Article
Point de presse sur la situation politique en Côte d'Ivoire : l'appel du Collectif de la société civile
- en
- fr
- Hierarchies
-
Côte d'Ivoire
- Articles de journaux (1648 items)
- Agence Ivoirienne de Presse
- Fraternité Hebdo (74 items)
- Fraternité Matin (623 items)
- Ivoire Dimanche
- L'Alternative
- L'Intelligent d'Abidjan
- La Voie (185 items)
- Le Jour (16 items)
- Le Jour Plus
- Le Nouvel Horizon (4 items)
- Le Patriote (291 items)
- Notre Temps (5 items)
- Notre Voie (450 items)
- Publications islamiques (880 items)
- AJMCI Infos (4 items)
- Al Minbar (12 items)
- Al Muwassat Info (2 items)
- Al-Azan (13 items)
- Alif (69 items)
- Allahou Akbar (1 item)
- Bulletin d'information du CNI (1 item)
- Islam Info (695 items)
- Les Échos de l'AEEMCI (1 item)
- Plume Libre (82 items)
- Photographies (Côte d’Ivoire) (4 items)
- Références (Côte d'Ivoire) (239 items)
- Articles de journaux (1648 items)
- Titre
- Point de presse sur la situation politique en Côte d'Ivoire : l'appel du Collectif de la société civile
- Editeur
- La Voie
- Date
- 16 octobre 1995
- Résumé
- Depuis quelques jours et singulièrement le lundi 2 octobre 1995, notre pays connaît des événements tragiques consécutifs à la marche initiée par certains partis du Front républicain. Nous observons, avec tristesse et une profonde indignation, que de violentes confrontations se sont produites entre manifestants et forces de l'ordre. Les conséquences, qu'il fallait redouter, répugnantes pour toute conscience humaine, sont incalculables, irréparables et en violation flagrante des droits de la personne :
- Page(s)
- 2
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007640
- contenu
-
Depuis quelques jours et singulièrement le lundi 2 octobre 1995, notre pays connaît des événements tragiques consécutifs à la marche initiée par certains partis du Front républicain. Nous observons, avec tristesse et une profonde indignation, que de violentes confrontations se sont produites entre manifestants et forces de l'ordre. Les conséquences, qu'il fallait redouter, répugnantes pour toute conscience humaine, sont incalculables, irréparables et en violation flagrante des droits de la personne :
- cinq (5) morts (1 gendarme, 4 civils),
- de nombreux blessés dont certains dans un état grave,
- d'importants dégâts matériels consécutifs aux casses et incendies;
- actes divers de pillage,
- enlèvements de responsables syndicaux d'étudiants.
Tous ces faits répréhensibles, que nous condamnons comme tels, ne peuvent laisser personne indifférent. Nul n'a, en effet, intérêt (syndicats, associations, partis politiques, citoyens de toute sensibilité) à ce que notre pays bascule dans la violence. Chacun doit en avoir conscience et prendre sa part de responsabilité pour sauvegarder la paix et le processus de démocratisation avant qu'il ne soit trop tard.
Les organisations signataires du présent appel ont donc décidé de se constituer en un Collectif dont l'objectif essentiel est d'offrir ses bons offices en vue d'obtenir, de toutes les parties en présence (M. le président de la République, le gouvernement, M. le président du Parlement et le Parlement, le parti au pouvoir, le PDCI et les partis politiques de l'opposition) une solution négociée autour de la pomme de discorde que constitue, aujourd'hui, la loi électorale votée par le Parlement et promulguée par Monsieur le chef de l'Etat.
Le Collectif est convaincu que chacun des acteurs de la vie politique est capable de dépassement dans l'intérêt de la Côte d'Ivoire et de tous; chacun est capable, pourvu qu'il le veuille, de faire un pas vers l'autre sans se renier ou renier ses principes fondateurs. La paix sociale et le processus de démocratisation nous imposent des concessions mutuelles. C'est dans cette perspective que le Collectif a déjà entamé des contacts avec les principaux animateurs et protagonistes de la vie politique nationale.
A l'issue de ces différents contacts, le Collectif se doit d'informer tous ceux qui ont fondé un espoir dans ses objectifs, aujourd'hui, les préoccupations des différentes parties peuvent être récapitulées de la façon suivante :
Récapitulatif des négociations Gouvernement - Front républicain
I. Revendications initiales du Front-républicain
Dans le cadre de l'organisation des élections générales de 1995, le Front républicain a posé un certain nombre de revendications, revendications dont il estime la satisfaction nécessaire pour des élections justes et transparentes. Elles s'articulent autour d'un thème central : le Code électoral;
1° Retrait pur et simple du Code électoral;
2° Adoption d'un nouveau Code consensuel;
3° Gouvernement de transition;
4° Non vote des non-Ivoiriens;
5° Vote de tous les Ivoiriens à l'étranger ou pas de vote à l'étranger;
6° Suppression des attestations administratives d'identité;
7° Suppression des ordonnances;
8° Commission nationale indépendante et autonome;
9° Observateurs étrangers;
10° Procès-verbaux multiples (un exemplaire pour chaque représentant);
11° Recensement et révision générale des listes électorales;
12° Urnes entièrement transparentes.
II. LES CONCESSIONS
Les parties affirment avoir fait les concessions suivantes :
II.1. LE GOUVERNEMENT
1° Non vote des Ouest-Africains non-Ivoiriens;
2° Encre indélébile;
3° Une transparente sur un côté;
4° Observateurs étrangers (ONU, OUA...);
5° Commission locale de contrôle de l'établissement des listes électorales (communes et sous-préfectures);
6° Commission nationale autonome;
7° Vote des Ivoiriens à l'étranger dans neuf (9) Etats;
8° Attestation de procès verbaux des votes (carnets à souche);
9° Proclamation des résultats dans les bureaux de vote;
10° Procès verbaux multiples (un exemplaire pour chaque représentant);
11° Contrôle : - liste électorale, - attestation d'identité, - ordonnance.
II.2. LE FRONT RÉPUBLICAIN
1° Renonciation au retrait du Code électoral mais amendement (voir IV);
2° Renonciation à l'adoption d'un Code consensuel;
3° Renonciation au gouvernement de transition;
4° Renonciation à la reprise du recensement;
5° Renonciation au caractère indépendant de la commission électorale.
III. POINTS LITIGIEUX
1° Commission autonome, dans le principe et non dans les modalités (composition et compétence);
2° Centralisation et proclamation des résultats dans le principe et non dans les modalités.
IV. DEMANDES NON SATISFAITES DU FRONT RÉPUBLICAIN
1° Amendement du Code électoral : - abrogation des alinéas 3 et 4 de l'article 49; - abrogation de l'article 35 relatif au vote par ordonnance;
2° Suppression des attestations administratives d'identité;
3° Vote des Ivoiriens à l'étranger partout ou nulle part;
4° Révision des listes électorales.
V. PROPOSITIONS DU COLLECTIF
Devant la logique d'affrontement et de violence développée dans le cadre des élections générales en Côte d'Ivoire, Nous, Collectif des Associations, Organisations syndicales et autorités religieuses, réuni le vendredi 13 octobre 1995, après avoir réaffirmé notre refus de l'affrontement fratricide et de la violence, avons estimé que la Paix civile et la Démocratie imposent de part et d'autre davantage de concessions.
Estimant qu'aucun sacrifice n'est jamais trop grand quand il s'agit de sauver des vies humaines, le Collectif, après avoir entendu les parties en conflit, a demandé ce, en signe d'apaisement, aux uns et aux autres d'accepter concomitamment :
V.1. Aux partis du Front républicain :
1° La suspension du mot d'ordre de "boycott actif";
2° La suspension de toutes les manifestations du genre marches, sit-in...;
3°. Le principe de la vérification des listes électorales par sondage.
V.2. Au gouvernement et aux partis impliqués
1°. La suspension de la campagne électorale en cours;
2°. Le report des élections dans les limites prévues constitutionnellement;
3°. Le principe que les autres partis du Front républicain déposent leur candidature pour les présidentielles.
Cette demande constitue une plate-forme minimale pour faire baisser la tension sociale et permettre aux parties concernées de poursuivre les discussions en vue d'impliquer tout le monde dans le processus électoral.
Cette proposition d'apaisement faite par le Collectif a été acceptée par les partis membres du Front républicain sous réserve que le gouvernement accepte sa contrepartie.
À l'issue de la rencontre que nous avons eue avant-hier, samedi 14 octobre 1995, de 22h00 à minuit, avec le gouvernement, Monsieur le président de la République, s'appuyant sur la nécessité de respecter la loi, n'a pas accédé à nos propositions. Mais, malgré ce refus du gouvernement, le Collectif garde espoir et se propose de continuer, d'offrir ses "bons offices" aux différentes parties; statut que le gouvernement préfère à celui de médiateur, car, pour nous, la préservation de la paix sociale nécessite de la persévérance.
Nous saisissons cette occasion pour lancer, à nouveau, un appel à toutes les parties en présence pour qu'elles se ressaisissent. Nous lançons également un appel à tous les pays amis de la Côte d'Ivoire, ainsi qu'à leur gouvernement respectif pour qu'ils s'impliquent davantage dans la résolution de la crise que connaît notre pays.
Je vous remercie.
Fait à Abidjan, le 14 octobre 1995
Liste des organisations membres du Collectif
Le SYNASEG
Yao K. François
L'Eglise catholique
Evêque de Grand-Bassam
Paul Dacoury-Tabley
Le CNI
Binaté Ibourahima
L'Eglise harriste
Ayémou Djétouan
Le MIFED
F. Kadio-Morokro
L'Eglise des Assemblées de Dieu
Gboagnon Appolinaire
La LIDHO
René Dégni-Ségui
Le GERDDES
Guié Honoré
Le FEMAJECI
N'Gouan Patrice
L'AIDF
Yaï Constance
L'ASM
Lago Guy A.
Le SYNACASSCI
Assoa Adou
La FESACI
Etté Marcel
La Centrale Dignité
Mahan Gahé
Le SYNESCI
Tapé Kipré
Le SYNARES
Koudou Kessié
La CCEA
Gondo Pierre