux d'exaucer leur bénédiction. "Puisse Dieu nous donner une longue vie et accéder aux royaumes des cieux !"